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1958-1961 : les rats de guerre !
 
casemate durant la guerre d'AlgérieC'était ma parenthèse algérienne, et comme beaucoup d'appelés j'ai eu à connaître ce type de casemates, et celle-là m'était particulièrement familière....
 
Souvent plus ou moins enterrées, elles étaient constituées de rondins de bois brut et de grosses caillasses, le tout très sommairement assemblé et aménagé. La promiscuité y était de règle, et l'hygiène à l'évidence plus qu'accessoire. Bien entendu la " bouffe " relevait davantage de l'ouvre boîte que du steak frites, et la sardine à l'huile rivalisait le plus souvent avec le pâté à 3 sous.
 
Par contre le petit peuple des parasites se portait fort bien et nous n'avions que l'embarras du choix entre les rats, cafards, puces, poux, punaises de lits… voire plus si affinités. À l'occasion il fallait également compter avec les scorpions et les reptiles, sans parler des araignées et autres bestioles du cru.
 
Je n'irais pas jusqu'à dire que j'étais dans mon élément, mais le fait d'être naturaliste permettait néanmoins de mieux gérer la situation.
 
Les rats étaient nombreux à se balader dans le dédale des rondins et caillasses, et il n'était guère que les baïonnettes pour pouvoir " réguler " la population. Reste que l'étroitesse de notre cohabitation rendait ces rongeurs relativement familiers, et à l'occasion je m'inquiétais presque de ne point voir le " Borgne " ou " Queue coupée " pointer leur museau.
 
Pour en venir au vif du sujet, nos rats étaient très au fait de nos habitudes, et plus encore de nos boîtes de conserves. Mieux valait donc ne pas en laisser à leur portée, car entamées ou non les plus petites disparaissaient à jamais, et il n'était pas rare de voir les grosses quasiment attaquées sous notre nez.
 
Cela dit nous avions évidemment de l'armement, et entre autres des lots de grenades en vrac, telles de vulgaires pommes de terre dans leurs cageots.
 
À l'occasion d'un très relatif rangement j'ai eu la surprise de découvrir que bon nombre d'entre-elles portaient des traces d'incisives, certaines étant même entamées au point de s'être partiellement vidées de leur poudre. Certes ce n'était pas les puissantes et redoutables grenades " quadrillées ", mais l'épaisseur du métal était quand même conséquente.
 
Bien entendu il a fallu en référer à l'autorité, et j'ai vu le moment où j'allais en quelque sorte manquer de munitions car du sergent au capitaine chacun voulait sa " grenade-souvenir".
 
Cette "historiette" a une suite: voir "souvenirs d'Algérie" (retour assuré)
 
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