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- le SPHINX de l'
EUPHORBE (Hyles euphorbiae)
!
- (Lépidoptère
Sphingidae)
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- La chenille
-
- 1)-
Généralités
-
- Lisse comme une peau de
bébé, dodue à souhait, bien visible, et sans
méfiance aucune, la chenille de notre sphinx à de
quoi tenter tout prédateur normalement constitué,
à commencer par les oiseaux. Le problème est qu'elle
est trop belle pour être honnête, sa livrée
rouge et noire (dite "aposématique") spécifiant
clairement "fais gaffe, je suis toxique". Elle serait jaune et
noire, comme la chenille de l' Ecaille du séneçon
(voir site), que ce serait tout aussi significatif pour le
prédateur. Cela étant j'avoue ignorer si la
toxicité des chenilles de ce sphinx se transmet à
l'adulte (comme pour l'écaille précitée), et
si oui dans quelles proportions.
-
- Vous l'aurez compris notre chenille peut
se pavaner sans risque d'être inquiétée (si ce
n'est par quelque entomologiste en maraude!) car les euphorbes
sont toxiques, et en les consommant elle en acquiert les
propriétés vénéneuses ... qu'elle peut
même régurgiter, comme ci-dessous, si l'avertissement
visuel est inopérant ou insuffisant. Cette pratique se
rencontre chez de nombreuses espèces de chenilles, mais
celles de ce sphinx sont particulièrement
réactives.
-
-
- à gauche: la
coloration "avertissante" des chenilles du Sphinx de l'euphorbe;
au centre & à droite: exemples de
régurgitations défensives.
- Quand elle se sent
agressée, la chenille rejette un "bol alimentaire" plus ou
moins consistant, mais toujours particulièrement
dissuasif,
- car il s'agit d'un
véritable concentré de la très toxique
"euphorbone".
-
- Notez-le:
en matière de sécurité (industrie &
B.T.P. par exemple), notre signalétique emprunte en quelque
sorte au monde des insectes, car par convention normalisée
l'alternance de zébrures jaunes et noires est toujours
synonyme de danger. Ce choix n'est certainement pas fortuit, et on
peut même le qualifier de judicieux, dans la mesure
où il s'inspire de la crainte généralement
ressentie face à tout insecte arborant ce type de
graphisme. En pareil cas il s'ensuit de notre part un recul
systématique, quasi réflexe, et c'est
précisément cette réaction salutaire qui est
recherchée en matière de sécurité ....
CQFD !
-
- 2)-
Développement
-
- Les chenilles néonates (=
nouvelles nées ! ), sont noires, et surtout très
petites à l'instar des oeufs. Classiquement le chorion de
l'oeuf est consommé, au moins en partie, ce qui permet
à la minuscule "chenillette" de se faire les mandibules, et
surtout de "récupérer" des éléments
hautement nutritifs lui assurant un bon départ dans la vie.
-
- De toute noire la bestiole va
très vite passer au second stade, avec livrée vert
sombre et "bandana" noir. Au 3e stade la chenille est très
régulièrement tachetée de vert si le noir
domine ...ou tachetée de noir si le vert domine !
L'ornementation définitive est acquise au 4e stade
larvaire, avec simple accroissement de la taille pour le 5e et
dernier.
-
-
-
- à gauche et au
centre: chenilles "du jour", autrement dit fraîches
écloses (remarquer leur petitesse).
- à droite: une
très classique "dégustation de
chorion".
-
-
-
- de gauche à droite: 1
& 2)- second stade larvaire; 3 & 4)-
troisième stade, avec variante
chromatique.
-
-
-
- exemples de chenilles au 4 e
stade !
-
-
-
- à gauche:
chenilles "sauvages", telles que trouvées; à
suivre: et une fois "engraissées"
!.
-
-
-
- de classiques formes
rouges, et une moins fréquente forme
"jaune-verdâtre"
-
-
-
- de gauche à droite:
1)- tout venant ! 2)- chenilles à terme;
3)- côté tête; 4)-
côté queue !
- Nota: encore
appelée "scolus", la "corne anale" des Sphinx est
totalement inoffensive,
- et en dépit des
apparences elle n'a rien à voir avec un quelconque "dard"
ou aiguillon, tel celui des scorpions.
-
- La
chrysalide
-
- Arrivée au maximum de sa
croissance la chenille cesse de s'alimenter, et vide son tube
digestif sous la forme de crottes à la fois grosses et
"mollassonnes", tout en expulsant un liquide ...qui doit
l'être. La nymphose se fait dans le sol, à
très faible profondeur, une trame soyeuse très peu
dense assurant la cohésion des parois de la logette
nymphale. L'incubation est de 2 à 3 semaines, du moins lors
de la première génération, car les
chrysalides de la seconde hiverneront en l'état.
-
-
- de gauche à droite:
1)- chenilles en pré-nymphose: 2 & 3)-
chrysalides; 4)- détail de
l'ornementation;
-
-
- la
nymphose .... comme si vous y étiez !
-
-
- exemple de mue nymphale,
autrement dit du passage de la chenille à la
chrysalide
-
-
-
-
- ... et la suite
logique ...
-
- ... si tout se passe bien
!
-
- Pour
conclure
-
- Le béton sonne souvent le glas de
nos côtes, et le cordon dunaire littoral est
censément le premier touché là où il
existe. Autant dire que les euphorbes ont peu de chances d'y
trouver leur compte ...et notre Sphinx encore moins d'y trouver le
sien !
-
- La Loi littoral limite un peu les
dégâts, mais la surfréquentation estivale, et
le piétinement ainsi induit, s'avèrent
également très dommageables, d'autant que les
côtes dites sauvages le sont finalement de moins en
moins.
-
- Dès lors, et même si cela
n'est pas très agréable, efforcez-vous de respecter
la réglementation, à commencer par les
éventuelles restrictions d'accès, et autres
contraintes visant à préserver la dune. Croyez-moi,
il y va de la survie d'une flore très originale, et d'une
faune associée qui ne l'est pas moins.
-
- .... à l'occasion
regardez où vous mettez les pieds
....
-
- .... et chance aidant
...
... peut-être la verrez !
-
-
-
-
FIN
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr