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DÉVELOPPEMENT ! (suite)
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-
- la nymphose (suite
!)
La nymphe proprement dite fait transition
entre la larve et l'insecte adulte, et a ce titre elle s'apparente
à la chrysalide des papillons. C'est aussi la
préfiguration de l'insecte adulte dans la mesure où on
distingue déjà bon nombre d'organes et d'appendices
(yeux, pattes, etc...). Chez les carabes la durée de la
nymphose est brève (de 15 à 45 jours). A l'origine la
nymphe est entièrement blanche, comme ci-dessous, puis au fil
des jours les yeux se pigmentent progressivement, ainsi que les
mandibules, et les appendices thoraciques (pattes). Quand ces
différents organes confinent le noir l'émergence de
l'adulte (mue imaginale) survient dans les 24 à 48 heures.
Quand les extrémités des pattes (tarses) commencent par
instants à frémir ou "tremblotter", c'est alors une
question d'heures, voire de minutes!
-
- nymphe de carabe "toute
fraîche" ..comme les oeufs du jour !
- de gauche à droite: 1)-
"in situ", comme dans la loge nymphale; 2)- en vue
ventrale; 3)- en vue latérale (...remarquer les
"brosses"); 4)- et en vue dorsale (...R.A.S. ! ). Vous
noterez l'aspect diaphane (sinon transparent ! ) des appendices,
et la faible pigmentation des yeux , du moins en regard de ce
qu'elle deviendra.
-
-
-
- de gauche à droite: 1)-
nymphe "fraîche" , seuls les yeux sont
légèrement pigmentés; 2)- accentuation
de la pigmentation des yeux, et début de celle de l'apex
des mandibules, et à un moindre degré des griffes;
3)- quasi terme de la pigmentation, l' "éclosion" ou
"mue imaginale" n' est plus qu'une question d'heures. Nota:
10 jours séparent le premier et le dernier
cliché, mais tout dépend de l'espèce du
carabe, et pour beaucoup de la température, son
augmentation accélérant le processus (attention
toutefois à ne pas aller au-delà de 30 ° car
les larves et nymphes de carabes ne supportent pas).
-
-
- 4)- la mue
imaginale:
-
- C'est une étape
particulièrement cruciale, et pour tout dire un
véritable "accouchement" !
-
- Le moment venu les pattes se
"décollent" peu ou prou de la nymphe, et après un
"certain temps" de latence elles se déploient d'un coup.
L'insecte étant alors sur le dos, ou en position
latérale, il lui faut impérativement se retourner,
de plus rapidement, afin que les élytres puissent se
dégager et se développer normalement. Viennent
ensuite des séries de contractions ondulatoires, suivies de
relâchements, qui peu à peu refoulent l'exuvie
nymphale vers l'arrière, jusqu'à complète
libération du jeune imago. Il faut en moyenne une dizaine
de mn au terme desquelles l'insecte libéré se replie
sur lui -même et s'immobilise en position quasi foetale pour
poursuivre sa maturation.
-
-
- de 1...
-
- de 1 à 8 :
exemple de mue imaginale chez un carabe....
- .....depuis le
"décollement" des pattes (1 & 2), au
retournement (3), et au développement complet des
élytres (4 à 8), avec abandon de l'exuvie (=
mue) nymphale.
-
-
...à 8
!
-
- Nota:
Habituée à l'obscurité de sa loge, et de
surcroît lucifuge par nature, notre bestiole était
passablement effarouchée, et bien peu disposée
à se "déshabiller" (si je puis dire !) devant
l'objectif, et surtout en pleine lumière. Afin d'un peu la
"rassurer", et de limiter le désordonné des
mouvements, il a fallu lui "tirer le portrait" en lumière
aussi atténuée que possible. Bien entendu la
qualité de l'image s'en ressent, mais l'essentiel reste la
"mue imaginale", et là c'est contrat rempli !
-
-
- 5)- la
chromatogenèse
L' ultime étape du
développement, commence juste après la mue imaginale.
Il s'agit de la chromatogenèse, c'est-à-dire de
l'acquisition progressive des couleurs, conjointement à la
sclérification (ou chitinisation), elle même
progressive, qui se traduit par le durcissement des téguments.
Le chromatisme définitif et le cas échéant la
rutilance sont acquis entre 36 et 48 h. Le durcissement complet de
l'insecte demande une bonne semaine. Ces diverses étapes se
passent évidemment dans la protection de la loge nymphale
où l'insecte est très souvent sur le dos. Le moment
venu le carabe se fraye un chemin vers la surface et se met
immédiatement en quête de nourriture.
-
- exemple de
chromatogenèse
- Vous noterez qu'un peu plus de
24h se sont écoulées entre le premier et le dernier
cliché, et que la température était de
20°.
- Vous noterez également
que l'élévation de la température
accélère le processus, tout comme une baisse le
ralentit.
-
- Dans le cas ci-dessus illustré il
s'agit d'un hybride issu de mes élevages 2006 ( O+
Macrothorax aumonti maroccanus X Macrothorax morbillosus
galloprovincialis). Il s'agit également d'une
chromatogenèse en quelque sorte banale, la coloration des
espèces parentales (ci-dessous), et de l'insecte hybride,
ne comportant pas de teintes métalliques, à la fois
étendues, vives, et bien tranchées.
-
- Macrothorax aumonti maroccanus
Macrothorax morbillosus galloprovincialis
- espèces parentales de
l'hybride illustrant la chromatogenèse ci-dessus
présentée.
-
-
- exceptionnel
....
la chromato de
"CROESUS" !!!!
-
- Dans la précédente mouture
de ce chapitre j'évoquais l'espoir de pouvoir vous
présenter ce que j'appellerais la "Rolls" des
chromatogenèses. Elle intéresse en effet le plus
beau de nos carabes, hybride de surcroît, et vous verrez que
la coloration très métallique, alliée
à un bicolorisme bien tranché, font que la bestiole
nous en fait voir de toutes les couleurs ...et ce n'est pas une
image !
-
- Je rappelle que ce fameux "croesus"
(ci-dessous à droite), résulte du croisement des
deux plus beaux carabes de France (C. rutilans & C. hispanus),
qui comptent aussi parmi plus grands, le noir Procrustes coriaceus
étant le seul à les surpasser sous la toise.
J'ajouterais que ce superbe hybride peut se trouver à
l'état naturel, au sein de la seule (et réduite)
zone de "sympatrisme" (= de cohabitation) des espèces
parentales. J'ajouterais encore que la beauté et la
rareté de ce quasi mythe ont fait rêver ( et courir !
) des générations de carabologues, de France et
d'ailleurs...et que ça continue !
-
-
-
- les espèces parentales
....et l'hybride !
- à gauche:
Chrysotribax rutilans; au centre: Chrysotribax
hispanus; à droite: le "croesus", issu du
croisement des espèces
précédentes.
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-
- Contrairement aux insectes non ou peu
métalliques (cas du premier exemple de chromato), chez
lesquels la coloration "monte" progressivement du blanc vers le
noir, la chromato des espèces métalliques est
beaucoup plus complexe, et originale, avec un surprenant passage
au noir-violacé, précédant la montée
de couleurs nettement plus claires comme les verts et les
cuivrés. Comme toujours chez les insectes, la
température influe sur la durée de la
chromatogenèse, la normalité étant de 36
à 48 h, la seconde moitié de ce laps de temps
étant consacrée à la seule acquisition de la
rutilance.
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- la chromatogenèse du
mythique "croesus" !!!
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- De l'émergence, ci-dessus
à gauche, à l'image ci-dessous à droite
près de 36 h se sont écoulées (17 h pour
l'avant dernière).
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-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
:
http://www.insectes-net.fr