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- le CAPRICORNE des
MAISONS !
- (Hylotrupes
bajulus, Coléoptère
Cerambycidae)
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agrandissements faire "page précédente" dans votre
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-
- Avec les termites (cf. page entomo)
c'est sans conteste l'insecte le plus dommageable à nos
habitations. Mieux vaut donc le savoir, et connaître la
bestiole....pour le cas où !
-
Entomologiquement
parlant l'Hylotrupes bajulus est un
Coléoptère Cerambycidae, autrement dit un "
longicorne" ou encore un "capricorne", à l'instar des
quelques 230 autres espèces que comporte la faune
française. Pas rare dans la nature, cet insecte xylophage,
qui se nourrit donc de bois, est strictement inféodé
aux résineux. Parmi ses essences de prédilection on
retiendra le Pin maritime, le Pin laricio, le Pin noir d'Autriche,
le Pin sylvestre, mais aussi le Mélèze, l'Epicea, le
Sapin.... et la liste n'est pas exhaustive!
-
- Le problème est que contrairement
à la plupart des Cerambycidae xylophages (il en est
également de phytophages!), l'Hylotrupes s'accommode fort
bien des bois écorcés, et tout autant des bois dits
"ouvrés", d'où son goût pour les charpentes,
et à l'occasion pour des éléments de moindre
importance, comme les huisseries par exemple.
-
- L'insecte adulte n'étant pas
conformé pour tarauder le bois, et sa durée de vie
étant par ailleurs très brève (de l'ordre du
mois), c'est la larve qui au fil des ans et de son
développement va mettre à mal les chevrons, pannes,
et autres pannettes, qui selon le cas constituent les charpentes.
A noter que les "traditionnelles" et les "industrielles" (et donc
préfabriquées), présentent à la fois
des avantages et des inconvénients. A titre d'exemple la
forte section des bois utilisés en traditionnel fait qu'ils
résistent mieux aux attaques de l'insecte, mais sont aussi
plus difficiles à traiter. A l'inverse les industrielles
sont a priori plus vulnérables eu égard à la
faible section du bois, mais elles sont aussi plus faciles
à traiter, et en outre les attaques sont en principe moins
concentrées vu le grand nombre des "fermettes" en quelque
sorte "disponibles".
-
-
- Reconnaître l' adulte
!
-
- La bestiole, 10 à 20 mm, est
fondamentalement noire, parfois brune, voire grisâtre, et
sur l'insecte récemment éclos la tête et les
marges du thorax apparaissent grises et duveteuses du fait d'une
pilosité assez abondante. Les critères qui
permettent d'identifier l'insecte à coup sûr sont les
2 tubercules thoraciques, toujours noirs et luisants, ainsi que
les fascies plus ou moins grises et marquées des
élytres (cf. ci-dessous sur agrandissements).
-
-

- l 'Hylotrupes bajulus, ou "
Capricorne des maisons"
- (groupe; femelle; détail
des tubercules thoraciques)
-
- Normalement il y a 4 taches, 2
médianes et 2 latérales, mais ces dernières
sont souvent plus discrètes. Ces "taches" étant en
fait des plages pubescentes, elles finissent par plus ou moins
s'éroder par frottement, voire même à
disparaître sur une bestiole en fin de vie. En pareil cas
les seuls tubercules suffisent néanmoins pour parfaitement
identifier la bête. La femelle, ci-dessus, est dotée
d'un ovipositeur, organe de ponte qui prolonge censément
l'abdomen. Chez cette espèce il reste saillant, ce qui est
peu fréquent chez les
Coléoptères.
-
-
- Reconnaître la larve
!
- vue ventrale
tête et
mandibules
-
-
- Vérité oblige, il ne
s'agit pas d'une larve d'Hylotrupes (elle viendra !), mais du
Cerambyx scopolii (cf. page entomo), autre longicorne xylophage.
Reste que l'une et l'autre sont très semblables, à
cela près que celle de notre Hylotrupes est
proportionnellement plus courte (elle atteint néanmoins 25
à 30 mm), avec une zone céphalique un peu plus
élargie et différenciée.
-
-
- Reconnaître les
dégâts !
-

-
-
- Le morceau de chevron ci-dessus illustre
la propension des larves à creuser leurs galeries dans le
fil du bois, en affleurant la surface, mais sans jamais la percer.
L'épaisseur de la couche résiduelle est souvent de
l'ordre du 1/2 mm, voire moins encore, et vu de l'extérieur
le bois paraît donc parfaitement sain et intact, exactement
comme pour les termites (cf. page entomo).
-
- Pour les besoins de la cause la partie
droite de la galerie a été dégagée,
mais sur la gauche on voit nettement qu'elle est totalement
obstruée par une vermoulure très compactée,
et c'est là aussi typique d'Hylotrupes. A noter, à
titre comparatif là encore, que les galeries des termites
sont toujours totalement dégagées.
-
-

-
- Cet autre morceau de chevron, totalement
débarrassé de la vermoulure, témoigne d'une
attaque très avancée, et donc quasiment en tous
sens. A noter que les parties aubieuses , et donc plus tendres,
sont toujours prioritairement attaquées. A noter
également qu'elles sont de moins en moins
éliminées lors du débitage initial du bois,
d'où une moindre perte (et donc une meilleure
rentabilité !), mais aussi une potentialité accrue
de voir l'Hylotrupes venir s'attabler.
-
-
- Affiner le diagnostic
!
-

-
- Les mandibules de l'Hylotrupes sont de
véritables gouges (ciseaux à bois de menuisiers
à lames en arc de cercle!), et après
dégagement de la vermoulure, et un tant soit peu
d'attention, on distingue par endroits de petites mais très
nettes "vaguelettes" parallèles qui correspondent aux coups
de mandibules de la larve.
-
-
- des crottes...
...et
encore des crottes !
-
-
- Comme pour les "vrillettes" (cf. page
entomo), l'examen de la vermoulure est très
révélateur. Une simple loupe fait l'affaire, mais
mieux vaut un compte-fils de couturière ou une petite loupe
d'horloger. Les clichés ci-dessus montrent que les crottes
se présentent sous la forme de petits tronçons
parfaitement cylindriques, un peu comme de minuscules
granulés, et leur diamètre est évidemment
fonction de la taille de la larve. Avec le temps ces crottes
tendent à plus ou moins s'effriter, il est donc
préférable d'examiner de la vermoulure
récente, de couleur "bois", autrement dit
claire.
-
-
- Biologie succincte
!
-
- Le développement de l'Hylotrupes
est des plus classiques, l'oeuf donnant une larve, laquelle
donnera une nymphe, puis à terme un insecte dit "parfait"
et donc apte à se reproduire. La ponte, relativement
modeste, ne semble pas excéder la cinquantaine d'oeufs, et
une trentaine semble la norme. La durée du
développement larvaire est tributaire des qualités
nutritives du bois, de l'hygrométrie ambiante, et bien
sûr de la température. A cet égard, la larve
de l'Hylotrupes est parfois soumise à des fluctuations
thermiques extrêmement importantes (cas des charpentes sous
toitures par exemple), mais elle a la faculté de se mettre
"en pause" quand la température est trop basse ou au
contraire trop élevée, l'idéal (si l'on peut
dire !) se situant entre 25 et 30 °. Cet ensemble de
considérations fait que la durée du
développement larvaire peut demander 5 à 10 ans, la
moyenne étant de 3 à 5 ans.
-
- Les insectes adultes s'observent de juin
à août, et comme déjà dit leur
durée de vie est de l'ordre du mois. Cette
brièveté fait qu'ils ne s'alimentent pas, et que ce
laps de temps est consacré à la seule reproduction.
Normalement l'Hylotupes est censé gagner l'air libre via
des trous de sorties très elliptiques de 6 à 8 mm
pour leur plus grand axe. C'est cependant un piètre
voilier, et bien souvent l'insecte se contente de brefs
déplacements, y compris "à pattes". Il s'ensuit que
les générations se succèdent
fréquemment sur les mêmes bois, d'autant qu'à
l'occasion l'Hylotrupes peut se reproduire sans sortir de ses
galeries, ce qui ajoute évidemment à sa
discrétion, et surtout à sa nuisibilité. A
noter enfin que les concentrations de l'habitat ( milieux urbains,
et zones pavillonnaires par exemple) facilitent évidemment
la propagation de l'insecte.
-
-
- Détection /
prévention !
-
- Les trous de sorties
précités sont bien sûr un excellent indice,
mais ils ne sont jamais nombreux, et pas forcément visibles
(masqués par l'isolation par exemple). La découverte
de l'insecte, mort ou vivant, est elle aussi possible, mais non
moins aléatoire, d'autant que la bestiole n'est pas bien
grosse. Dans le même esprit la découverte de "sciure"
doit inciter à y regarder de près car il n'est pas
rare que son compactage dans les galeries très
superficielles fende la pellicule de bois résiduelle,
d'où un écoulement révélateur. A noter
au passage que toute boursouflure du bois, même très
localisée, est pour le moins suspecte, et qu'un sondage
s'impose (pointe de couteau, ou lame de petit tournevis par
exemple).
-
- En pratique les choses sont
généralement moins simples car bien souvent les
greniers ou les combles sont aménagés, et il
s'ensuit qu'une grande partie de la charpente s'en trouve
inaccessible, sauf à découvrir. Le cas
échéant, et en cas d'attaque notoire
avérée, la note atteint alors des sommets, du moins
en regard de locaux et charpentes aisément
accessibles.
-
- D'autre part il me paraît bon de
rappeler que le traitement initial des charpentes est par principe
garanti pour dix ans (et non à vie !), et qu'il est des
régions plus sensibles que d'autres, comme pour les
termites. De fait les fortes concentrations de résineux
sont censément favorables à l'Hylotrupes (côte
atlantique et zone méditerranéenne par exemple), et
si la maison au milieu des pins est certes bien agréable,
mieux vaut redoubler de vigilance, sinon on risque d'avoir de
mauvaises surprises. Pour finir n'oubliez pas qu'une simple
pulvérisation (insecticide associé à un
fongicide) vaut piqûre de rappel, et que son coût
n'est pas forcément prohibitif, du moins en regard d'un
traitement curatif.
-
-
- Traitements
!
-
- Bien souvent le mal se découvre
quand il est fait, et l'intervention s'impose. Sauf en cas
d'attaques très ponctuelles le traitement n'est pas
vraiment à la portée du bricoleur, d'autant que la
toxicité des produits nécessite d'évidentes
précautions. Mieux vaut donc en référer
à des spécialistes, et au demeurant à des
"vrais", c'est-à-dire à des entreprises
agréées. A cet égard les Services Techniques
des Municipalités peuvent vous donner toutes les
indications utiles. Vous pouvez également en
référer à l'Institut technologique du FCBA
(Forêt-Cellulose-Bois-Ameublement), 10 avenue de St.
Mandé, 75012 Paris.
- Voir site:
http://www.fcbainfo.fr/pages/page10.php
-
- Cela étant, la moindre des choses
est évidemment de faire établir un diagnostic, mais
aussi un devis détaillé, tout en sachant que faire
jouer la concurrence est toujours instructif, et peut
s'avérer rentable. Il faut
savoir que les travaux peuvent être lourds, y compris pour
le portefeuille, dès l'instant où le "bûchage"
(élimination des parties attaquées) est
nécessaire, sans parler des incontournables injections sous
pression, des possibles renforcements de structures, voire du
remplacement de certains éléments, ou encore de la
"totale", toujours exceptionnelle, mais possible.
-
- Au final, et vous l'aurez compris,
mieux vaut prévenir que guérir, mais comme en
d'autres domaines c'est parfois plus facile à dire
qu'à faire . Reste que cette page entomo devrait vous aider
à y voir plus clair, et à mieux appréhender
l'Hylotrupes bajulus, autrement dit le fameux Capricorne des
maisons.
-
- Pour le traitement des bois et
charpentes, cette page est indexée par
:
-
-
FIN
-

- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr