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- LE GRILLON
CHAMPÊTRE ou GRILLON des CHAMPS !
- (Gryllus
campestris, Orthoptère Gryllidae)
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-
- L'accouplement .... si
l'on peut dire !
-
- Chez les grillons il n'y a pas d'accouplement, du moins au
sens strict du terme. La fécondation se fait en effet par
l'intermédiaire d'un spermatophore, déposé
par le mâle à la base de la tarière de la
femelle, ou à la toute proximité de sa partenaire.
Le cas échéant la minuscule offrande, sorte de
petite vésicule ovoïde contenant les gamètes
mâles (autrement dit les spermatozoïdes), est alors
captée par la femelle à l'aide de ses valves
génitales.
-
-
-
- Femelle de Gryllus campestris,
avec spermatophore "in situ"
-
- La ponte
-
- Elle intervient de Mai à Juin, et les oeufs
(ci-dessous) sont insérés plus ou moins
isolément dans le sol, à 1 ou 2 cm de profondeur.
Ils sont jaunâtres, très allongés, à
peine incurvés, et ressemblent à de petits
bâtonnets aux extrémités arrondies. Ils sont
nombreux, au bas mot de l'ordre de 4 à 500, ce qui permet
de compenser la prédation, car tout au long de sa vie le
grillon est une proie de choix pour de nombreux animaux
(batraciens, oiseaux, mammifères insectivores,
etc...).
-
-
- oeufs du grillon
champêtre, et donc de Gryllus
campestris.
- Ceux de droite sont
figurés tels que pondus .... vus de dessous
!
-
- Le développement
larvaire
-
- A l'éclosion, les jeunes (ci-dessous) se dispersent
assez rapidement et mènent une vie erratique. A
l'arrivée des premiers froids les larves sont parvenues aux
3/4 de leur développement, et elles s'abritent dans des
terriers relativement rudimentaires. L'activité reprend
vers la mi-avril et l'insecte se sédentarise dans une zone
bien exposée avec creusement d'un terrier oblique de 10
à 15 cm de profondeur, où il va achever sa
croissance, puis passer au stade adulte.
-
- Le développement larvaire comporte une dizaine de
stades, et les métamorphoses sont dites incomplètes
en ce sens que les larves ressemblent globalement aux adultes
(hormis les ailes qui ne s'acquièrent qu'à la mue
imaginale c.a.d. au passage à l'état adulte).
-
-
- Grillons naissants (Gryllus
campestris)
-
- En captivité le grillon champêtre passe pour ne
jamais creuser de terrier, mais à mon avis il serait plus
exact de dire qu'il perd cette habitude quand les conditions
d'élevage deviennent trop artificielles. A noter enfin
qu'il entre en diapause dès lors qu'il arrive au stade de
développement qui dans la nature correspond à
l'hivernage. Quelles que soient les conditions d'élevages
il cesse alors de s'alimenter et de s'activer durant une
quarantaine de jours, puis passé ce laps de temps il
poursuit son développement tout à fait
normalement.
-
- Lors de chaque mue le vieux
tégument de la capsule céphalique et du thorax se
fend selon une ligne longitudinale médio-dorsale
(flèche ci-dessous à droite), et le grillon
abandonne sa dépouille ( = mue = exuvie) en s'extirpant par
cette ouverture. A noter que chez les insectes tout ce qui est
chitinisé mue, depuis l'ongle des tarses jusqu'au plus
petit des articles antennaire, en passant par les plus fines
trachées de l'appareil respiratoire. Vous noterez que les
tubulures trachéennes sont schématiquement
constituées d'un fil chitinisé, enroulé
à spires jointives, un peu comme l'est un
ressort.
-
-
- à gauche: larve
femelle peu avant la mue imaginale.
- Remarquer les
"ptérothèques" (= étuis des futures ailes et
élytres), et l'amorce de la
tarière (= oviscapte ou ovipositeur);
- à droite: exemple
d'exuvie dite imaginale (= passage à l'état adulte),
avec fléchage de l'ouverture.
-
-
-
- Larves femelles
également au dernier stade larvaire, mais là sur le
vif.
-
- En guise de conclusion
....
-
- Plaidoyer pour un grillon
!
-
- Le Grillon des champs est
très largement répandu, et pour peu qu'il s'y sente
chez lui, il fait volontiers chanter nos pelouses le printemps
venu. A noter toutefois que trop de
gazons ras tondus se veulent de nos jours moquettes, et que la
sacro-sainte uniformité végétale fait que
tout ce qui n'est pas graminéen se doit d'être
détruit.
-
- De telles pelouses sont certes
réputées belles, et d'une certaine façon
elles le sont, mais le fait de trop devoir à la chimie les
a rendues inhospitalières, et souvent même
délétères. Celui qui chantait, et nous
enchantait, s'en est donc allé, et tout ce qui vivait et
donnait vie ayant fait de même, le beau tapis vert est
finalement aussi triste qu'un jour sans soleil, et aussi
silencieux qu'un cimetière.
-
- Pour ma part je l'estime
regrettable, mais libre à chacun de voir midi à sa
porte, et donc d'y entendre chanter ou pas.
-
-
-
FIN
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
:
http://www.insectes-net.fr