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- Le SPHINX du
LAURIER ROSE (Daphnis nerii) !
- (Lépidoptère
Sphingidae)
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- Intro !
-
- Il est de ceux qui ne se voient pas tous
les jours, du moins en France, mais si la rareté et la
beauté de ce papillon font souvent rêver les amateurs
de "bestioles", il est des cieux où sa fréquence et
la gloutonnerie de ses chenilles sont nettement moins
appréciées.
-
- C'est par exemple le cas de la lointaine
Thaïlande, où l'ami Richard ne quitte pas des yeux ses
jeunes et tendres lauriers roses, tant les boulimiques et
insatiables chenilles auraient tôt fait de les lui croquer
au-delà du raisonnable .... s'il ne s'efforçait de
limiter les pontes !
-
- A toute chose malheur étant bon,
cela m' a permis de recevoir un lot d'oeufs idéalement
"pondus du jour", et bien sûr de réaliser cette
très copieuse et peu ordinaire "page entomo" .... que je
lui dédie en toute amitié et simplicité
!
-
- Sphinx du laurier rose ( Daphnis nerii )....
.....exemplaire de collection, et donc "étalé"
!
- .....les couleurs ne sont plus
ce qu'elles étaient .... mais trente années sont
passées !
-
- Présentation
-
- Même si quelques espèces
sont actives de jour, les Sphinx sont par définition des
papillons dits "de nuit", et ils relèvent de la Famille des
Sphingidae, avec 25 espèces pour la faune française.
Ce sont d'excellents voiliers, et bon nombre d'entre eux, comme
notre Daphnis nerii, ou encore le fameux Sphinx tête de mort
(ci-dessous), sont en fait de grands migrateurs. A ce titre ils
sont considérés comme des visiteurs peu ou prou
occasionnels, du moins en dehors de la région
méditerranéenne où ils trouvent des
conditions climatiques favorables à leur
implantation.
-
- Sphinx tête de mort....
....(Acherontia atropos ! )
- autre grande espèce, et
autre grand migrateur !
-
-
- Les années "chaudes", et plus
encore "caniculaires", favorisent évidemment le flux
migratoire de ces insectes, ainsi que leur "remontée" vers
le nord, du moins dans les limites biologiques compatibles. C'est
encore plus restrictif pour nerii, car en dehors de la
région précitée les lauriers roses font
rapidement grise mine, au point de piteusement finir en bacs et
pots ....au grand dam d'éventuelles chenilles très
vite repérées ...et non moins promptement
expédiées "ad patres" !
-
- Outre la zone
méditerranéenne, le Sphinx du laurier rose occupe
l'Afrique, Madagascar, ainsi que l'Asie tropicale et
sub-tropicale, y compris l'Inde et Ceylan. Il compte parmi les
plus grands de nos sphinx, avec une envergure alaire susceptible
d'atteindre 12 à 13 cm. A nulle autre pareille sa
livrée "camouflée" le rend pour nous aisément
reconnaissable, tout en lui procurant une protection de principe
vis à vis de ses prédateurs, et notamment des
oiseaux.
-
-
-
- Sphinx du laurier rose (Daphnis
nerii ) frais éclos.
- Vous noterez l'éclat des
couleurs en comparaison du spécimen de
collection.
-
-
- Vous noterez que cette forme de
livrée est dite "disruptive", en ce sens que les couleurs
et graphismes tendent à masquer les contours du corps de
l'animal, ce qui le rend évidemment moins discernable (et
donc moins vulnérable ! ), d'où l'expression "se
fondre dans le décor". Dans le même esprit vous
noterez également que le camouflage des matériels de
guerre, tout comme celui de la classique "tenue de combat" des
militaires en tous genres, usent exactement des mêmes
principes, ce que les anglo-saxons traduisent et résument
par "Disruptive Pattern Material".
-
-
- Le dimorphisme
sexuel
-
- Les
sexes sont globalement très comparables chez les
Sphingidae, et nerii ne déroge pas à la règle
(voir couple ci-contre) . Compte tenu des variations individuelles
inhérentes à tout être vivant, un minimum d'
expérience est donc nécessaire pour "sexer" ce genre
de papillon.
-
- Les classiques critères
antennaires, très apparents chez certaines Familles, sont
particulièrement ténus chez les Sphinx, et sauf
à disposer des 2 sexes (et encore ! ), il s'ensuit
fatalement de forts risques d'erreurs.
Mieux vaut donc se fier à d'autres
critères, qu'ils soient généraux ou
spécifiques, étant entendu que plusieurs indices
convergents ne sauraient nuire, car toutes les espèces
n'ont pas la simplicité de nerii.
-
-
- 1)- le "croupion" de nerii
.... un cas à part !
-
- Par-delà les aspects
généraux ci-dessous exposés, notre Sphinx du
laurier rose fait figure d'exception, car son dimorphisme sexuel
est particulièrement visible. Encore faut-il savoir
où regarder, et connaître le petit rien ...qui change
tout !
-
- "Monsieur" !....
...."Madame" !
- Dans le cadre général de
la coloration et du graphisme de D. nerii, ce qui pourrait
être pris pour une simple variante individuelle est en fait
une constante sexuelle.... aussi visible dorsalement que le nez au
milieu de la figure !
-
-
- 2)-
l'extrémité abdominale ventrale .... pour tous les
Sphinx .... et d'autres aussi !
-
- Présentement les illustrations
parlent d'elles-mêmes ....et presque trop bien ! Chez nerii
la pubescence est en effet courte, et de surcroît les
segments sont marginés de blanc, d'où une
"lisibilité" accrue, et pour tout dire assez
exceptionnelle. A l'inverse vous noterez que la longueur ou
l'abondance de la pilosité peut masquer la segmentation,
d'où la nécessité d'une assez peu
évidente observation....à "rebrousse-poils" ! Vous
noterez enfin que ce genre de critère vaut en d'autres
domaines où la distinction des sexes est parfois
malaisée, et entre autres chez de nombreuses espèces
de blattes, par exemple.
-
-
- "Monsieur" !.....
......"Madame" !
- vues ventrales des
extrémités abdominales des 2 sexes chez Daphnis
nerii.
-
-
- 3)- le "frein" alaire ....
pour tous les Sphinx .... encore que !
-
- Toujours bien visible chez le mâle de nerii, et toujours
autrement conformé et masqué chez la femelle, le "
frein" ou "joug" est un étonnant dispositif permettant le
couplage des ailes antérieures avec les
postérieures, et ce à la demande. Il s'ensuit
évidemment une parfaite synchronisation, et partant une
amélioration des performances aériennes.
-
- Ce dimorphisme est transposable aux autres espèces de
Sphinx, mais le "frein" des mâles est loin de toujours
être aussi visible et individualisé, à telle
enseigne qu'il peut paraître manquer. Vous noterez enfin que
ces couplages alaires sont l'apanage des
Hétérocères (= papillons dits de nuit), mais
que toutes les espèces n'en sont point dotées.
-
-
-
- à gauche:
localisation du frein (en bordure de l'aile antérieure,
sur la face interne, et à proximité de la base);
- au centre et à droite:
exemples de "freins", tels qu'ils se présentent chez
les mâles de nerii.
- Par sa présence ou son
absence, la soie nue (4 à 5 mm chez nerii) est
l'élément clé du sexage des Sphingidae, mais
ce n'est pas toujours aussi visible !
-
-
- Pour les curieux, et en essayant de faire simple,
disons qu'il y a superposition des 2 ailes,
avec bords supérieurs quasi jointifs. Celui de l'aile
postérieure porte une forte soie pivotante (à la
fois longue, rigide, et légèrement arquée),
et celui de l'aile antérieure est dotée d' une sorte
de bride dont l'extrémité spiralée (telle un
ressort) peut s'enrouler autour de la soie précitée,
et y coulisser au gré de la position respective des ailes
!
-
-
- L'accouplement
-
- Il est nocturne, peut se prolonger
plusieurs heures, mais aussi se faire assez bref, ce qui rend son
observation relativement aléatoire. Contrairement à
des espèces comme le Sphinx ocellé, ou celui du
tilleul, la copulation ne semble pas perdurer au-delà du
lever du jour.
-
-
-
-
- exemples d'accouplements tous
azimuts .....no comment!
-
- ensemble....
....et détail !
-
-
- La ponte
-
- Petits (de l'ordre du mm), lisses,
verts, les oeufs sont pondus isolément sur les feuilles de
la plante nourricière, et le plus souvent au revers. Compte
tenu de la taille du papillon, et de celle des oeufs, la ponte
moyenne est généralement estimée aux
alentours de 300 oeufs, mais une femelle (bien nourrie à
l'eau miellée il est vrai ! ) m'en a fait 590 en 2
"jets".
-
-
- plus frais.....
....tu meurs !
- .....pondus du jour ....et
même de l'heure !
-
-
- Chez cette espèce l'incubation
est particulièrement rapide, de l'ordre de 3 à 5
jours suivant température. A titre d'exemple, et via un
transit Thaïlande / France fort heureusement ultra rapide (au
prix du caviar sinon de l'or il est vrai ! ) les oeufs
récoltés et postés le lundi (mais partis le
mardi), sont arrivés le jeudi matin à 9h
pétantes....et pile poil en train d'éclore !
-
-
- Pour
info....
-
- Quand la bestiole l'accepte, le
nourrissage est a priori de nature à favoriser la ponte.
Concrètement il faut dérouler la trompe avec une
aiguille, puis en quelque sorte faire goûter le breuvage, et
voir si la pompe s'amorce ou pas, ce qui dans le meilleur des cas
se traduit par de petits hochements de tête
réguliers....aussi cocasses que révélateurs
!
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-
- séance de pompage
pour....
....un "plein" d'eau miellée !
- (pour éviter d' engluer
la trompe, veiller à ne pas dépasser les10% de miel,
ou de sucre ....s'il s'agit d'eau sucrée !
)
-
-
-
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr