Vous l'aurez compris on devrait donc dire un anthrène, une forficule, une tipule. Très schématiquement le genre des appellations latines est en effet fonction des "déclinaisons", autrement dit des terminaisons. Celles en us (comme anthrenus), mais aussi en eus et is sont du genre masculin, et celles en ea ou a (comme forficula ou tipula) sont du genre féminin nonobstant la notion de neutralité pour les terminaisons en um !
Intro !
Pour reprendre une "pub" en son temps bien connue ( "mini Mir" ! ), on peut dire que ce mini coléoptère fait le maximum, et ce ne sont pas les entomologistes qui diront le contraire.
De fait les larves d'anthrènes ont une fâcheuse tendance à ravager les collections d'insectes insuffisamment surveillées ou traitées. Dans les cas extrêmes il ne reste quasiment que les épingles et les étiquettes, les insectes entreposés étant plus ou moins réduits à l'état de pulvérulence excrémentaire.
Comme vous le verrez, et c'est bien là le problème, ces minuscules bestioles peuvent en fait s'en prendre à toute matière sèche d'origine animale ou végétale, et croyez-moi nos maisons en recèlent souvent beaucoup plus qu'il n'y paraît. Il s'ensuit de très réelles possibilités de nuisances ... d'autant que l'apparente insignifiance de l'insecte est fort trompeuse, et que les parades ne sont pas toujours à la mesure d'une bestiole qui a le chic pour trouver gîte et couvert là où on ne l'attend pas.
Au terme de cette page entomo vous trouverez des conseils pratiques, mais il vous faudra souvent y ajouter de l' "huile de coude". Sachez également que l'élimination totale de la bestiole est rarement acquise du premier coup. Il vous faudra donc "veiller au grain" afin de déceler une toujours possible récidive, voire une nouvelle attaque venue de l'extérieur. Puisse cette "page entomo" vous permettre de bien connaître l'ennemi, afin de le mieux combattre !
Présentation !
Les anthrènes sont de petits coléoptères (1,5 à 3,5 mm), plus ou moins cosmopolites, qui relèvent des Dermestidae, Famille représentée en France par une cinquantaine d'espèces. Beaucoup sont nuisibles, et outre les Anthrènes en question on citera les Dermestes (cf. page entomo), ou encore leurs cousins les Attagènes.
Les Anthrènes adultes sont globuleuses, et zébrées de squamules brunâtres, ocracées, ou grisâtres, d'où une allure de minuscule coccinelle, du moins pour le profane. La faune française comporte une dizaine d'espèces, les plus répandues et nuisibles étant l'anthrène des musées (Anthrenus museorum), l'anthrène dite du mobilier (A. flavipes), et l'Anthrène du bouillon blanc (A. verbasci) encore appelée Anthrène bigarrée des tapis, espèce faisant l'objet de cette "page entomo". Leur parfaite aptitude au vol facilite évidemment leur propagation, et donc leur nuisance, cette dernière étant également favorisée par la petitesse et la discrétion de ces insectes.
Dans la nature les anthrènes adultes sont floricoles, les inflorescences d'ombellifères étant par exemple très appréciées. Les larves se développent dans les vieux nids (oiseaux, petits rongeurs, hyménoptères, chenilles) mais aussi dans les restes de cadavres desséchés où tout fait ventre (plumes, poils, peaux, chaires résiduelles). En "élevage" les adultes apprécient l'eau sucrée, mais aussi le miel, et comme vous le verrez ..."Youtube" en témoigne !
Les anthrènes adultes se nourrissant (menu identique aux larves "à domicile" / nectar et pollen "in natura"), leur durée de vie est relativement importante en regard des insectes qui vivent sur leurs réserves, cas fréquent chez les papillons nocturnes. La ponte s'en trouve logiquement échelonnée, et comme vous le verrez plutôt copieuse, d'où l'importance des dégâts parfois causés.
Face à la prédation, ou à un doigt un peu trop inquisiteur ( et à l'occasion "écrabouilleur" ! ) les anthrènes adultes "font le mort" ... et ça marche ! Ce moyen défensif, connu sous le terme de "catalepsie" est très en vogue au pays des insectes. Présentement pattes et antennes se logent dans évidements "faits pour", ce qui ajoute à la rondeur de la bestiole, et lui permet d'aisément se laisser choir, voir de "rouler" sur elle-même pour mieux se soustraire à l'agression. Comme vous le verrez ultérieurement les larves disposent d' une arme défensive bien peu banale.
La petitesse des bestioles ne facilite pas la différenciation, d'autant que cette dernière est assez peu prononcée, voire subtile. Comme toujours l'extrémité abdominale, en vue ventrale, permet de résoudre les cas "épineux"... sous réserve de disposer des 2 sexes ! Comme les photos ci-dessous le montrent, le dernier segment abdominal (= sternite ! ) est plus franchement triangulaire chez les femelles ... mais mieux vaut avoir une bonne loupe !
La ponte intervient évidemment après maturation sexuelle, et accouplement initial. Les mâles étant très "demandeurs" les choses ne traînent pas, et les "intermèdes" en cours de ponte sont d'ailleurs fréquents. Les oeufs (3/4 de mm) sont relativement gros en regard de la taille de l'insecte, mais aussi assez curieux de forme, et de plus manifestement très fragiles en raison de la minceur et de la mollesse de leur chorion. La "casse" est compensée par un nombre d'oeufs relativement élevé, de l'ordre de 100 à 200.
Comme toujours l'incubation est tributaire de la température, la bonne moyenne se situant entre 2 et 3 semaines. Comme les photos ci-dessous le montrent, l'ovipositeur permet d' insérer les oeufs là où ils peuvent l'être, la nature du "réceptacle" déterminant les choix et opportunités.