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la LITHOSIE QUADRILLE (Lithosia quadra) !
(Lépidoptère Arctiidae)
 
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Intro !
 
Elles peuvent transformer les choux en dentelle .... et vos pulls préférés en passoires ! Elles peuvent également croquer pommes et poires comme vous le faites .... ou pareillement se délecter des céréales de votre petit "dèj" !
 
Certaines sont mêmes capables de tarauder les bois les plus durs, ou de dénuder les arbres comme l' hiver le fait, tandis que d'autres vous offrent les plus fines soieries .... ou le plus carabiné des urticaires !
 
Vous l'aurez compris, il s'agit là de quelques exemples du "savoir faire" de chenilles en tous genres .... la spécialité de notre Lithosie étant de dévorer les lichens qui se développent sur les arbres .... ou dégradent nos murs et toitures !
 
Notre reconnaissance est cependant loin d'être éternelle, car ces chenilles sont un poil urticantes ( c' est le cas de dire ! ), et lors des pullulations nos concitoyens sont souvent plus soucieux de la protection de leur épiderme, que de la propreté retrouvée de leurs tuiles et ardoises !
 
Présentation
 
lithosia quadra, femelleLa Lithosie quadrille ( Lithosia quadra pour les initiés ! ) est une "Ecaille", autrement dit une représentante de la Famille des "Arctiidae", laquelle comporte près de 70 espèces pour la faune française. Toutes les Ecailles sont par définition nocturnes, mais certaines ont aussi une activité diurne plus ou moins développée.
 
Notre Lithosie est essentiellement crépusculaire et nocturne, mais à l'occasion elle peut faire des "heures sup" ... et donc s'activer de jour ! C'est surtout vrai en fin d'après midi, quand il fait chaud ou que le temps est orageux, mais les essors restent limités, la bestiole étant plus apte à trottiner et se faufiler, qu' elle ne l'est à voler.
 
De taille plutôt modeste, 40 à 50 mm d'envergure, ce papillon est largement répandu en Europe. En France il peut se rencontre quasiment partout, jusqu'en moyenne montagne, et dans le Sud il peut y avoir 2 générations. Suivant les régions l'espèce est observable en Juillet-Août, avec débordements possibles sur fin Juin et début Septembre. La fréquence de la Lithosie est très variable, avec possibilités de pullulations importantes, comme cela s'est produit en 2006 dans les régions de Guérande (Loire-Atlantique) et de Bourg-en-Bresse (Ain).
 
Le dimorphisme sexuel est très marqué, comme les illustrations ci-dessous le démontrent. Au titre des espèces ressemblantes, et bien que le risque de confusion soit faible, on peut citer Cybosia mesomella, qui a la couleur et les mêmes points noirs que la femelle de Lithosie. Côté mâle, certaines espèces du Genre Eilema sont approchantes de forme et de couleur, mais la taille est nettement moindre.
 
 
couple de Lithosie quadrille (collection) couple de Lithosie quadrille, sur le vif (photo 1) couple de Lithosie quadrille, sur le vif (photo 2)
illustration du dimorphisme sexuel, les femelles portant 4 points noirs sur les ailes antérieures
(ceux de la nervure costale étant les plus marqués)
 
 
femelle de lithsie quadrille (photo 1) femelle de lithsie quadrille (photo 2) mâle de lithsie quadrille (photo 1) femelle de lithsie quadrille (photo 3)
 
panel de lithosies quadrilles !
 
couple de Lithosie quadrille, en main femelle de Lithosie en main (photo 1) femelle de Lithosie en main (photo 2)
 
 
portrait et trompe ....détail de la tête et de la trompe de la Lithosie ....de la "quadra" !
le grand développement de la trompe spiralée (= spiritrompe ! ) montre que la bestiole se nourrit.
 
 
L'accouplement et la ponte!
 
En raison de la brièveté de vie de ces insectes l'accouplement et la ponte suivent de peu l'émergence des adultes. Très petits, et donc très nombreux, les oeufs sont en principe pondus sur les branches et le feuillage des arbres et arbustes nourriciers, ou plus exactement porteurs de lichens. En pratique ils sont souvent pondus là où la femelle se pose, charge aux chenillettes de trouver leur pitance ....ce qu'elles font plutôt bien comme vous le verrez !
 
En milieu urbanisé les pontes se font souvent sur les toitures anciennes, notamment en tuiles, où les chenillettes sont assurées de trouver gîte et couvert. J'ai également vu des femelles se "lâcher" sur des murs de maisons ou de clôture, y compris chez moi alors que les peintures étaient refaites depuis peu. C'est d'ailleurs à cette occasion que j'ai pris conscience de l'importance des pontes, habituellement fragmentées, car certaines couvraient plusieurs cm2 d'un seul tenant.
 
 
Exemple d'accouplement ... Lithosie quadrille (Lithosia quadra), accouplement, photo 1. .......... Lithosie quadrille (Lithosia quadra), accouplement, photo 2. ... en attendant mieux !
 
 
ponte de lithosie quadrille ponte de lithosie quadrille (allumette) oeufs de lithosia quadra, détail (photo 1) oeufs de lithosia quadra, détail (photo 2)
de gauche à droite : 1 & 2)- oeufs frais pondus ( pontes partielles ); 3 et 4)- oeufs plus âgés, détails.
 
 
développement embryonnaire .... oeufs embryonnés de Lithosie quadrille (photo 1) oeufs embryonnés de Lithosie quadrille (photo 2) ....de la Lithosie quadrille
à gauche : on distingue ( points bruns ) le tout début de la pigmentation céphalique
à droite: ...éclosions imminentes ! ( remarquer l'oeuf " clair ", c'est-à-dire non embryonné )
 
La chenille
 
L'incubation est relativement brève, de l'ordre de 2 petites semaines, et la période d'activité de la jeune chenille sera elle aussi de courte durée. Elle va en effet devoir hiverner, et donc chercher un abri à sa convenance, ce qu'elle trouvera le plus souvent au sein même de ses victuailles, à savoir les encroûtements de lichens. La reprise d'activité se fait classiquement au printemps, et là il ne faut pas en promettre, le nombre des convives ajoutant évidemment à l'efficience d'un "nettoyage" .... ci-après illustré !
 
 
Lithosies naissantes..... chenille naissante de Lithosie quadrille (photo 1) chenilles naissantes de Lithosia quadra chenille naissante de Lithosie quadrille (photo 2) chenille naissante de Lithosie quadrille (photo 3) .....minus de chez minus !
Dès la naissance les minuscules chenillettes sont aptes à produire un fil de soie, et à s'y suspendre, ce qui leur permet un déplacement vertical particulièrement aisé et rapide, comme le font les araignées .... ou les alpinistes quand ils descendent " en rappel ". Vent aidant, les bestioles peuvent se disséminer non moins facilement, y compris à un âge nettement plus avancé.
 
 
 
 
chenille mature de lithosia quadra (photo 1) chenille mature de lithosia quadra (photo 2) chenille mature de lithosia quadra (photo 3)
 
Exemples de chenilles : pas bien grosses ( 30 mm environ ), plutôt jolies ( pour l'oeil du naturaliste ! ) ....et un poil urticantes pour les peaux de bébés !
Vous noterez que les démangeaisons ressenties relèvent de l'aimable grattouillis, du moins en regard des vraies urticantes que sont les chenilles processionnaires du pin et du chêne, car là vous n'avez pas assez de vos dix doigts pour vous gratter la couenne ....et en plus ça dure !
 
chenille mature de lithosia quadra (photo 4) Chenille de Lithosie, détail de la tête (photo 1) Chenille de Lithosie, détail de la tête (photo 2)
 
 
 
avant ! ( haut ).... lichens attaqués par des chenilles deLithosie quadrille ....et après ! ( bas )
Comme pour la pub ! ....un aperçu du " nettoyage" dont ces chenilles sont capables
 
 
La chrysalide
 
Compte tenu du mode développement de la chenille, et de l'époque de vol des adultes, on peut considérer que la nymphose intervient normalement de Mai à Juin. Ayant eu des chenilles qui se sont chrysalidées fin Août, je suppose qu'il peut s'agir d'une seconde " fournée ", ou d'un échelonnement de l'unique génération, ou encore de retardataires ....vraiment très en retard ! Affaire à suivre !
 
 
chrysalides de Lithosies quadrilles (photo 1) chrysalides de Lithosies quadrilles (photo 2) chrysalide et cocon de Lithosie quadrille
A gauche & au centre : exemples de chrysalides . La claire, tout juste formée, est encore molle et non pigmentée.
à droite: la nymphose se fait dans une enveloppe de soie, ici ouverte, mais sans tissage d'un cocon digne de ce nom.
 
 
Pour conclure .... et surtout méditer !
 
Le très sérieux journal " Le Monde " ( 15 Août 07 ) nous apprend que l'ingestion volontaire de pesticides est à l'origine de 300.000 décès annuels en Asie, et que 2 fois sur 3 il s'agit d'organophosphorés, tel le Malathion. Quand on sait que ce dernier produit a remplacé ( depuis les années 70 ) le fameux DDT déjà jugé trop toxique, vous comprendrez qu'il s'agit bel et bien de suicides aux insecticides !
 
Quand on sait aussi ( France Nature Environnement ) que notre " doulce France " est le 3e consommateur mondial de pesticides ( fongicides, herbicides, insecticides ), et le 1er au niveau européen ( 30 % du total utilisé ) .....
 
.... vous comprendrez que mes chères bestioles ont bien du souci à se faire .... et nous encore plus !
 
 
FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr