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- la MYGALE à
CHAUSSETTE (Atypus affinis) !
- (Arachnide,
Mygalomorphae Atypidae)
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-
- La chaussette ! ... suite
!
Les "chaussettes"
de mon jardin !
-
- .... du moins celles
trouvées !
-
- .... à ne pas confondre
avec de vieilles crottes de chats !
-
-
-
- Etonnant
!
-
- En dépit de la hauteur du
feuillage, de la densité des tiges et tubercules, et des
difficultés à l'évidence
rencontrées,
- 5 bestioles sont parvenues
à s'installer en plein milieu de cette touffe de
Montbretia, plante de la même Famille que les
iris.
- à gauche: la
touffe en question; au centre: poignée
arrachée telle que; à droite: une des
chaussettes.
-
- La ponte !
Elle est bien sûr
précédée par la pariade, et au pays des
Atypus la saison des amours a lieu en automne, période
à laquelle le mâle devient adulte. Il quitte alors
son terrier, entre en errance, et part à la recherche d'une
chaussette femelle afin d'y "toquer". Quand ses tapotements sont
favorablement perçus il pénètre dans le
terrier, et s'y accouple. Dans le cas contraire il a tout
intérêt à ne pas traîner, surtout si la
propriétaire des lieux a un p'tit creux ou n'est pas
d'humeur. Quand il est accepté le mâle peut rester en
bonne compagnie jusqu'à ce qu'il périsse ... ou
serve de déjeuner !
Les oeufs, une centaine en moyenne, sont
regroupés dans un cocon protecteur fixé à la
paroi interne de la chaussette. Ils sont
généralement pondus en début
d'été, voire un peu plus avant dans la belle saison,
et éclosent de la fin de l'été à
l'automne. La présente ponte a été
trouvée dans la partie inférieure de la chaussette,
ce qui semble assez logique, mais je ne saurais dire si c'est la
règle.
-
- Résumé
schématique du cycle bisannuel de la
reproduction
automne
1: accouplement -
été: ponte -
automne
2: éclosions, puis
hivernage avec la mère - printemps: dispersion des
jeunes - automne
3: accouplement.
-
-
-
- ci-dessus: localisation,
et ponte telle que trouvée.
- ci-dessous de gauche à
droite: 1)- ponte "in situ"; 2)- après ouverture
du "matelas" soyeux protecteur;
- 3)- gros plan sur
l'enveloppe "gainante" des oeufs; 4)- oeufs
"déballés", vue d'ensemble; 5)- idem en gros
plan; 6)- taille et détail d'un
oeuf.
-
-
.... et les
"bébés" Atypus !
En dédoublant une touffe de montbretias devenus
envahissants ( c'était fin Octobre,
le 25 pour être précis ! ), j'ai eu la chance
de tomber sur une "chaussette garnie" ... et même bien
garnie ! Dans la mesure où les
"mygalettes" ci-dessous se sont avérées mobiles,
pigmentées, et aptes à filer (qu'il s'agisse de la
soie ou de se carapater ! ), elles ont à coup sûr
déjà mué, et donc franchi la première
étape de leur développement. Les mygales naissantes
sont en effet dépigmentées, très peu mobiles,
dépourvues de soies sensorielles, et bien incapables de
produire le moindre fil de soie. Présentement la 1e mue
intervient 2 à 3 semaines après l'éclosion
des oeufs, et donc après la naissance proprement dit.
Nota : en arachnologie les araignées naissantes, et
donc avant mue, sont appelées "pulli", et en toute logique
... "post-pulli" après mue !
Ces jeunes "mygalettes" restent avec la
femelle, et hivernent en sa compagnie. Au printemps, après
avoir mué et ainsi acquis les "équipements" voulus,
elles quittent le giron maternel ( en l'occurrence la fameuse
chaussette ! ) afin de mener une vie totalement autonome. Bien que
le "ballooning" (transport par le vent) soit possible, la
dispersion se fait essentiellement "à pattes". Le rayon
d'action des minuscules bestioles étant censément
limité, il s'ensuit une certaine concentration, au
demeurant souvent mise à profit par les
prédateurs.
Suite logique il n'est pas rare
d'observer de multiples chaussettes sur des surfaces
réduites, notamment là où l'exposition est
favorable. Cette forme de cohabitation est évidemment
favorisée par le mode de vie de ces araignées, et
par le peu d'agressivité entre congénères. A
cet égard l'exemple ultérieurement décrit (
voir "Grrr" ! ) est particulièrement
démonstratif.
-
-
- Les "mygalettes" en
action ...
à voir en vidéo !
- "Coup de bol" pour le naturaliste, mais
"pas de bol" pour cette imposante "mamma" Atypus et sa grouillante
progéniture. Je vais bien sûr essayer de limiter la
casse, et d'en tenir le maximum en vie jusqu'au printemps, mais
j'avoue craindre les réactions de la mère ... et
sans elle cela risque d'être pire ! Affaire à suivre
!
-
-
-
...............
- à
gauche: cette inattendue toile "collective" a
été tissée par les minuscules
aragnes,
- et cela dans les 24 h suivant le
déterrage de la chaussette et sa "bocalisation"
provisoire.
- à droite:
l'impressionnante "mamma"... 20 mm bien tassés
!
-
Autre chaussette ... et
autre trouvaille !
- Comme une bien connue anguille, il
s'agit cette fois d'une ... "chaussette sous roche" !
"Tricotée" dans un dédale de racines et de
caillasses son extraction s'est avérée
particulièrement délicate et laborieuse. La nature
du terrain pourrait expliquer la relative brièveté
de cette chaussette (15 cm), mais il y a sans doute eu rupture car
la "locataire" a été retrouvée intacte au
milieu de mes déblais ... un vrai p'tit miracle ! La ponte
( si ponte il y avait ! ) est par contre restée introuvable
( "in et off" ! ), mais à l'intérieur même de
la chaussette j'ai découvert un amas de cadavres de
fourmis, sorte de "poubelle de table" témoignant bien du
plat de prédilection de cette araignée. Bien entendu
de nombreuses autres "bestioles" font ventre dès l'instant
où elles posent la patte sur la soyeuse plate-bande (petits
coléoptères, blattes, cloportes, myriapodes,
grillons des bois, etc ...).
-
-
- La "chaussette sous roche"
!
- ci-dessus: partie
aérienne, et vue d'ensemble après
extraction;
- ci-dessous: après
ouverture avec localisation et détail de la "poubelle
à fromis"
-
-
-
... et tissage de
chaussette !
-
- à gauche: moins d'une
heure après mise à disposition, le "logement"
proposé a été adopté, et sans plus
attendre la bestiole s'est mise à l'oeuvre (à
voir en vidéo ! );
au centre: gros plan sur les filières
(critère discriminatoire entre affinis et piceus, encore
que cette dernière espèce est à la fois plus
petite et plus noire); à droite: le début de
la partie souterraine. Nota: la soie étant
enrobée de terre, le suivi du tissage s'est logiquement
très vite avéré impossible.
-
- Grrrr !
- Longée par un dallage, et agrémentant le pignon
ouest de mon garage, une très étroite plate-bande de
vivaces (35 cm, ci-dessous) était délimitée
par une petite bordure cimentée très
légèrement surélevée. Aussi surprenant
que cela puisse paraître une véritable colonie
d'Atypus y prospérait, puisque 22 "chaussettes" ont
été dénombrées ( de possibles non
détectées en sus ! ) alors que la surface
"habitable" excédait à peine les 2 m2.
Comme la photo ci-dessous le montre, notre petite mygale
n'avait pas que des amis dans mon jardin. Je n'ai pas vu le
prédateur à l'oeuvre, mais à
l'évidence il n'a pas fait dans le détail.
Tapies au fin fond de leurs soyeuses
retraites les mygales semblaient pourtant invulnérables,
mais les chaussettes "détricotées", trouvées
çà et là sur le dallage, attestent
manifestement du contraire.
Le comportement "suspect" d'un merle me donne à penser
qu'il a pu profiter de pluies particulièrement soutenues et
prolongées, le terrain gorgé d'eau facilitant
l'extraction desdites "chaussettes"
et de leur contenu ! Le
fait ne s'était jamais produit, et ne s'est pas
renouvelé, du moins aussi visiblement. Pour autant la
suspicion demeure car les merles sont très doués
pour déloger les vers de terre de nos pelouses. Les voir
faire est d'ailleurs assez amusant car les gros lombrics, tels des
élastiques, sont littéralement
"étirés" en force hors de leurs galeries, ce qui
génère parfois de cocasses reculades du
prédateur quand le ver finit par brusquement lâcher
prise.
-
-
- Telle est la Loi de Dame Nature
... sniff ! !
- à gauche : la
fameuse plate-bande ci-dessus décrite; à droite
: sa populeuse colonie d'Atypus s'est vue
décimée ... en 48 h !
-
- En guise de conclusion
!
Il ne faut jamais dire jamais ... et
cette page entomo le prouve !
- Je suis en effet parvenu
à mettre ma quasi arachnophobie entre parenthèses
... et j'en suis le premier étonné !
- Par
contre pas question de faire "joujou" avec les
tégénaires, épeires, et autres lycoses
!
-
- Cette "page entomo" a fait
l'objet d'une publication, dans la revue "INSECTES" de l'OPIE
(N° 201, 2e trimestre, 2021)
-
-
FIN
-
- les
pages entomologiques d' andré
lequet :
http://www.insectes-net.fr