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- le LAMIE TISSERAND
(Lamia textor)
- (Coléoptère
Cerambycidae)
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- Intro !
-
- Ce n'est pas le genre de bestiole que
l'entomologiste peut rencontrer tous les jours, et à la
limite vous verrez qu' être automobiliste est quasi
préférable, sous réserves d' avoir de bons
yeux .... et de ne pas se prendre pour Shumacher !
-
- Présentation
-
- Lamia textor est un longicorne (= capricorne), autrement dit
un Cerambycidae, Famille de Coléoptères
représentée en France par quelques 230
espèces. La bête est d'assez belle taille, et les
larves sont données pour se développer aux
dépens de souches ou d'arbres vieillissants, surtout
peupliers et saules (parfois aulnes). Trois années semblent
nécessaires, et l'adulte, particulièrement
précoce, peut s'observer dès Mars-Avril. L'insecte
est actif de jour comme de nuit, encore que la notion
d'activité soit souvent toute relative chez cette
espèce.
-
-
- le Lamia textor....
...ou
Lamie tisserand !
- doucement le matin, et pas trop
vite le soir ....telle pourrait-être sa devise
!
-
-

- de gauche
à droite: 1)- la bête en main; 2)-
détail de la structure élytrale: 3 & 4)-
gros plans sur les mandibules.
-
- Bien que très normalement ailé (ci-dessous
à gauche), et donc apte au vol, ce genre d'excercice n'est
pas le fort de l'espèce. Pour tout dire je ne suis jamais
parvenu à observer un "essor de textor", pas même en
captivité. Dans le meilleur des cas, histoire de
peut-être se "dérouiller" les charnières, j'ai
vu des entrebaillements d'élytres, mais toujours
très rarement, et toujours d'ampleur très
limitée. En règle général on trouve
cet insecte sur les rameaux de l'arbre nourricier (comme
ci-dessous ! ), ou encore à déambuler d'un air
compassé, et d'un pas de sénateur faussement
pressé, parfaite image du classique "se hâter
lentement"
- .

- à gauche: la
bête peut voler, mais elle préfère nettement
se déplacer "à pattes" !
- centre & droite:
aussi solidement cramponné qu'un naufragé
à sa bouée !
-
-
- En d'autres circonstances, Lamia textor file droit devant, et
pour peu que la voie soit dégagée, il fait preuve
d'une étonnante célérité. Nul ne sait
où il va, pas même lui sans doute, mais à coup
sûr il y va, et rien ne semble pouvoir le détourner
de son chemin. Ces pulsions, ou stimulations (quête d'un
partenaire ou d'un nouveau gîte par exemple) font que les
noires bestioles n'hésitent pas à traverser les
routes, au risque de se faire "écrabouiller".... ou encore
de me rencontrer....ce qui est précisément
arrivé aux spécimens ci-dessous !
-
-
-
..................

- à gauche: dans la Nature,
ou comme là en captivité, ou
comme ici en vidéo,
Lamia textor apprécie la tendreté de l'écorce
des jeunes rameaux de saules. à droite: "Mr" textor
est toujours derrière.....des fois que !
-
-
- Vous noterez que bien d'autres insectes "vadrouilleurs"
peuvent pareillement se "récolter" sur le bitume, mais
compte tenu de la vitesse censément très
réduite de la voiture, et d' arrêts
généralement peu orthodoxes, mieux vaut à
l'évidence éviter les nationales. Cette technique
est également utilisable de nuit, et les amateurs des
très véloces carabes (dont je suis !) la connaissent
bien. La rentabilité n'est que rarement à la hauteur
des km parcourus, mais ce genre de chasse à le
mérite de donner un bon aperçu de la faune locale,
ce qui est toujours intéressant quand on ne connaît
pas la région.
-
- Côté sexe, si je puis dire, le dimorphisme de
Lamia textor porte sur les antennes, comme souvent chez les
longicornes. Chez cette espèce le distinguo est toutefois
assez subtil, et sauf à disposer des 2 sexes, il n'est pas
évident d'avoir une certitude. Quoi qu'il en soit sachez
que les antennes de Mme dépassent de peu la moitié
des élytres, et que celle de Mr atteignent de peu les deux
tiers !
-
- A titre indicatif, et comparatif, il m'a paru bon de faire
figurer des espèces voisines, encore que la confusion me
paraisse difficile, sauf peut-être avec la femelle de
Morimus asper. J'ajouterais que les répartitions
géographiques diffèrent peu ou prou selon les
espèces d'où un risque encore minoré.
-

- de gauche à droite: 1)-
Lamia textor, toute la France, mais plus rare en zone
méditerranéenne. Sexes peu différents. 2
& 3)- Couple de Morimus asper, commun dans le midi, se
raréfie en remontant jusqu'en région parisienne,
absent dans l' Est. Porte 4 taches noires (comme tristis) mais
à peine discernables, Dimorphisme important. 4)-
Dorcatypus tristis, surtout en zone méditerranéenne.
Sexes peu différents.
-
- Oyez oyez !
-
- En Entomologie nul ne peut tout
connaître, et nul bouquin ne peut tout nous apprendre, aussi
spécialisé et complet soit-il !
-
- Fort de cela, et afin de satisfaire une
curiosité naturaliste restée sur sa faim (et
même en proie à une fringale chronique ! ), j'ai
décidé de tester la longévité de mon
couple de L. textor, ainsi que son éventuelle aptitude
à procréer.
-
- Sans entrer dans le quotidien
inhérent à tout élevage, sachez que les
bestioles sont toujours vivantes...comme l'était le fameux
canard cher à Robert Lamoureux. Dans la mesure où
elles ont été trouvées le 28 avril, et qu'au
jour où j'écris ces lignes nous sommes le 31
juillet, j'avoue déjà un certain étonnement
devant pareille longévité, du moins pour cette
espèce, d'autant qu'il n'est pas tenu compte du vécu
antérieur à la capture....ni de celui restant
à venir!
-
- Pareillement, et sans plus
m'étendre sur les circonstances de ma "découverte",
sachez également que je suis "papa" d'une famille
nombreuse, ce qui ne laisse aucun doute sur la
réalité de modalités de pontes peu ordinaires
(ci dessous illustrées), et sur le fait que la bestiole
s'attaque au bois vivant, et non à des "vieilles souches",
d'où des potentialités de nuisances non
négligeables.
-
- Si quelqu'un a lu ou vu
pareilles modalités, je suis preneur des
références et observations
!
-
- la ponte de Lamia
textor

- de
gauche à droite: 1 & 2)- tronçons de saule
mis à disposition des bestioles, sitôt l'abattage.
Des traits de scie, visibles en 1, étaient censés
favoriser l'insertion des oeufs (comme pour le grand Cerambyx
cerdo, voir page ad hoc) mais aucun n'y a été
déposé; 3 & 4)- détail des
"scarifications" de pontes. En forme de navette très
allongées, elles sont réalisées à
l'aide des mandibules, puis l'oeuf est inséré au
milieu à l'aide de l'ovipositeur de la femelle. Sur le
cliché 3 (agrandissement du 1 ), on voit
particulièrement bien le détail des "navettes",
(flèches) et le trou central résultant de
l'insertion de l'oeuf.
-
- ... l'oeuf et la
larve (toute jeunette!)
.
- Vieil oeuf .... et jeunes larves
!
- Dans un premier temps les
galeries larvaires se situent entre l'écorce et
l'aubier,
- mais ultérieurement elles
pénètrent à coeur du
bois.
-
-
- "Opération
longévité" !
-
- A l'occasion du précédent
chapitre ( "Oyez-oyez" ), je faisais référence
à la date du 31 Juillet, m'étonnant
déjà de la longévité de mon couple de
Lamia textor, trouvé pour mémoire le 28 avril. Au
jour où j'écris ces lignes, nous sommes le 15
septembre (le quotidien "Ouest-France" faisant foi ! ), et vous
l'aurez compris les bestioles sont toujours là, et de
surcroît sans montrer le moindre signe de
déclin.
-
-

- Voila ce qui s'appelle jouer les
prolongations...et ce n'est pas terminé !
- (l'image de droite fait
référence au quotidien "Ouest-France" du 15
Septembre, et celle de gauche date du 11 septembre
)
-
-
- A titre indicatif ce couple est
logé dans une boîte plastique d'une dizaine de
litres, volontairement maintenue sans aération, avec une
plaque de verre en guise de couvercle. La nourriture est
exclusivement constituée de branchettes de saules d'un
diamètre n'excédant pas le cm. Regroupées en
une sorte de fagot, et périodiquement renouvelées,
elles jouxtent quelques tronçons de plus forte section (3-4
cm) qui pour l'heure constituent le pondoir.
-

- Boîte d'élevage:
remarquer la disposition
générale,
- et l'absence de grignotage sur
les "branches pondoirs" de plus fort
diamètre.
-
-
- Vous noterez que la boîte est
toujours à l'abri du soleil, et que son
herméticité (alliée au bois frais
coupé), induit un maximum d' humidité et de
condensation, ce qui est manifestement apprécié.
Vous noterez enfin que les branches qualifiées de
"pondoirs" ne sont jamais grignotées, et que celles
dévolues au "casse-croûte" ne reçoivent jamais
d'oeufs. Le fait peut certes paraître banal, mais l'est-il
vraiment quand la bestiole identifie la notion de "section" ou de
"diamètre", aussi clairement qu' avec un pied à
coulisse !
-
-
- samedi 15
Octobre...
....et
ce n'est pas fini !
- l'image de droite
témoigne de la grande forme de ces véritables et
très largement "centenaires",
- la femelle allant même
jusqu'à chevaucher le mâle, histoire de sans doute
lui rappeler ses devoirs !
-
-
- mais
jusqu'où iront-ils !!!
-

-
- de gauche à
droite: Toussaint 2005; 15 Novembre 05; 1 er Décembre
05; 2 Janvier 06; 15 Janvier 06
-

-
-
- le début de
la fin ..... et un record de longévité !!!
-
- Dimanche
5 Février 06....
.....
Dame textor est veuve !
- .....et vu son état elle
ne saurait survivre bien longtemps à son compagnon
!.
-
- Dimanche 12
Février 06: la St Félix aura été
fatale à la survivante !
- .... captive comme
son compagon (mort le 5) depuis le 28 Avril
05 !
-
-
- En guise de conclusion
....
-
- Pour terminer j'évoquerais une
ultime particularité de Lamia textor, à savoir
l'extrême dureté de sa carapace. Pour sa mise en
collection, et sauf à véritablement faire un "avant
trou", une épingle d'un diamètre bien
supérieur à la norme est nécessaire, sinon
elle se tord tel un clou. J'ajouterais qu'il faut de
surcroît forcer et même reforcer, voire re-reforcer
.... le tout limite marteau !
-
-
FIN
-
les
pages entomologiques d' andré
lequet : http://www.insectes-net.fr