- les
barbillons du "chibani" - les
truites d'Ifrane - les
brochets des "Dayets" - la
pêche "miraculeuse" -
une pêche...
"historique" -
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- les Truites
d'Ifrane !
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- C'était
là encore au Maroc, dans les années 50, et avec mes
parents nous allions très souvent à Ifrane (1200m),
non loin d'Azrou et de ses célèbres
cédraies.....
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- L'été venu c'était un véritable
havre de verdure et de fraîcheur, et c'était aussi le
très classique rendez-vous dominical de tous les Meknassis
(habitants de Meknès !) accablés de chaleur.
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- Les ruisseaux et ruisselets plus ou moins torrentueux
abondaient, et ils formaient de véritables réseaux,
avec de nombreuses cascades, déversoirs, et petites
retenues d'eau naturelles. Le tout formait une multitude
d'îlots, où chaque famille trouvait aisément
son petit coin de paradis pour pique-niquer, et passer une
agréable journée de détente.
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- Dans le dédale de ces eaux les truites abondaient, mais
pour autant il n'était pas question de pêcher, du
moins sur une bonne partie du site. C'était en effet une
réserve en quelque sorte royale, puisque dévolue
à Mohamed V, dernier Sultan en titre du Maroc.
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- A noter au passage que ce Protectorat a obtenu son
indépendance en 1956, et qu'il est devenu royaume à
part entière en 1961, sous le règne de son fils
Hassan II, lui-même père de Mohamed VI l'actuel roi
du Maroc.
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- Cela précisé ce petit Eden halieutique
était évidemment très surveillé, et
les gardes en question n'étaient pas du genre à
plaisanter. C'était d'autant plus vrai qu'ils savaient
eux-mêmes à quoi s'en tenir, car la "
hiérarchie " locale était fort pointilleuse, et
l'autorité de tutelle se devait de l'être tout
autant, car un Sultan n'est pas rien.
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- Lors d'une énième sortie à Ifrane, et au
cours de mes habituelles vadrouilles en quête de tortues et
autres reptiles du cru, je suis tombé sur un couple et ses
deux enfants. Ils étaient tous quatre en train de
pêcher, à deux pas d'un panneau d'interdiction qui
pourtant se voyait comme le nez au milieu de la figure.
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- Sans vergogne aucune, ils sortaient des truites à
l'évidence royales, que ce soit par leur appartenance ou
par leur taille. Manifestement le quatuor s'amusait beaucoup, et
nos pêcheurs n'avaient vraiment que faire de la
présence d'un garde planté à leurs
côtés.
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- Bien entendu j'ai joué les curieux, et il s'est
avéré que nos pêcheurs étaient
américains, qu'ils étaient bien sûr au courant
de l'interdiction, et qu'ils se souciaient fort peu des amendes
encourues, alors que leur outrecuidance relevait quasiment du
crime de lèse Majesté.
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- Le garde me semblait dans ses " petits souliers ", car de tels
contrevenants ne se rencontrent pas tous les jours. Carnet en
mains, notre homme notait scrupuleusement le " score " de chacun,
car par-delà les amendes liées à l'action de
pêche proprement dite, la verbalisation était bien
sûr personnalisée, et elle se faisait en outre au
prorata des poissons illégalement sortis de l'onde.
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- Au final j'ignore ce que nos
américains ont déboursé, mais à n'en
pas douter les caisses royales doivent s'en souvenir. Reste
à espérer que notre garde était
lui-même rétribué au pourcentage, mais
là je crois qu'il ne faut pas rêver.
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