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LA COURTILIÈRE ou TAUPE-GRILLON !
(Gryllotalpa gryllotalpa, Orthoptère Gryllotalpidae) !
 
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Le vol !

En dépit de leur corpulence, et d'une morphologie semblant pourtant bien peu adaptée à ce genre d'exercice, les courtilières volent, et plutôt relativement bien semble-t-il. Les envols sont nocturnes, généralement groupés, et plutôt par température élevée, mais à ma connaissance on ne sait pas trop s'il s'agit d'une sorte d'essaimage, de l'abandon d'un lieu de vie devenu défavorable, ou encore d'une expression sexuelle ...

 
Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), aile membraneuse déployée.







 







En raison de sa morphologie et de ses moeurs, la courtilière semble résulter de l'improbable croisement entre une taupe et un grillon ... d'où le nom de "Taupe-grillon" communément donné à cette étonnante et quelque peu énigmatique bestiole. Vous noterez que son nom scientifique (Gryllotalpa) fait également référence à cette double identité, mais aussi que la bestiole affectionnait les "courtils" d'antan (sortes de jardins clos en vieux français) ... d'où le nom de courtilière ... CQFD !







 







  ..............  







Ces clichés comparatifs entre la Taupe (12 à 15 cm), et la courtilière (4 à 5 cm), mettent en évidence une réelle convergence de forme, 







voire une certaine analogie, concernant notamment la morphologie et la disposition des membres antérieurs.







 







 







Présentation !







 







En terme de classification la courtilière relève des Orthoptères, tout comme les sauterelles, criquets, et grillons. Totalement inoffensive, mais particulièrement imposante et impressionnante en raison de sa taille et de sa morphologie, la bestiole apparaît fort peu "sympathique" pour qui ne la connaît pas. L'activité est nocturne, et à l'instar de la taupe la courtilière est parfaitement adaptée au fouissement, d'où une vie pour l'essentiel souterraine, ce qui ne facilite pas son observation.







La présence de courtilères est toutefois décelable par le chant ( sous réserve de le connaître ! ), mais surtout par la présence de très typiques galeries superficielles, plus ou moins linéaires, tendant à entrouvrir ou craqueler le sol, parfois sur plusieurs mètres. J'ajouterais que les courtilières sont attirées par la lumière, et que la nuit venue elles peuvent s'aventurer "à pattes" hors de leur terrier, le cas échéant avec une très étonnante vitesse de fuite ... ou de retour au bercail .







La Taupe-grillon affectionne les terrains meubles, plus ou moins sableux et bien drainés, d'où sa fréquence dans les cultures maraîchères d'antan, où elle pouvait d'ailleurs s'y montrer nuisible. Cette époque est bien sûr révolue, les insecticides et autres biocides ayant eu raison de sa résistance et de sa prolificité. L'espèce est considérée comme présente dans toute la France, mais sa régression tend à se généraliser, comme celle de nombreux insectes. Outre l'Europe, cette courtilière est connue d'Afrique du Nord, et de l' Ouest de l'Asie.







Les courtilières se nourrissent de racines et de tubercules, mais aussi de vers de terre, ou encore d'insectes et larves également terricoles. Concernant ces dernières, cela vaut notamment pour les vers dits "blancs" (hannetons en tous genres) et "gris" (tipules), mais ces "bienfaits" ne sont pas forcément à la hauteur des dégâts pouvant être par ailleurs occasionnés.







Non contentes d'exceller dans l'art de fouir et s'enfouir, comme cette vidéo le montre, la courtilière sait quasiment tout faire. Comme vous le verrez, elle vole, nage, fait du "sous-l'eau", chante, "communique" .... et sans doute plus encore! Dans l'immédiat, comme titré ci-dessous , "un peu de morphologie" s'impose ! 







 







  







.... l'art de faire son trou au pays des courtilières !







 







Un peu de morphologie !







Convergences ... évolutives ! 







Les convergences dites évolutives se rapportent à des êtres vivants très dissemblables ( plantes et animaux ! ) qui vivent dans des environnements similaires ou comparables, et qui évoluent selon des morphologies elles mêmes similaires ou comparables. Comme les photos ci-dessous le montrent, la taupe et la coutilière illustrent parfaitement cette forme de convergence.







 







 







Quand la fonction crée l'organe ...."portraits" comparatifs ! 







à gauche: Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa); à droite: Taupe "tout court" (Talpa europaea). Vous remarquerez la convergence ( donc "évolutive" ! ) des pattes fouisseuses ( forme et disposition), mais aussi leur puissance et leur volume en regard de celui du corps.







 







 







  .... ............?...  







Illustration de l'adaptation au fouissement, avec comparaison entre la taupe commune (Talpa europaea), et la courtilière.







à gauche: pattes fouisseuses de taupe et de courtilière, vues de dessus; à droite: idem, mais côté "paumes".







 







 







 .... et quand Popeye s'en mêle !







  ................. 







à gauche: comme Popeye la courtilière à des gros "biscotos"; à droite: ... et elle le prouve !







Pour évidente qu'elle soit, la puissance des pattes fouisseuses de la courtilière méritait d'être concrètement démontrée, d'où l'idée de cette très explicite vidéo. Comme vous le verrez l'aisance de la bête est surprenante ( comme Popeye elle a du manger beaucoup de "spinach" ! ), et cela prouve qu'elle est loin d'utiliser toute la puissance de ses "biceps". Si vous doutez encore de la performance, essayez de déplacer 100 fois votre propre poids ... et cela d'un seul bras ! 







  







Le dimorphisme sexuel !







 







Elle ! ...   .......   ... et lui !







Chez les courtilières le dimorphisme est peu marqué, et pour tout dire passablement subtil. Comme toujours il intéresse les "plaques génitales", et donc les extrémités abdominales ventrales, mais sauf à bien connaître la morphologie de la bête, les risques d'erreurs sont patents. Le meilleur critère, pour ne pas dire le seul, porte en fait sur la nervation du "tegmen", équivalent de l'élytre chez les orthoptères ( "tegmina" au pluriel ! ). Chez le mâle la partie centrale porte en effet une nervure bien individualisée ayant la forme d'une sorte de "diapason", dixit Bellmann et Luquet.







 







.... pour info !







 







  ................ . ............







ci-dessus à gauche: les mandibules sont fortes, mais sans plus, et vos doigts risquent peu d'en pâtir car la bête n'est pas très "mordante"; au centre: les curieux palpes (labiaux et buccaux) de la coutilière; à droite: exemple de poils sensoriels; ci-dessous à gauche: les yeux et les "ocelles" (flèches sur agrandissements). Contrairement à la taupe, quasiment aveugle en raison de sa vie exclusivement souterraine, la vision est bien développée chez la coutilière; à droite: à peine visible ! noir ! minus de chez minus ! inséré sous la peau ! et totalement masqué par le pelage ! ... tel se présente l'oeil de la taupe ! Autant qu'elle ne voit pas grand chose, d'où l'expression "myope comme une taupe". Vous noterez que j'ai minutieusement "peigné l'oeil " afin de vous le présenter au mieux ... et surtout de le rendre visible ! 







 .................  







 







La défense !







Comme tout insecte doté de mandibules la courtilière peut mordre, ou plus exactement pincer... limite assez fort ! A vrai dire elle use si peu de cette faculté, que j'ai eu bien du mal pour obtenir sur le vif les clichés ci-dessus. En fait sa vie souterraine constitue sa meilleure protection, mais lorsqu'elle est à découvert, et se sent en danger, la bestiole adopte une très typique position défensive parfaitement illustrée par la photo ci-dessous à gauche. Ce faisant l'agresseur se retrouve face aux véritables "poings américains" (ou "étoiles japonaises" ! ) que sont les pattes fouisseuses ... et à l'évidence ça donne à réfléchir ! .... même si la bête se contente généralement de menaçer !







 







  .......... 







Avant -corps dressé, pattes antérieures brandies dans le prolongement du thorax ... et toutes griffes dehors !







telle se présente la très typique position défensive de la courtilière.







 







 







 







    







Toutes proportions gardées ...







En regard des griffes de la courtilière ... celles d'un lion ne sont rien !







Elles sont en effet fort impressionnantes et assurément aptes à tuer, mais en réalité simplement dissuasives, car plus utilisées à fouir le sol qu'à étriper l'agresseur. 







Intro !







 







En raison de sa morphologie et de ses moeurs, la courtilière semble résulter de l'improbable croisement entre une taupe et un grillon ... d'où le nom de "Taupe-grillon" communément donné à cette étonnante et quelque peu énigmatique bestiole. Vous noterez que son nom scientifique (Gryllotalpa) fait également référence à cette double identité, mais aussi que la bestiole affectionnait les "courtils" d'antan (sortes de jardins clos en vieux français) ... d'où le nom de courtilière ... CQFD !







 







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Ces clichés comparatifs entre la Taupe (12 à 15 cm), et la courtilière (4 à 5 cm), mettent en évidence une réelle convergence de forme, 







voire une certaine analogie, concernant notamment la morphologie et la disposition des membres antérieurs.







 







 







Présentation !







 







En terme de classification la courtilière relève des Orthoptères, tout comme les sauterelles, criquets, et grillons. Totalement inoffensive, mais particulièrement imposante et impressionnante en raison de sa taille et de sa morphologie, la bestiole apparaît fort peu "sympathique" pour qui ne la connaît pas. L'activité est nocturne, et à l'instar de la taupe la courtilière est parfaitement adaptée au fouissement, d'où une vie pour l'essentiel souterraine, ce qui ne facilite pas son observation.







La présence de courtilères est toutefois décelable par le chant ( sous réserve de le connaître ! ), mais surtout par la présence de très typiques galeries superficielles, plus ou moins linéaires, tendant à entrouvrir ou craqueler le sol, parfois sur plusieurs mètres. J'ajouterais que les courtilières sont attirées par la lumière, et que la nuit venue elles peuvent s'aventurer "à pattes" hors de leur terrier, le cas échéant avec une très étonnante vitesse de fuite ... ou de retour au bercail .







La Taupe-grillon affectionne les terrains meubles, plus ou moins sableux et bien drainés, d'où sa fréquence dans les cultures maraîchères d'antan, où elle pouvait d'ailleurs s'y montrer nuisible. Cette époque est bien sûr révolue, les insecticides et autres biocides ayant eu raison de sa résistance et de sa prolificité. L'espèce est considérée comme présente dans toute la France, mais sa régression tend à se généraliser, comme celle de nombreux insectes. Outre l'Europe, cette courtilière est connue d'Afrique du Nord, et de l' Ouest de l'Asie.







Les courtilières se nourrissent de racines et de tubercules, mais aussi de vers de terre, ou encore d'insectes et larves également terricoles. Concernant ces dernières, cela vaut notamment pour les vers dits "blancs" (hannetons en tous genres) et "gris" (tipules), mais ces "bienfaits" ne sont pas forcément à la hauteur des dégâts pouvant être par ailleurs occasionnés.







Non contentes d'exceller dans l'art de fouir et s'enfouir, comme cette vidéo le montre, la courtilière sait quasiment tout faire. Comme vous le verrez, elle vole, nage, fait du "sous-l'eau", chante, "communique" .... et sans doute plus encore! Dans l'immédiat, comme titré ci-dessous , "un peu de morphologie" s'impose ! 







 







  







.... l'art de faire son trou au pays des courtilières !







 







Un peu de morphologie !







Convergences ... évolutives ! 







Les convergences dites évolutives se rapportent à des êtres vivants très dissemblables ( plantes et animaux ! ) qui vivent dans des environnements similaires ou comparables, et qui évoluent selon des morphologies elles mêmes similaires ou comparables. Comme les photos ci-dessous le montrent, la taupe et la coutilière illustrent parfaitement cette forme de convergence.







 







 







Quand la fonction crée l'organe ...."portraits" comparatifs ! 







à gauche: Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa); à droite: Taupe "tout court" (Talpa europaea). Vous remarquerez la convergence ( donc "évolutive" ! ) des pattes fouisseuses ( forme et disposition), mais aussi leur puissance et leur volume en regard de celui du corps.







 







 







  .... ............?...  







Illustration de l'adaptation au fouissement, avec comparaison entre la taupe commune (Talpa europaea), et la courtilière.







à gauche: pattes fouisseuses de taupe et de courtilière, vues de dessus; à droite: idem, mais côté "paumes".







 







 







 .... et quand Popeye s'en mêle !







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à gauche: comme Popeye la courtilière à des gros "biscotos"; à droite: ... et elle le prouve !







Pour évidente qu'elle soit, la puissance des pattes fouisseuses de la courtilière méritait d'être concrètement démontrée, d'où l'idée de cette très explicite vidéo. Comme vous le verrez l'aisance de la bête est surprenante ( comme Popeye elle a du manger beaucoup de "spinach" ! ), et cela prouve qu'elle est loin d'utiliser toute la puissance de ses "biceps". Si vous doutez encore de la performance, essayez de déplacer 100 fois votre propre poids ... et cela d'un seul bras ! 







  







Le dimorphisme sexuel !







 







Elle ! ...   .......   ... et lui !







Chez les courtilières le dimorphisme est peu marqué, et pour tout dire passablement subtil. Comme toujours il intéresse les "plaques génitales", et donc les extrémités abdominales ventrales, mais sauf à bien connaître la morphologie de la bête, les risques d'erreurs sont patents. Le meilleur critère, pour ne pas dire le seul, porte en fait sur la nervation du "tegmen", équivalent de l'élytre chez les orthoptères ( "tegmina" au pluriel ! ). Chez le mâle la partie centrale porte en effet une nervure bien individualisée ayant la forme d'une sorte de "diapason", dixit Bellmann et Luquet.







 







.... pour info !







 







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ci-dessus à gauche: les mandibules sont fortes, mais sans plus, et vos doigts risquent peu d'en pâtir car la bête n'est pas très "mordante"; au centre: les curieux palpes (labiaux et buccaux) de la coutilière; à droite: exemple de poils sensoriels; ci-dessous à gauche: les yeux et les "ocelles" (flèches sur agrandissements). Contrairement à la taupe, quasiment aveugle en raison de sa vie exclusivement souterraine, la vision est bien développée chez la coutilière; à droite: à peine visible ! noir ! minus de chez minus ! inséré sous la peau ! et totalement masqué par le pelage ! ... tel se présente l'oeil de la taupe ! Autant qu'elle ne voit pas grand chose, d'où l'expression "myope comme une taupe". Vous noterez que j'ai minutieusement "peigné l'oeil " afin de vous le présenter au mieux ... et surtout de le rendre visible ! 







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La défense !







Comme tout insecte doté de mandibules la courtilière peut mordre, ou plus exactement pincer... limite assez fort ! A vrai dire elle use si peu de cette faculté, que j'ai eu bien du mal pour obtenir sur le vif les clichés ci-dessus. En fait sa vie souterraine constitue sa meilleure protection, mais lorsqu'elle est à découvert, et se sent en danger, la bestiole adopte une très typique position défensive parfaitement illustrée par la photo ci-dessous à gauche. Ce faisant l'agresseur se retrouve face aux véritables "poings américains" (ou "étoiles japonaises" ! ) que sont les pattes fouisseuses ... et à l'évidence ça donne à réfléchir ! .... même si la bête se contente généralement de menaçer !







 







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Avant -corps dressé, pattes antérieures brandies dans le prolongement du thorax ... et toutes griffes dehors !







telle se présente la très typique position défensive de la courtilière.







 







 







 







    







Toutes proportions gardées ...







En regard des griffes de la courtilière ... celles d'un lion ne sont rien !







Elles sont en effet fort impressionnantes et assurément aptes à tuer, mais en réalité simplement dissuasives, car plus utilisées à fouir le sol qu'à étriper l'agresseur. 







Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), aile membraneuse déployée, photo 1. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), aile membraneuse déployée, détail. .................Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa),  exemplaire de collection, ailes déployées. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), aile membraneuse déployée, détail.
à gauche: étaler une aile de courtilière sur le vif ( entièrement et sans casse s'entend ! ), relevant de l'impossible vous devrez comme moi ... "faire avec" !
Comme vous le verrez l'aile est fort joliment structurée, mais sa coloration verte est simplement due à sa transparence ... et à la pelouse ! à droite: courtilière "étalée" ( et donc de collection ! ), et détail de l'aile membraneuse entièrement déployée.
 
La nage !

Tout aussi étonnant, la courtilière nage avec beaucoup d'aisance ( vidéo ! ), et peut faire preuve là encore d'une grande vélocité. En cas de danger elle est même capable de la jouer "Grand bleu" en s'immergeant totalement durant plusieurs minutes ... mais il est une condition ! Au cours de ces immersions la bestiole remonte de temps en temps pointer son museau hors d'eau, histoire de voir ce qui se passe, tout en donnant l'impression de venir "reprendre une respiration" ... que l'on sait pourtant trachéenne ! ( vidéo ! )

En milieu aquatique les pattes jouent évidemment un rôle essentiel, mais pas vraiment prépondérant, car notre bestiole bénéficie d'une véritable flottabilité naturelle, et pour tout dire elle est même carrément insubmersible. Cela tient au caractère très hydrofuge de ses téguments, mais aussi à sa forte corpulence, le tout associé au réseau respiratoire trachéen, l'air emmagasiné y faisant office de flotteur. De ce fait, tel un bouchon que l'on voudrait "noyer", la bestiole remonte instantanément en surface, d'où la quasi obligation de "se tenir" à un quelconque support immergé afin de pouvoir elle-même descendre sous l'eau ... et s'y "planquer" !

 
Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), immersion totale, photo 1. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), mercurisation des téguments lors de l'immersion, photo 2. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), mercurisation des téguments lors de l'immersion, photo 3.
à gauche et au centre: exemples de phases en totale immersion; à droite: la bestiole vient aux nouvelles !
Bien entendu un tel comportement est "dicté" par la nécessité de se soustraire à un quelconque danger.
( ou à un entomologiste un peu trop "casse-pieds" ! )
 
 
Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), pilosité ventrale. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), pilosité ventrale, détail. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), illustration des propriétés hydrofuges des téguments. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), mercurisation des téguments lors de l'immersion, photo 1. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), mercurisation des téguments lors de l'immersion, photo 2.
de gauche à droite: 1)- feutrage hydrofuge ventral; 2)- détail des poils du feutrage; 3)- illustration du caractère hydrofuge des téguments. Vous noterez qu'il m'a fallu de très nombreuses tentatives pour que la goutte d'eau veuille bien ne pas glisser et tomber; 4 & 5)- l'immersion de la bestiole (ici expérimentale) donne lieu une spectaculaire "mercurisation", phénomène du à la rétention d'une couche d'air par la pilosité tégumentaire. Nota: pour des raisons de mise en page les photos "mercurisées" sont présentées à l'horizontale, mais l'immersion initiale était bien sûr verticale !
 
C'était à vérifier ... c'est chose faite !
L'idée m'est venue en voyant des oiseaux prendre leur bain ... sans se mouiller ! En effet, via la glande uropygienne (située sur le dessus du croupion) le plumage est en quelque sorte lubrifié, ce qui l'imperméabilise en lui conférant des propriétés hydrofuges. Vérification faite, l'imperméabilisation du "pelage" de la courtilière semble ne rien devoir à une quelconque "lubrification" glandulaire, sauf à considérer que cette dernière résiste à des solvants dont la puissance n'est plus à démontrer.
 
Solvants ou pas ... Courtilière ou taupe grillon (Gryllotalpa gryllotalpa) test des capacités hydrofuges. .... c'est "kif-kif" !
Les propriétés hydrofuges perdurant sur courtilières desséchées (présentement sur celle illustrant le vol), j'ai pu expérimenter et ainsi constater que ces propriétés n'étaient pas altérées par l'application de solvants, tels l'acétone ou encore l'acétate d'éthyle. En d'autres termes, et comme le montre cette photo, le tégument n'est pas "mouillable" ... et le reste !
 
Pour info !

Certains insectes aquatiques, tel l'Hydrophile (Hydrophilus piceus) usent du même procédé, la couche d'air ainsi emmagasiné permettant une respiration en quelque sorte "sous-marine". En est-il de même pour la courtilière ? ... il est permis de le supposer !

 
Hydrophile (Hydrophilus piceus) adulte en main. Hydrophile (Hydrophilus piceus)  illustration de la "mercurisation". Hydrophile (Hydrophilus piceus)  détail de la pilosité captant l'air.
L'Hydrophile ... le plus grand insecte aquatique d'Europe !
à gauche: en main ... comme d'hab ! au centre: version "mercurisée"; à droite: détail de la pilosité "captant" l'air.
 
 
... témoignages !

Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa),  en action de nage.Concernant la nage de la courtilière, voici le témoignage très plaisamment imagé de Nathalie Kaye : "Elle « marchait », glissait, se « dandinait » même zigzaguait sur la surface de l’eau. C’était assez rigolo, elle paraissait tout à fait à l’aise, et pas du tout en train de se noyer ou en difficulté. D’ailleurs, quand nous l’avons approchée, elle s’est « enfuie » à une vitesse ! zoup zoup ! Juste le temps de prendre une photo -ci-contre- (sûr que c’est le coup de flash qui l’a surprise !).

 
Et celui, trouvé sur le web, de Ph. Vignaux : "Je découvre avec stupéfaction que la Courtilière est une excellente nageuse : Le 10 mai dans les Salins de Berre, j'ai observé une Courtilière qui s'est volontairement mise à l'eau dans une mare d'une dizaine de mètres de diamètre pour la traverser d'une nage vigoureuse et très efficace. Arrivée sur l'autre bord, elle a continué son chemin sans paraître autrement incommodée ni surprise.
 
Le chant et la "com" !

Par-delà des bruissements d'ailes observables chez les 2 sexes, et assimilables à une forme de communication, si ce n'est de "conversation" (voir le témoignage ci-dessous), les courtilières mâles émettent un chant différent et logiquement spécifique. Malaisé à définir ce chant est décrit comme une sorte de roulement continu, dans un registre plutôt grave, les uns le qualifiant de doux là ou d'autres l'estiment puissant. Quoi qu'il en soit, le but de ce chant est bien sûr de séduire une belle, et à cet effet il se fait surtout entendre en Mai-Juin, saison des amours au pays des courtilières.

En attendant de pouvoir immortaliser la bestiole "in vivo" dans ses oeuvres, ce qui était pour moi un petit mystère se voit en grande partie levé ( merci Alain Fraval ! ). Comme chez le grillon le chant est en effet obtenu par frottement des "élytres" l'un sur l'autre, ces derniers demeurant bien sûr en position normale et donc dorsale. Comme chez le grillon encore le chant est modulable en fonction des circonstances si ce n'est des humeurs de la bestiole. En d'autres termes la courtilière peut "roucouler" pour séduire une belle, ou se faire colère pour "éjecter" un concurrent. Ces nuances sont rendues possibles par le rythme des frictions (les élytres fonctionnant à la manière de ciseaux), et par l'intensité de la friction entre les zones élytrales spécialisées que sont la "râpe" et le "grattoir". Le chant se pratique au débouché d'une galerie évasée en entonnoir, qui tel un mégaphone permet d'amplifier le volume et la portée des sons émis.

Une belle approche des "Choses de la Nature" fait qu'en son jardin les courtilières sont plus que tolérées. Merci donc à Damien Girard, car grâce à lui je peux enfin vous proposer le chant d'appel classique. Sachez qu'il est naturellement doux, et sera à coup sûr faussé si vous montez le son plus que nécessaire.

 
 Courtilière ou taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa) élytre avec localisation de la "râpe" induisant le chant. Courtilière ou taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa) mise en évidence de la "râpe". Courtilière ou taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa) détail de la "râpe"
à gauche: vue de la face interne d'un "élytre" mâle montrant la localisation de la nervure "râpeuse";
au centre: la râpe ... dans toute sa longueur ! à droite: détail de la bien nommée "râpe".
 
 
Courtilière ou taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), élytre avec localisation du "grattoir" induisant le chant. Courtilière ou taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), détail du "grattoir" Courtilière ou taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), dispositions respectives des organes de chant.
à gauche: face externe de l'élytre droit (tel qu'il se présente "in situ"), avec localisation du "grattoir"; au centre: détail du grattoir; Vous noterez la convergences des nervures, la zone de jonction générant une sorte de "point dur" faisant office de grattoir. Vous noterez également ce qui s'apparente fort à une logique usure par abrasion; à droite: positions respectives des organes du chant sur courtilière au repos. Dans cette configuration c'est le grattoir droit qui est en contact avec la râpe gauche.
 
 
Courtilière ou taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), disposition des élytres, photo 1. Courtilière ou taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), disposition des élytres, photo 2 Courtilière ou taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), disposition des élytres, photo 3 Courtilière ou taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), disposition des élytres, photo 4
Les 2 élytres étant parfaitement symétriques et pareillement conformés pour le chant, il se pose là encore une question ! Cette similitude implique t'elle qu'il puisse exister des courtilières droitières et d'autres gauchères ? la bestiole est-elle tout simplement "ambidextre" ? s'agit-il d'une question de sexe ? ... à vous d'en juger !
de gauche à droite: 1)- mâle en train de s'enfouir, élytre gauche "dessus"; 2)- femelle également en train de s'enfouir, élytre droit "dessus"; 3)- femelle photographiée en 2006, élytre gauche "dessus"; 4)- femelle à nager dans une piscine (voir témoignage), élytre droit "dessus". La preuve semble ainsi faite, reste à savoir si les bestioles sont "prédéterminées" comme nous le sommes, ou si l'option "ambidextre" est de règle, comme l'abrasion des 2 grattoirs du mâle examiné le laisse supposer.
 
Dans l'option "papotages", et donc retournement des élytres, tout contact entre ces derniers devenant impossible je ne vois que les pattes antérieures pour générer tout à la fois le contact, la friction, et l'émission sonore. Reste à pouvoir observer les bestioles en situation (croisez les doigts avec moi ! ) cela permettant de confirmer cette hypothèse ... ou pas !

Bien entendu le chant ne serait rien sans l'audition, d'où la nécessaire présence "d'oreilles", que sont les tympans auditifs des insectes. Restait à les trouver, sachant que la forme et la taille sont censément susceptibles de varier, et qu'ils peuvent siéger là où on ne les attend pas. Comme chez le grillon champêtre, ils sont en fait situés sur la face interne des tibias, et non sous le rebord thoracique ! ... mea culpa ! A décharge les "oreilles" de la coutilière sont difficilement repérables ( d'où ma confusion ! ), et d'autant mieux protégées qu'elles sont localisées sur des zones soumises à rude épreuve lors des travaux de terrassements.

 
 Errare humanum est !
Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa  gryllotalpa), localisation  du 1er stigmate thoracique, photo 1. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa  gryllotalpa), localisation  du 1er stigmate thoracique, photo 2..Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa  gryllotalpa), localisation  du 1er stigmate thoracique, photo 3.
Il ne s'agit pas d'une fente tympanique, mais du premier et très grand stigmate thoracique. Ce surdimentionnement, et l'oxygénation accrue qui s'ensuit, sont trés probablement en rapport avec les véritables et très énergivores "travaux d'Hercule" dont l'insecte est coutumier.
 
 
L'oreille ... la vraie !
 Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa  gryllotalpa), localisation  de la fente tympanique. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa  gryllotalpa), cavité tympanique, et tympan. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa  gryllotalpa), tympan. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa  gryllotalpa) "tuyauteries" sous tympaniques.
de gauche à droite : 1)- localisation de la très discrète fente temporale, sur la face interne du tibia; 2)- "récession" mettant en évidence la cavité temporale, avec au fond le tympan proprement dit; 3)- arasement avec mise à nu de la membrane temporale; 4)- aperçu des "tuyauteries" auditives, sous-tympaniques.
 
 
à titre comparatif ... Grillon champêtre (Gryllus campestris), orifice tympanique............. Grillon champêtre (Gryllus campestris), orifice tympanique, détail. ... "oreilles" de grillon !
Pareillement situés sur la face interne des tibias antérieurs, les orifices tympaniques du grillon champêtre (Gryllus campestris) sont par contre bien visibles.
 

L'énigme ... et sa solution !

Littéralement "scotchée" sur le macadam d'une aire autoroutière de la région toulousaine, l'étonnante courtilière ci-dessous a été photographiée de nuit, en 2003, par Sophie Vlemincx. La bête agonisait, et vrombissait par intermittence, ce qui a attiré l' attention de l'auteur. Outre la position des appendices, et leur parfaite symétrie, j'ai été tout particulièrement surpris par les élytres "à la retourne", jusqu'au jour où j'ai pu vérifier la réalité de cette peu banale particularité morphologique, mais toujours sans en connaître ... le pourquoi du comment ! Il aura fallu attendre 2012, et le témoignage ci-dessous, pour "tout comprendre" ... ou presque !

 
Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa),  courtilière "énigme"................. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa),  inversion des élyres, photo 1. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa),  inversion des élyres, photo 2.
à gauche: 2003, la big énigme ! à droite: 2006 ... première avancée vers la solution !
 

Témoignage ... capital !

Reçu par mail en date du 28 avril 2012, ce témoignage d'un restaurateur installé dans un petit village de Haute Saône est particulièrement intéressant, et instructif. Le retournement des élytres sur le vif se voit en effet confirmé, ainsi que sa raison d'être. A cela s'ajoute une forme de communication sonore peu banale, sans doute à connotation sexuelle, car elle intéresse les 2 sexes, et s'avère totalement étrangère au chant proprement dit, ce dernier étant l'apanage du mâle.

" Ce soir en raccompagnant des clients a la porte du restaurant nous avons eu la surprise de tomber sur deux belles courtilières au milieu de la route nationale qui passe devant mon établissement. Nous ne connaissions pas cet insecte, mais ayant toujours quelques reflexes de ma scolarité de bac S biologie écologie j'ai entrepris de faire des recherches, et j'ai fini par trouver des réponses sur votre site. Cependant j'ai encore quelques interrogations en suspend...

Nous les avons repéré grâce au "vrombissement" qu'elles produisaient en étant séparées d'une distance de 1.5 m. On avait l'impression d'une "discussion" l'une répondant a l'autre grâce a ces mouvements d'ailes, les deux se tenant les élytres vers l'avant. Serait-ce une parade amoureuse? un règlement de compte?

L'un des deux spécimens nettement plus gros que l'autre atteignait quasiment 7,5cm (mesuré avec une règle d'école !! ), est-ce normal ??

Après une petite dizaine de minutes d'observation la plus grosse des deux a décidé de rentrer s'enterrer au pied de la vigne vierge qui arbore les murs du restaurant, et l'autre l'a rejoint quelques secondes plus tard.

N'ayant ni mon téléphone ni un appareil photo a portée de main je n'ai hélas pas de preuve de ce que j'ai vu (à part mes deux témoins) mais je compte bien ramener mon appareil photo dès demain pour pouvoir vous faire suivre une photo ou une vidéo de cette scène si j'ai l occasion d' y assister à nouveau".

   
Les "C-KOI" !

Si un pro de la courtilière passe par cette "page entomo" je serais ravi de connaître la raison d'être des détails morphologiques ci-dessous ciblés. Chacun d'entre eux fait l'objet d'un petit commentaire sur la nature de mes interrogations.

 
Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa),  "tattoo" thoracique, photo1. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa),  "tattoo" thoracique, photo 2. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa),  détail du "tattoo" thoracique masqué. Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa), détail du  "tattoo" thoracique "découvert".
Quand le "tattoo" de la courtilière joue à cache-cache !
Le milieu du thorax montre un graphisme particulièrement étonnant, et de surcroît extrêmement fugace, tout se jouant "à trois fois rien" au gré de l'incidence de la lumière, de l'inclinaison de la bestiole, ou l'angle de prise de vue, et cette étonnante vidéo en témoigne parfaitement. Autant que je puisse en juger ces zones semblent dénudées, mais je ne saurais dire si cet étrange et symétrique "tattoo" a une utilité, et le cas échéant à quoi il sert. Dame Nature aurait-elle inventé l'art du tatouage avant l'homme, comme tant d'autres choses ... pour l'heure la question reste posée ! Accessoirement cette vidéo témoigne également du "charcutage" de mon pouce, et donc d'une certaine puissance des mandibules, mais vous en conviendrez la bestiole est excusable car elle avait de bonnes raisons ... et même de très bonnes !
 
Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa),  orifice latéral  "inconnu". Courtilière ou Taupe-grillon (Gryllotalpa gryllotalpa),  marques ventrales inconnues.
à gauche: au niveau du cou de la bestiole un orifice (fléché sur l'agrandissement) est nettement perceptible et différencié. Sans doute a t-il sa raison d'être ... mais laquelle ! à droite: situées de chaque côté des segments abdominaux ventraux (= sternites ! ) ces drôles de "marques" ( glandulaires ? ) là encore m'interpellent. En dépit des constats allant à l'encontre de cette hypothèse (voir la fin de la rubrique " La nage"), j'avoue être tenté d'y voir un possible rapport avec l'imperméabilisation des téguments de la bestiole.
 
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr