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le SPHINX du PEUPLIER (Laothoe populi) !
(Lépidoptère Sphingidae)
 
(page 2 sur 2)
 
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Intro !
 
Les feuilles des peupliers, et plus encore celles des trembles, ont en commun la particularité de frémir au moindre souffle. Cela tient en partie à la surface importante des feuilles, mais surtout à la finesse et la grande longueur de leur pétiole, c'est-à-dire de leur "pied". Ajoutez le port généralement érigé de ces arbres, mais aussi les hauteurs atteintes, et la logique prise au vent qui s'ensuit. Dès lors vous comprendrez qu'il n'est point nécessaire qu' Eole se fâche outre mesure, pour très vite semer l'émoi parmi le petit monde des bestioles squattant les frondaisons.
 
Bien entendu la Nature s'est efforcée de préserver les chances de chacun, en commençant par attribuer une certaine flexibilité à l'arbre, d'où une meilleure résistance aux assauts du vent. Pareillement, les chenilles de notre Sphinx se sont vues dotées de ventouses surdimentionnées, et surtout si puissantes qu'elles donnent l'impression de pouvoir adhérer efficacement sur tout et n'importe quoi ....y compris sur des poêles pourtant réputées "incollables" ! 
 
Présentation
 
Laothoe populi relève de la Famille des Sphingidae, représentée en France par 25 espèces. Il compte parmi les plus discrets, du moins quant' à la parure qui évolue du gris au brun-roussâtre, car la position de ses ailes au repos est à nulle autre pareille, ce qui le rend aisément reconnaissable entre tous. La bestiole est par ailleurs de taille moyenne, avec une envergure atteignant néanmoins plus de 80 mm chez les grandes femelles.
 
Ce Sphinx, très largement répandu, est susceptible d'avoir deux générations là où les conditions climatiques lui sont favorables. Les adultes peuvent s'observer de Mai à Septembre, mais le vol n'est pas leur point fort, du moins en regard de cousins migrateurs, comme le Sphinx du laurier rose (voir site). J'ajouterais que cette espèce ne s'alimente pas, d'où la brièveté d'une vie axée sur la seule reproduction.
 
 
Sphinx du peuplier, exemplaire de collection.  Sphinx du peuplier, sur le vif. Sphinx du peuplier sr le vif
à gauche: Sphinx du peuplier, comme jamais le verrez. Il s'agit bien sûr d'un spécimen de collection, et donc préparé les ailes à plat.
au centre et à droite: cette fois sur le vif ! vous remarquerez la position des ailes postérieures, devançant en quelque sorte les antérieures.
Vous remarquerez également qu'il s'agit de formes grises, et que les formes intermédiaires sont courantes.
 
 
Comme le plus souvent chez les Sphinx, le dimorphisme sexuel de Laothoe populi est peu marqué, encore qu'une taille avantageuse, et un abdomen plus cylindrique que conique ne trompent guère ....ce dernier critère perdant évidemment de sa fiabilité si la bestiole s'est allégée d'une partie de sa ponte !
 
 
voila de quoi assurer..... accouplement de Sphinx du peuplier. accouplement de Sphinx du peuplier. ....la pérennité de l'espèce !
 l' accouplement est classiquement " en opposition"
 
 
L'oeuf
 
Les oeufs sont pondus au revers des feuilles nourricières, soit isolément, soit par groupes de quelques unités. Ils sont relativement gros, ce qui tend évidemment réduire le nombre d'oeufs émis, mais il ne saurait être inférieur à la centaine, et sans doute plus proche des 200, voir au-delà. La durée de l'incubation est comme toujours tributaire de la température, mais dans certaines limites bien évidemment. Concrètement les éclosions interviennent dans une fourchette de 10 à 20 jours.
 
 
avant...... oeufs de Sphinx du peuplier oeufs  éclos du Sphinx du peuplier .....après !
.....comme pour la pub !
à gauche il s'agit bien sûr des oeufs, et à droite des "chorions", c'est à dire de la "coquille" des oeufs, telle qu'elle se présente après éclosion. Vous noterez que les chenilles néonates (= nouvelles nées ! ) grignotent très souvent leur chorion, en guise de premier repas. C'est là une manière de se faire les dents, si je puis dire, et surtout de récupérer des éléments nutritifs particulièrement riches et quasi vitaux pour le devenir de la toute jeune "chenillette".
 
 
La chenille
 
Par-delà les Trembles et les Peupliers, qui sont ses arbres de prédilection, Laothoe populi, peut également se trouver sur les Saules, les Bouleaux, les Frênes, voire les Pommiers. Je dois dire que des essais sur Frênes et Saules se sont vite soldés par des échecs, les chenilles refusant tout simplement de manger J'avoue ne pas avoir insisté, ni retenté l'expérience, car c'est toujours un petit "crève-coeur" de voir périr sa "progéniture" !
 
illustration du développement de la chenille du Sphinx de peuplier (Laothoe populi)
(du 27 Mai , date de naissance des chenilles, au 21 juin date de leur arrivée à terme)
 
chenille naissante de Laothoe populi détail des ventouses de chenille naissante de Laothoe populi chenille naissante de Laothoe populi
chenilles de populi naissantes, remarquer le développement important des ventouses, et notamment de l'anale.
Leur puissance est telle qu'une malheureuse chenille s'est vue accidentellement étirée, au point de se rompre en deux sans pour autant se décoller du support !
 
 
 
jeune chenille (L2) de Sphinx du peuplier. jeune chenille (L3) de Sphinx du peuplier. jeune chenille (L3) de Sphinx du peuplier. groupe de jeunes chenilles de sphinx du peuplier.
.....jeunes chenilles de Sphinx du peuplier !
de gauche à droite: 1)- second stade larvaire; 2 & 3)- troisième stade;
4)- vrac de "chenillettes" (remarquer la taille de la néonate, juste au dessus de la plus grosse !).
 
 
 
groupe de jeunes chenilles de sphinx du peuplier. ventouses de la chenille du Sphinx du peuplier chenilles "avancées" du Sphinx du peuplier chenille à terme du Sphinx du peuplier.
 
suite et fin du développement de la chenille !
Remarquer sur les clichés 2 & 4 ( ci-dessus en partant de la gauche ) la manifeste puissance des ventouses. 
 
chenilles ... chenilles de L. populi à terme groupe de chenilles (à terme) du Sphinx du peuplier. ...à terme !

 

La chrysalide
 
Le moment venu, et donc une fois arrivée à terme, la chenille va devoir quitter l'arbre nourricier. La nymphose se fait en effet dans le sol, et très souvent à faible profondeur, pour ne pas dire en surface quand les débris végétaux sont suffisants. En prélude à la nymphose, la chenille vire nettement de couleur, passant de son joli bleu-vert à un vert jaunasse assez indéfinissable et pour tout dire vraiment "pas terrible".
 
La chrysalide de ce Sphinx a la particularité de porter une pointe abdominale extrêmement acérée, au point de pouvoir véritablement piquer, avec un net ressenti de la douleur, comparable à une piqûre d'aiguille. Cette apophyse épineuse correspond en fait au "crémaster", dispositif permettant l'amarrage de la chrysalide au support (papillons de jour), ou au cocon (papillons nocturnes).
 
 
chenilles en pré-nymphose du Sphinx du peuplier chrysalides du Sphinx du peuplier. gros plan sur chrysalides de sphinx du peuplier. détail du crémaster des chrysalides de sphinx du peuplier
de gauche à droite: 1)- chenilles en pré-nymphose
(remarquer le changement de coloration, et l'amorce d'un ratatinement pouvant se qualifier de nymphal)
2 & 3)- ensemble et détail des chrysalides; 4)- détail des très acérés crémasters.
 
 
 
et la suite.... sphinx du peupliers fraîchement éclos. ....logique !
 chez cette espèce les éclosions ont lieu en fin d'après-midi,
ce qui permet aux bestioles de bien s'affermir, et d'être prêtes à l'envol la nuit venue.
 
 
En guise de conclusion....
 
L'élevage des bestioles en tous genres est la meilleure manière de lever un coin du grand voile de la Vie, et de la Nature en général. C'est aussi une excellente façon d'appréhender notre environnement naturel, et donc de le mieux préserver, sachant qu'en tous domaines le respect passe bien évidemment par la connaissance.
 
Par-delà le travail qu'elles me coûtent, et le plaisir qu'elles me donnent, je pense que mes "pages entomo" sont de nature (c'est le cas de dire ! ) à faire un peu avancer le "schmilblick", notamment au travers de l'exemplarité du vécu, et de l'invite à regarder les insectes....autrement !
 
 
 
FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr