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La FEUILLE MORTE DU CHÊNE (Gastropacha quercifolia) !
(Lépidoptère Lasiocampidae)
 
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Intro !
 
Si le mimétisme est censé leurrer le prédateur, il peut aussi abuser le descripteur. A quoi bon en effet dénommer ce papillon la "Feuille morte du chêne", alors que la bestiole vit au coeur de l'été, autrement dit à une période où les ramures ne sont que verdure ....et où l'acajou de sa parure s' y voit comme le nez au milieu de la figure !
 
Présentation
 
Gastropacha quercifolia, littéralement le "ventre épais de la feuille de chêne" est un papillon nocturne, autrement dit un "Hétérocère", par opposition aux "Rhopalocères" que sont les papillons dits "de jour". Pour les curieux sachez que ces dénominations, de prime abord quelque peu "barbares", font référence aux antennes, à savoir toujours "en massue" pour les Rhopalocères, et différemment conformées (filiformes, ou pectiniformes par exemple) pour les Hétérocères.....CQFD !
 
 
ailes festonnées faussement "feuillues"..... "Feuille morte" au repos ....avec "museau" pointu valant pétiole....
...le tout paré des feux de l'automne...telle se présente la "Feuille morte du chêne".
 
 
La "Feuille morte du chêne" est un assez grand et volumineux papillon, les femelles (toujours plus grandes) pouvant atteindre une envergure de 90 mm. Ce papillon relève de la Famille des Lasiocampidae, représentée en France par une petite trentaine d'espèces. Ce papillon occupe la quasi totalité de l'Europe, et le plus souvent il n'a qu'une génération annuelle, deux étant toutefois possibles dans les régions les plus méridionales de son aire.
 
L'espèce occupe tout l' "Hexagone", et les adultes apparaissent pour l'essentiel en juillet-Août. Comme beaucoup d'insectes, et notamment de papillons, cette espèce tend à se raréfier, notamment en raison de son "preferendum" pour les arbres fruitiers, de nos jours soumis à des traitements insecticides (entres autres) récurrents, pour ne pas dire permanents. A titre d'exemple, les pommiers, un des arbres de prédilection de ce papillon, subissent en moyenne 27 traitements sur l'année (source Ouest-France, 29-30 Avril 06).
 
 
ailes ouvertes.... Gastropacha quercifolia sur le vif (1)... jamais le verrez !
Il s'agit présentement d'un exemplaire de collection, et donc "étalé" (= "préparé"), mais cela ne change rien à l'assertion !
 
 
 
Gastropacha quercifolia sur le vif (3) Gastropacha quercifolia sur le vif (2) Gastropacha quercifolia au repos
 
La "Feuille morte"....comme toujours la verrez: "nez" au vent, et sans la moindre envie de "décoller"....sauf de nuit !
 
Gastropacha quercifolia sur le vif (4) Gastropacha quercifolia sur le vif (5) Gastropacha quercifolia sur le vif (6)
 
 
La chenille ....avant hivernage !
 
L'incubation est rapide, de l'ordre de 10 à 15 jours, et la jeune "chenillette" s'attable illico, afin de ne pas perdre une miette du temps disponible pour emmagasiner les forces et réserves qui lui seront très vite nécessaires. De fait, et contrairement aux espèces qui hivernent à l'état d'oeuf, de chrysalide, ou de cocon, notre "Feuille morte" va devoir affronter les frimas hivernaux sans aucune protection, et de surcroît très jeune, puisqu'elle mesurera à peine 2 cm, pour un diamètre excédant de peu la section d'une allumette.
 
 
chenilles naissantes... chenilles naissantes de Gastropacha quercifolia  jeunes chenilles de Gastropacha (1) ....sitôt à l'ouvrage !
on peut être "Feuille morte".....et les préférer vertes et tendres !
 
 
 
 jeunes chenilles de Gastropacha (2)  jeunes chenilles de Gastropacha (3)  jeunes chenilles de Gastropacha (4)  jeunes chenilles de Gastropacha (5)
Chenilles de Gastropacha quercifolia avant hivernage.
Vous noterez leur petitesse, mais aussi une variabilité chromatique relativement limitée, et guère différente de ce qu'elle sera ultérieurement.
 
 
 
toujours "collées serrées" au support....  chenilles de Gastropacha en hivernation (1) .....telle est la "classique attitude" !
dès le plus jeune âge les chenilles de Gastropacha se complaisent ainsi,
et pas question de bouger d'un "iota" avant l'heure du casse-croûte .....nocturne en l'occurrence !
 
 
Avec l'automne bien avancé, et le jaunissement des feuilles nourricières, les chenilles vont descendre au pied des arbres et arbustes pour trouver refuge à terre, dans les feuilles mortes par exemple. Elles peuvent également hiverner "sur le tas", en s'amarrant tout simplement aux branches, branchettes, ou rameaux. On pourrait même presque dire qu'elles s'y incrustent tant elles s'y plaquent et épousent étroitement le substrat, d'où une nappe d'accrochage soyeuse souvent réduite à minima, voire parfois limite inexistante.
 
 
chenilles de Gastropacha en hivernation (2) chenilles de Gastropacha en hivernation (3)
chenilles en cours d'hivernage "à domicile" sur feuilles et rameaux
 
 
La chenille ....après hivernage !
 
Avec le renouveau du printemps, caractérisé par l'allongement des jours et le réchauffement ambiant, la pousse des toutes jeunes feuilles sonne le "réveil" de nos "chenillettes". Bien entendu cette sortie de léthargie est progressive, mais en l'espace d'une semaine tout le monde se retrouve attablé à l'unisson, du moins la nuit, car de l'aurore au crépuscule pas un poil ne bouge, et l'élevage en atteste !
 
Au fil des jours et des mues, les bestioles croissent, mais plutôt lentement, et sans changements morphologiques radicaux, même si les formes maculées de blanc me paraissent en nette augmentation, par rapport aux livrées initiales globalement plutôt brunes et concolores.
 
 
chenilles de Gastropacha à mi-développement chenilles de Gastropacha à mi-développement chenilles de Gastropacha au repos
à gauche et au centre: aperçu de la croissance, et de la variabilité chromatique;
à droite: comment ne faire qu'un avec le support....quand on est deux !
(et même plus encore, car 4 autres sont epartiellement visibles)
 
 
chenille de Gastropacha en main avant corps de chenille de Gastropacha tête de chenille de Gastropacha capsule céphalique de chenille de Gastropacha
avant dernier stade larvaire
de gauche à droite: 1)- vue d' ensemble; 2)- détail des "balayettes" latérales de l'avant-corps; 3)-"portrait"; 4)- "capsule céphalique". Lors des mues elles tombent d'une pièce. Rigides, facilement repérables (en élevage bien sûr !), elles permettent d' aisément suivre les mues, et donc les stades larvaires (ici il s'agit de l'avant dernier).
 
 
 
chenille de Gastropacha à terme (en main) gros plan tête chenille de Gastropacha chenilles Gastropacha taille maxi
à gauche: dernier stade bien avancé; au centre: "portrait"; à droite: taille maxi ....11 cm !
Vous noterez également un retour en force des livrées sombres, mêmes si les "bruns" sont susceptibles de varier.
 
 
 
preuve à l'appui.....chenille de Gastropacha à la toise ....et sur le vif !
Tendu "hors sol", un mètre souple de couturière est idéal pour "toiser" les chenilles,
et faire "marcher droit" les plus récalcitrantes ....du moins le temps de la photo !
 
 
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr