Les Fourmilions sont des insectes Névroptères, de la famille des Myrméléonidés, qui à l'état adulte ressemblent à des libellules. Ils s'en distinguent cependant aisément par la présence d'antennes en massues bien développées, et par la conformation de leurs ailes. Ces dernières sont très grandes, densément nervurées (un peu à la manière d'une résille), et l'apex est pointu. Au repos elles recouvrent en outre l'abdomen à la manière d'un toit, alors qu'elles restent horizontales ou sont accolées face à face chez les Odonates, autrement dit les libellules. Pour finir ces dernières sont diurnes alors que les fourmilions sont eux crépusculaires, voire plus ou moins nocturnes.
Du fait de leurs moeurs les fourmilions adultes sont assez malaisés à observer, du moins de façon suivie. Dans la mesure où ils affectionnent les buissons et les grandes herbes pour leur repos diurne, il arrive parfois de les y déranger et de les voir prendre un très bref et piteux essor tant leur vol apparaît mou et peu assuré en regard de celui des libellules, y compris des espèces les moins "douées".
Ces Névroptères sont surtout connus par leurs larves qui pour la plupart des espèces creusent de très typiques entonnoirs qui s'avèrent d'astucieux et redoutables pièges pour les menus insectes, et notamment pour les fourmis (d'où les noms vernaculaires de fourmilion, ou de fourmi-lion). Ces entonnoirs sont généralement creusés là où la granulométrie du substrat est fine. De ce fait les zones sablonneuses sont particulièrement prisées, et à titre d'exemple ces insectes sont très fréquents dans les clairières, talus, et grandes allées ensoleillées des pinèdes du littoral atlantique.
On peut cependant rencontrer des fourmilions en bien d'autres lieux, mais leur présence est toujours subordonnée à l'existence d'un substrat suffisamment fin et fluide pour que les larves puissent y creuser leurs fameux entonnoirs. Toutes proportions gardées nous verrons qu'elles peuvent cependant quelque peu tourner la difficulté.
La larve !
Globalement ovoïde, et très trapue, la larve du fourmilion atteint le cm. La tête est relativement petite, plate, et allongée. Elle est dotée de mandibules très longues, fortement denticulées, et les extrémités recourbées en crochets sont particulièrement acérées. En outre ces mandibules sont canaliculées ce qui permet à la fois d'injecter des sucs digestifs, et bien sûr de réabsorber le tout après liquéfaction des tissus de la victime. Une fois cette dernière littéralement vidée de toute substance, la dépouille est rejetée à l'extérieur de l'entonnoir.
Le développement larvaire demande 2 bonnes années et le moment venu la larve tisse un cocon soyeux et sphérique, de l'ordre d'un petit cm, en y incorporant des particules du substrat l'environnant. Ce cocon est généralement élaboré un peu en dessous du fond de l'entonnoir. Classiquement la larve donnera une nymphe, puis un insecte dit parfait qui émergera au cours de l'été. La ponte s'effectue à même le sable et l'éclosion des jeunes larves n'a lieu qu'au printemps suivant.