Fondamentalement les élytres de cette cétoine comportent 8 "points" blancs sur fond noir (4 sur chaque élytre ! ), d'où l'appellation d' "octopunctatus" (dixit Fabricius) mais ces points blancs sont susceptibles de beaucoup varier au niveau de leur forme, de leur étendue, voire de leur nombre ... d'où le nom de "variabilis" antérieurement attribué par Linné ... CQFD !
Par-delà son appartenance à la Famille des Cetoniidae (un peu plus d'une vingtaine d'espèces en France) cet insecte relève de la Sous / Famille des Trichiinidae, et à ce titre il voisine non sans raison avec le fameux "Pique prune" (Osmoderma eremita, voir site). Outre le fait d'affectionner des niches écologiques très comparables, les 2 bestioles sont véritablement des modèles de discrétion ... au grand dam des "chasseurs à vue". Ces 2 espèces se développent en effet dans le terreau garnissant les cavités des vieux arbres (Gnorimus se contentant d'un bien moindre volume), et rechignent à quitter leurs refuges, alors qu'elles sont parfaitement aptes au vol. Cela vaut plus encore pour le pique-prune qui ne butine jamais, là où notre Gnorimus est connu pour pouvoir le faire ... fort rarement il est vrai ! Quasi rituellement la littérature fait état du goût de la bestiole pour les inflorescences d'ombellifères, de sureaux, et de châtaigniers (dont les cavités sont d'ailleurs très appréciées par les cétoines ! ). Personnellement j'ai toujours débusqué ce Gnorimus à l'état larvaire, alors que son cousin le "Verdet" (Gnorimus nobilis) butine systématiquement, comme la Cétoine dorée ... et souvent avec elle !
Hormis les parties les plus septentrionales de son aire, le Gnorimus variabilis est pratiquement présent dans toute l'Europe, jusqu'en Asie Mineure, et il y apparaît de Mai à Juillet. En France l'espèce est plus connue des régions du centre et du sud, avec une prédilection pour les zones plus ou moins boisées où il recherche les cavités qui se forment dans les arbres âgés (notamment chênes, hêtres, châtaigniers, et parfois pins maritimes mais cela reste très occasionnel).
Dame Nature veillant à la pérennité des espèces, tout ce qui touche la reproduction va généralement bon train, et sitôt l'accouplement terminé les femelles de très nombreux insectes sont bien souvent aptes à pondre ... et ne s'en privent pas ! Présentement les femelles de Gnorimus s'enfoncent dans le terreau, souvent très profondément, et les oeufs y sont déposés au sein de logettes individuelles.
Ce faisant, il s'ensuit une bonne protection, d'où un nombre d'oeufs relativement faible, de la même façon qu'une "casse" importante (prédation par exemple), est classiquement compensée par une ponte numériquement élevée. Faute d'avoir pris le temps de le vérifier, j'avoue ignorer le nombre des oeufs pondus par les Gnorimus mais je pense pouvoir le situer aux alentours d'une cinquantaine d'unités.
Dans la nature le développement larvaire demande 2 ans, mais comme très souvent chez les insectes il peut se voir considérablement accéléré en élevage "intérieur". Dans le cas présent il peut être ramené à 1 an si la température est maintenue à son seuil optimal (24-25°), mais aussi si le gîte et couvert sont à la mesure ( qualité et quantité ! ), et enfin si l'humidité est suffisante ... sans être excessive ! Certes cela fait beaucoup de "si" ! ... mais ils ne doivent pas rebuter le débutant car l'élevage des cétoines est finalement aisé et fort plaisant.