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- le PETIT PAON de
NUIT (Saturnia pavonia) !
- (Lépidoptères
Saturniidae)
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-
- Intro !
-
- Comme
son nom le laisse supposer, le "Petit paon de nuit" a un grand
frère. En toute logique, et vous l'aurez deviné, il
s'agit bien sûr du "Grand paon nuit" (Saturnia pyri), lequel
figure de longue date sur le site ... droit d'aînesse oblige
!
-
- Par-delà leur différence
de taille, non moins logique là encore, vous verrez que ces
2 espèces ont de nombreux points communs, et qu'au pays des
Saturniidae, le fameux "et plus si affinités" ... a parfois
sa raison d'être !
-
- ci-contre:
"Petit paon de nuit",
version "étalée ... et
donc de collection !
-
- Présentation
-
- Sans entrer dans les tenants et
aboutissants d'une nomenclature entomologique en constante
évolution, sachez que le "Petit paon de nuit" se
dénomme actuellement "Saturnia pavonia" (exit donc "Eudia
pavonia" & "Pavonia pavonia"), et qu'il relève de la
Famille des Saturniidae (ex Attacidae!), représentée
en France par une demi-douzaine d'espèces.
-
- Pour info
! Vous noterez que l'une
d'elles, le Bombyx de l'ailante (Samia cynthia) est
"exogène" (= étrangère à notre faune),
mais acclimatée de très longue date.
Infructueusement introduit pour la soie, en 1857, ce papillon
d'origine asiatique a en effet réussi à faire
souche. Il est cependant resté très localisé,
et de surcroît cantonné au milieu urbain. Pour
l'heure ce Bombyx est essentiellement connu d'Alsace, de la
région bordelaise ... et de Paris intra-muros et
banlieue!
-
- Saturnia pavonia occupe presque toute
l'Europe, à l'exclusion, pour la France, de la bordure
méditerranéenne, et de la partie orientale des
Pyrénées. Il y est remplacé par Saturnia
pavoniella, espèce pouvant se qualifier de jumelle tant la
différenciation morphologique est subtile. J'ajouterais que
des zones de chevauchements ne sont pas impossibles, d'autant que
la répartition de pavoniella est encore assez mal
définie, du moins en France où cette espèce
atteint sa limite septentrionale.
-
-
-
- exemples de "Petits
paons", et plus exactement de ... "Petites paonnes"
!
-
-
- Le Petit paon de nuit, en quelque sorte
"classique", fréquente les friches, landes,
lisières, haies bocagères, bois clairs, et il
s'observe jusqu'à 2000 m d'altitude.
L'espèce n'a qu'une
génération annuelle (= "monovoltin"), et les adultes
apparaissent de fin Mars à fin Mai suivant la région
(latitude & altitude). Contrairement au Grand paon, où
les 2 sexes sont nocturnes, le mâle du Petit paon est actif
de jour, et même hyperactif tant son vol zigzaguant est
rapide.
-
- Comme de nombreux papillons de nuit, le
Petit paon ne s'alimente pas, d'où une durée de vie
très limitée et de fait dévolue à la
seule pérennité de l'espèce, autrement dit
à la reproduction. Pour fixer les idées, disons que
l'espérance de vie est de l'ordre de la semaine pour la
femelle, ce qui lui laisse le temps de pondre, et de quelques
jours seulement pour le mâle .... ses "obligations", bien
qu'indispensables, étant plus promptement remplies !
-
- Le dimorphisme
sexuel
-
- Comme les illustrations ci-dessous le
montrent, le dimorphisme sexuel est très apparent, et
prononcé, puisqu'il joue à la fois sur la coloration
et la taille. Les mâles sont en effet nettement
ochracés là où les femelles sont globalement
grises, et l'envergure de ces dernières peut atteindre 80
mm, contre 50 à 60 mm chez leurs partenaires.
-
- Le dimorphisme antennaire est lui aussi
très apparent, mais présentement superflu (si je
puis dire!), alors qu'il constitue le critère essentiel
chez le Grand paon puisque les sexes sont par ailleurs semblables.
Concrètement, les antennes des femelles sont quasi
filiformes ("serratulées"), et celles des mâles
fortement "pectinées", concept valable pour tous les
Saturniidae, entre autres Familles.
-
-
- "Madame" !...
... "Monsieur"
!
- Quasi inexistant chez le
Grand paon (hormis les antennes comme ci-dessous),
- le dimorphisme sexuel est
particulièrement marqué chez
pavonia.
-
-
-
- à gauche:
illustration du dimorphisme antennaire ... difficile de se tromper
! au centre: l'antenne "pectinée" du
mâle;
- à droite:
détail des "dents" du peigne (si je puis dire). Vous
noterez l'abondance des poils sensoriels (=
"sensilles")
-
-
- Des yeux ... pour
être vu !
-
- Les ailes portent des "ocelles"
autrement dit des taches circulaires colorées assimilables
à des yeux par leur forme et leur disposition. Vous noterez
que ces ocelles rappellent l'ornementation des plumes de la queue
des Paons, d'où les multiples dénominations de
papillons y faisant référence ( Petit paon de nuit,
Grand paon de nuit, Paon du jour, Sphinx demi-paon).
-
- En principe ces "yeux" sont
censés surprendre et effrayer le prédateur un peu
trop timoré, ou au contraire attirer l'attention des plus
hardis sur une zone faussement vitale. En matière de
mimétisme les avis sont souvent nuancés (parfois
même opposés!), et eela vaut pour le rôle et
l'efficience de ce genre d' "yeux". Au final, et vous l'aurez
compris, les leurrés ne seraient peut-être les
prédateurs de la bestiole ... mais là n'est pas le
propos
-
-
-
- Des yeux pour être
vu .... et non pour voir !
- (ensemble, gros plan, et
détail de l'écaillure)
-
- Ne pas confondre
!
-
- Comme précisé en intro le
Petit paon de nuit a un grand frère, et plus exactement un
pseudo grand frère. Par-delà leur ressemblance, et
leurs dénominations, ces deux espèces sont en fait
"cousines", y compris génétiquement, puisque
l'expérimentation montre qu'elles peuvent s'hybrider
(*) pour
donner une forme intermédiaire dénommée
Saturnia daubi.
-
-
- Le "petit" est vraiment petit
... et le "grand" vraiment grand !
- ( Bien entendu la convergence
morphologique concerne seulement la femelle du Petit paon,
- le mâle ne pouvant
être confondu du fait de sa couleur très nettement
...."ferrugineuse" ! )
- (*)
- - P. Vignal: Hybridation entre
Saturnia pyri O> et Eudia pavonia O+. Une méthode
inélégante, mais efficace. - Bull. Soc. Sci. Nat.
N° 21, mars 1979.
- - J.J. Rohrbacher: Hybridation: E.
pavonia - S. pyri. - Bull. Soc. Sci. Nat. N° 10, avril
1976.
- - C. Lux: Elevage de chenilles
hybrides Saturnia pyri X Eudia pavonia. - Bull. Soc. Sci. Nat.
N° 63.
-
- La pariade et la
ponte
-
- L'accouplement a lieu de jour, et le vol
effréné des mâles a pour but de rechercher les
effluves phéromonales émises par une femelle
"appelante", et donc vierge. Cette dernière se tient
immobile, à la toute proximité de son lieu de
naissance, puisqu'elle devra être fécondée, et
attendre la nuit venue, avant de pouvoir prendre son
essor.
-
- Il arrive fréquemment que
plusieurs mâles trouvent la "piste" odorante, et la
remontent jusqu'à la femelle, mais en pareil cas c'est
toujours le premier arrivé, ou le plus "entreprenant", qui
empoche la mise, et lui seul. Vous noterez que l'émission
des phéromones sexuelles cesse avec l'accouplement, et que
les phéromones en question sont captées par les
antennes du mâle, via des sensilles chimioréceptrices
(sorte de "poils" spécialisés).
-
- Chez le Grand paon de nuit (Saturnia
pyri) c'est exactement le même principe, à cela
près que l'accouplement est nocturne, et que l'attraction
phéromonale bat véritablement des records. Les
célèbres expérimentations, du non moins
célèbre Jean-Henri Fabre (1823-1915.), montrent en
effet que les mâles peuvent être attirés dans
un rayon de 5 km ! ... excusez du peu !
-
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-
- à gauche:
travaux d'approche ! au centre: la cause est entendue !
à droite: une "bedaine" ... prometteuse
!
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-
- La ponte suit bien sûr l'accouplement, et les oeufs,
plutôt petits, sont de ce fait relativement nombreux
(souvent au-delà de 200 unités).
Généralement la ponte se présente sous la
forme d'une sorte de manchon, plus ou moins complet, enserrant une
tige ou une branchette du végétal nourricier. Les
oeufs peuvent également être déposés de
façon moins ordonnée, par lots de quelques dizaines
d'unités .... jusqu'à épuisement du stock
!
-
-
-
- exemples de
pontes
- La durée de l'incubation
dépend classiquement de la température, mais 10
à 15 jours sont en moyenne
nécessaires.
-
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-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr