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LES BOUSIERS !
(Coléoptères Scarabaeidae)
 
(page 3 sur 3)
   
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2)- Les "Paracoprides"
 
Il s'agit d'espèces vivant dans l'excrément, mais nidifiant dans le sol, à son aplomb. C'est le cas des Onthophages, insectes également de petite taille (n'excédant pas le cm), mais au corps nettement plus trapu que les Aphodius. Les galeries sont peu profondes (quelques cm), diverticulées, et chaque cul-de-sac sert de réceptacle à un œuf et à la nourriture de la future larve. Les 2 espèces présentées sont parmi les plus communes et les plus répandues.
 
Ontophagus vacca ontophagus vacca et taurus Ontophagus taurus
 
 
On trouve également bon nombre d'insectes d'assez grande taille (1 à 2 cm) tels que les Copris et les Typhaeus dont les mâles portent de fortes cornes (unique et céphalique pour le premier, triple et thoracique pour le second). On trouve également diverses espèces de Géotrupes, mais contrairement aux bousiers précités les sexes sont morphologiquement comparables. Les galeries de ces insectes sont nettement plus profondes, de l'ordre de 15 à 30 cm selon la nature du sol. Elles sont là aussi diverticulées, chaque espèce ayant ses propres configurations. La galerie du Minotaure (Typhaeus typhoeus), N° 2 ci-dessous, passe pour pouvoir excéder le mètre pour peu que terrain s'y prête.
 
 copris hispanus, typhaeus typhaeus, geotrupes mutator, chironitis irroratus
1: Copris hispanus, 2: Typhaeus typhoeus,
3: Geotrupes mutator, 4: Chironitis irroratus,
 
 
le Copris lunaire (Copris lunaris)
Copris lunaire (Copris lunaris) mâle, photo 1 Copris lunaire (Copris lunaris) mâle, photo 2 Copris lunaire (Copris lunaris) mâle, photo 3
Le mâle du Copris lunaire.
Vous noterez qu'il s'agit d'un individu "major", c'est-à-dire à grande corne, par opposition à la forme "minor", et donc à petite corne. Vous noterez encore que cette variabilité se retrouve fréquemment chez les mâles des insectes "cornus" (tel l'Oryctes nasicornis), ou aux mandibules hypertrophiées (Lucane par exemple)
.
 
Copris lunaire (Copris lunaris) femelle, photo 1 Copris lunaire (Copris lunaris) femelle, photo 2 Copris lunaire (Copris lunaris), femelle en main. Copris lunaire (Copris lunaris),  femelle, détail de la pseudo corne.
... et la femelle de ce même Copris lunaire !
Vous noterez l'absence de corne, ou plus exactement l'existence d'une simple ébauche terminée par 2 petites pointes,
le tout donnant l'impression d'une corne cassée
 
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Copris hispanus ! .... Comparaison entre les Copris hispanus et lunaris .... Copris lunaris !
Ne pas confondre !
Nettement plus gros, le Copris espagnol se rencontre également en France, mais essentiellement sur le pourtour méditerranéen, et la Corse
 
 
.... et le Minotaure (Typhaeus typhoeus)
Minotaure (Typhaeus typhaeus), mâle, photo 1. Minotaure (Typhaeus typhaeus), mâle, photo 2 Minotaure (Typhaeus typhaeus), mâle en main Minotaure (Typhaeus typhaeus), femelle.
Avec ses 3 cornes thoraciques, l'espèce, à nulle autre pareille, est aisémement reconnaissable ... du moins pour le mâle !
La femelle, à droite, ressemble à un géotrupe, mais elle s'en distingue par la présence d'amorces de cornes sur le bord antérieur du thorax.
 
 
autres Géotrupes !
Geotrupes mutator. Geotrupes mutator, detail de l'avant-corps.
 
La faune française comporte une douzaine d'espèces de "Geotrupes", certaines très ressemblantes.
Geotrupes mutator, ci-dessus, compte parmi les plus communes et les plus grosses (il peut atteindre 25 mm).
Le Geotrupes (Trypocopris) pyrenaeus (ci-dessous), tout comme le vernalis, se distingue de la plupart des autres espèces par des élytres pratiquement lisses.
 
Géotrupe pyrénéen (Geotrupes  pyrenaeus) photo 1. Geotrupes  pyrenaeus) photo 2. Geotrupes  pyrenaeus), e n main.
 
 
.... et un régal pour les yeux !
Geotrupes pyrenaeus coruscan sur crottin, photo 1. Geotrupes pyrenaeus coruscan sur crottin, photo 2. Geotrupes pyrenaeus coruscan sur crottin, photo 3 Geotrupes pyrenaeus coruscan sur crottin, photo 4. Geotrupes pyrenaeus coruscan en main.. Geotrupes pyrenaeus coruscan, détail des mandibules.
 Aussi surprenant que cela puisse paraître il s'agit encore du Geotrupes (Trypocopris) pyrenaeus, mais cette fois de la sous-espèce "coruscans" du Portugal .
Vous noterez l'extrême brillance de la carapace, et l'intensité du miroitement des verts et des cuivres. Vous remarquerez également le bicolorisme parfois bien tranché (thorax vert, élytres cuivre), et la puissance des mandibules falciformes. Vous noterez enfin que je dois ces superbes bestioles à l'ami Frank ( que je ne saurais trop remercier ! ), et qu'une vidéo "Youtubienne" couronne le tout, telle la cerise sur le gâteau !
 
 
 3)- Les "Télécoprides"
 
Ce terme se rapporte aux espèces qui emportent leurs "victuailles", notamment en vue de la reproduction. Ce sont les "vrais" scarabées et le "sacré" (Scarabaeus sacer, N°1 ci-dessous) en est un peu l'archétype. Avec ses trois bons centimètres ce dernier est le plus grand des coprophages français. Ce sont des espèces méditerranéennes, et ce sont elles qui confectionnent les fameuses boulettes ou pilules que ces insectes peuvent rouler assez loin avant de les enterrer, soit pour les consommer, soit pour y pondre.
 
  scarabaeus (sacer, laticollis, variolosus, semipunctatus), gymnopleurus flagellatus
1: Scarabaeus sacer, 2: Scarabaeus laticollis,
3: Scarabaeus variolosus 4: Scarabaeus semipunctatus,
5: Gymnopleurus flagellatus
 
 
Scarabaeus ... Scarabée sacré (Scarabaeus sacer), adultes sur crottin. Scarabée sacré (Scarabaeus sacer)  roulant sa pilule, photo 1. Scarabée sacré (Scarabaeus sacer) roulant sa pilule, photo 2. Scarabée sacré (Scarabaeus sacer) en main. .... sacer !
Le scarabée sacré dans ses oeuvres!
( Rappel: une page entomo lui est consacrée ! )
 
 
Scarabaeus ... Scarabaeus variolosus, photo 1. Scarabaeus variolosus, photo 2 Scarabaeus variolosus, photo 3 Scarabaeus variolosus, en main ... variolosus !
Vous noterez qu'il s'agit d'un "voisin", géographiquement parlant,
car cette espèce n'est pas française, ou ne l'est plus, son ex-présence demandant semble-t-il confirmation.
 
Rôle écologique
 
Les bousiers sont des insectes éminemment utiles car ils contribuent très efficacement à l'assainissement de notre environnement par l'élimination physique des excréments de toutes nature, soit en les consommant soit en les enfouissant. Dans cette dernière alternative les galeries aèrent les sols et les excréments les fertilisent. Dans les zones de pâturages les bousiers jouent également un rôle économique non négligeable car la dégradation naturelle d'une simple bouse peut demander plusieurs mois, et durant ce laps de temps l'herbe sous-jacente ne repousse pas. Par extrapolation on imagine aisément qu'une accumulation de ces bouses conduirait à une perte d'exploitation et donc à un manque à gagner.
 
Dans le même esprit il faut savoir que certains antiparasitaires vétérinaires, tel l'Ivermectine, utilisés chez les bovins, équins, et ovins perdurent dans les excréments et sont nocifs (voire mortels) pour tous les insectes coprophages, adultes et larves. En outre ce type de molécule a une forte rémanence, de l'ordre de plusieurs mois, d'où un impact important. A terme la généralisation de tels produits serait évidemment désastreuse pour l'environnement et bien sûr pour les activités agricoles concernées. Par ailleurs rappelons que les bousiers et leurs larves représentent une biomasse très importante qui sert de nourriture à de nombreux animaux (oiseaux, batraciens, mammifères insectivores).
 
FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr