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les rainettes
vertes - drôle de
pêche - Totor
le bufo - Fourmis
volantes et crapauds -
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- Drôle de
pêche!
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- C'était
dans les marais vendéens, et c'était il y a bien
longtemps
.
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- À l'époque j'avais un grand terrarium de jardin
où évoluaient de très nombreux reptiles, et
pour nourrir les couleuvres à colliers et les
vipérines j'allais régulièrement pêcher
des grenouilles, autrement dit des " guernolles " en patois
vendéen.
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- Entre 2 " expéditions ", les batraciens étaient
conservés vivants et distribués au fur et à
mesure des besoins. Il me fallait donc pêcher " propre "
pour ne pas abîmer mes prises. De ce fait il n'était
pas question d'user du classique pompon rouge armé de son
grappin, et encore moins du redoutable et ingénieux " fusil
à grenouilles " vendéen qui a tôt fait
d'étriper le batracien. Je pêchais donc à la "
dandinette ", avec un hameçon ordinaire et de très
attractives sauterelles.
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- Ce jour-là, au cours de mes
pérégrinations, je suis tombé sur un "
concurrent ", et les bras m'en sont littéralement
tombés. Sans qu'il change de place, et sans qu'il les
touche, les grenouilles se succédaient et passaient
directement de leur élément dans une sorte de grand
" sac à patates " qu'il tenait devant lui.
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- J'avais la prétention de plutôt bien
pêcher, ce qui d'ailleurs n'était pas faux, mais
là je faisais vraiment figure de débutant. Bien
entendu ma curiosité était pour le moins
piquée au vif, d'autant que la distance ne me permettait
pas d'en voir plus.
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- Sachant qu'un pêcheur n'aime pas être
dérangé, et encore moins livrer ses petits secrets,
je n'osais m'approcher d'autant que j'étais jeune et pas
trop hardi.
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- J'ai finalement franchi le pas, et mon " Pépé-la
guernolle " s'est avéré ravi de me montrer ses
talents, tout en m'expliquant qu'il était en quelque sorte
pêcheur professionnel, et fournissait les restaurateurs des
environs.
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- Sans bouger d'un iota il était capable de vider 20 m de
fossé, et il était aussi étonnant de
l'entendre " appeler " les batraciens, que de voir ces derniers
rappliquer.
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- Il pêchait avec une boulette de la taille d'une noisette
comportant une " traîne " de 3 ou 4 cm. Le tout était
en bas " mousse " et les petites dents du batracien s'accrochaient
suffisamment dans le maillage pour ne point devoir utiliser
d'hameçon. Pour le reste il utilisait une canne classique,
mais assez " raide " de scion.
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- En théorie c'était facile, mais pour l'avoir
expérimenté il faut un sacré coup de patte
(et c'est bien peu dire!), pour que le batracien daigne quitter
son fossé, et se retrouver pile poil dans votre sac.
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- Tout se jouant sur l'effet de surprise il faut faire
très vite, et de surcroît sans à coups ni
hésitation. Il faut également doser la force de la
traction en fonction de la taille de la bestiole, et dans le
même temps maîtriser parfaitement l'ampleur et la
direction du geste pour amener le batracien juste au-dessus du sac
au moment même où il lâche prise.
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- Au début il n'est pas une grenouille sur dix pour
arriver à destination. Les unes se sauvent ou ne "
décollent " pas, les autres retombent à l'eau ou
arrivent à côté du sac, sans parler de celles
qui vous atterrissent dans la figure ou tombent 5 m
derrière vous.
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- Pour conclure je dirais qu'à
sa manière notre " Pépé la Guernolle "
était un artiste. Je dirais également qu'au
début c'est une vraie galère, mais que le temps
aidant c'est tout simplement génial !
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