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- le
PHOENIX
(Hippotion celerio)
!
- (Lépidoptère
Sphingidae)
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- Intro
!
-
- Non sans logique, la
célérité du vol de ce papillon lui a valu le
nom de "celerio". Reste à savoir si ce Phoenix d'un nouveau
genre peut renaître de ses cendres, tel le bel oiseau de feu
qui voulut trop s'approcher du soleil, et s'y consuma comme notre
Jeanne en son bûcher.
-
- Vous noterez que le Phoenix est aussi
un palmier dattier très apprécié et
répandu ( Phoenix dactylifera en l'occurrence ), sa
trentaine de mètres de hauteur l'approchant du soleil plus
que toute autre espèce .... ce qui a pu inspirer son
descripteur !
-
-
- Présentation
-
- Hôte de l' Ancien Monde, qu'il
occupe en grande partie, le Phoenix ( Hippotion celerio pour les
initiés ! ) ressemble à son cousin le Sphinx
livournien ( Hyles livornica ). Les insectes de collection,
ci-dessous figurés, permettent d'en juger, de comparer, et
de différencier. Vous noterez que ces 2 espèces sont
protégées en Suisse, dans les Cantons de Vaud,
Schaffhouse, et Thurgovie.
-
- le "Livournien" (Hyles
livornica) ...
..... et le "Phoenix" (Hippotion celerio)
- .... en attendant mieux, car le
Phoenix est quelque peu "frotté", autrement dit usé
par les "heures de vol" ... au sens strict de l'expression
!.
- Vous noterez les fines rayures
transversales des ailes antérieures chez le Livournien, et
les rayures radiales des ailes postérieures chez le
Phoenix.
-
-
- Très élancé et
profilé, le Phoenix est véritablement taillé
pour la course, et le long cours, d'où une aire de
migration notoirement étendue en Europe, même si ses
incursions sont logiquement plus fréquentes et
régulières dans le sud . Très
schématiquement, et vous l'aurez compris, vous avez plus de
chances d' observer la bestiole en pays Niçois qu'en
région Lilloise .... et plus à Lille qu'à
Varsovie ou Moscou !
-
-
- le Phoenix (Hippotion celerio)
.... sur le vif !
- Vous noterez que la bestiole
relève de la Famille des Sphingidae, et que 22
espèces sont représentées en
France.
-
-
- Essentiellement nocturne, et de taille
plutôt moyenne pour un sphinx ( 60 à 75 mm
d'envergure ), le Phoenix nous arrive d'Afrique assez tardivement,
et le plus souvent d'Août à Octobre. Les sexes sont
semblables, mais le minuscule frein alaire des mâles (
ci-dessous ! ) est nettement visible .... sous réserve de
disposer d'une loupe .... ou de bons yeux !
-
-
- localisation et
détail du "frein" ou "joug", observable chez le mâle
du Phoenix ( entre autres espèces ! )
- Pour plus de détails sur
ce très curieux dispositif, voyez les pages entomo
consacrées au Sphinx du laurier rose, et au Sphinx
tête de mort.
-
- La chenille
-
- Elle se développe de Juin
à Octobre sur les Gaillets, Epilobes, Linaires, mais
surtout sur les Vignes où sa survie est d'ailleurs fort
compromise en raison des traitements phytosanitaires le plus
souvent quasi récurrents. Pour des raisons identiques, le
Sphinx tête de mort (Acherontia atropos, voir site) s'est
considérablement raréfié en France, ses
chenilles se nourrissant principalement du feuillage des pommes de
terre .... et par le fait des insecticides destinés aux
doryphores !
-
-
- "chenillettes" naissantes
!
-
-
-
- ..... nettement plus
âgées !
-
-
-
- .....et encore plus
âgées !
-
-
-
- détail des "ocelles",
présentement assimilables à des "faux yeux" (voir
texte ci-dessous)
- à droite: une
crotte pour le moins "récalcitrante" .... d'où ma
salvatrice intervention !
-
-
- Lorsqu'elle est inquiétée,
ou agressée, la chenille du Phoenix a tendance à
rentrer la tête dans les épaules ( si je puis dire !
), ce qui gonfle l'avant corps, et positionne les ocelles tels des
yeux. L'illusion ainsi créée est censée
effrayer l'agresseur ..... et le dissuader de passer à
l'acte !
-
- Cette réaction défensive
est nettement plus systématique, patente, et spectaculaire,
chez le Sphinx de la vigne (ci-dessous), d'autant que la bestiole
se redresse en se balançant de droite et de gauche, ce qui
ajoute évidemment à l'efficience et au bluffant de
la menace.
-
-
- tantôt une allure
serpentiforme .....
....tantôt un faciès de bouledogue
!
- .... telle est la chenille du
Sphinx de la vigne dans ses oeuvres !
- ( Deilephila elpenor, voir site
! )
-
-
- La
chrysalide
-
- Parvenue au terme de son
développement, la chenille cesse évidemment de
s'alimenter, et quitte la plante nourricière pour se mettre
en quête d'un gîte favorable pour se nymphoser.
Contrairement à d'autres espèces, la "vadrouille"
pré-nymphale ( et purgative ! ) de cette chenille est
très brève, quelques feuilles mortes ou un peu de
litière herbacée lui suffisant pour s'abriter et
tisser un cocon plus que sommaire.
-
-
-
- de gauche à droite: 1
& 2)- aspect des chrysalides du Phoenix: 3)-
détail de la future trompe du papillon; 4)-
détail du "crémaster", à l'apex de la
chrysalide.
- Vous noterez que ce dispositif
permet d'ancrer la chrysalide ( présentement dans son cocon
), ce qui facilite la sortie du papillon
naissant.
-
-
- En guise de conclusion
....
-
- Là où les 2 "protagonistes" coexistent, comme en
Colombie dans le Putumayo, le Megasoma acteon ( l'un des plus gros
coléoptères connus ) serait victime des
torchères pétrolières. Tel un papillon de
nuit, l'énorme bestiole (ci-dessous) serait attirée
par la lumière émise, et faute de pouvoir s'en
détourner, ou stopper à temps son élan, elle
viendrait s' y brûler les ailes ...et le reste à
l'occasion ! Au final, et vous l'aurez compris, ce Phoenix des
temps modernes se retrouve à terre plus vite qu'il ne l'a
quittée .... et aussi proprement grillé qu'une
côtelette sortant du barbecue !
-
- Le problème c'est qu'en ce bas monde rien ni personne
peut renaître de ses cendres, et surtout pas les
emblématiques forêts primaires d'Amazonie
(*), d'Afrique, et d'
Indonésie. Quotidiennement mises à mal par le feu,
l'acier, et le profit, elles ne cessent
d'irrémédiablement s'amenuiser, au grand dam d'un
patrimoine faunistique et floristique, d'autant plus remarquable
qu'il reste encore en grande partie méconnu.
-
-
- Megasoma acteon (mâle)
....
....un
des plus gros coléoptères !
- origine: Colombie
(Putumayo)
-
-
- (*) Selon un rapport de l'INPE
( Ouest-France du 31 Janvier 2008 ), 3200 km2 de l' Amazonie
brésilienne ont été détruits au cours
du seul second semestre de 2007. Pour les autorités
brésiliennes, cette déforestation, d'une importance
sans précédent, serait la conséquence d'une
augmentation des cours du soja et de la viande bovine .... mais
aussi de la canne à sucre destinée à
l'élaboration de l'éthanol !
-
- En 50 ans 17% de l'Amazonie brésilienne ont
disparu, ce qui est déjà considérable
....
- .... mais là le "turbo" est mis ! .... et on ne
peut que s'en attrister !
-
-
-
FIN
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr