- ACCUEIL -
COLEOPTERES -
LEPIDOPTERES -
AUTRES
-VIDEOS - HISTORIETTES
- NEWS - LIENS
- WANTED
! - MAILS
d'OR
-
-
-
- la
CHRYSOMÈLE du PEUPLIER (Melasoma populi)
!
- ou LINA du PEUPLIER
(Lina populi)
- (Coléoptère
Chrysomelidae)
-
- (page 2 sur 2)
-
- - pour quitter les
agrandissements faire "page précédente" dans votre
navigateur -
-
-
- Intro !
-
- Cette "page entomo" n'était pas
vraiment prévue, mais l'occasion était trop belle
pour ne point vous en faire profiter. Alors que la bestiole tend
globalement à se raréfier ( comme beaucoup d'
espèces ! ), je suis en effet tombé sur une
très belle population .... alors qu'évidemment je
cherchais tout autre chose !
-
- Présentation
-
- Couramment appelée la
"Chrysomèle du peuplier" ( Melasoma populi ) ou
encore la "Lina du peuplier"( Lina populi ) la rouge
bestiole relève de la très nombreuse Famille des
Chrysomelidae ( plus de 650 espèces en France),
Coléoptères essentiellement phytophages, autrement
dit "végétariens". Après les Timarcha, plus
connus sous le nom de "Crache-sang", c'est l'une de nos plus
grandes chrysomèles, sinon la plus grande, car elle atteint
10 à 12 mm.
-
-
-
- Melasoma populi ... au
travail !
-
-
- .... et à l'heure
du déjeuner ... ou de la sieste !
-
- L'espèce est très
largement répandue et elle vit principalement aux
dépens des Trembles et Peupliers, bien qu'elle puisse se
développer sur les Saules. En fait elle s'attaque surtout
aux jeunes sujets et aux "rejets", sans doute en raison de la plus
grande "tendreté" du feuillage. Melasoma populi a au moins
2 générations annuelles, souvent 3, et de ce fait
elle peut se rencontrer du printemps à l'automne. La
bestiole est ailée, et parfaitement apte au vol, ce qui
favorise censément la colonisation de "nouvelles terres".
Elle semble toutefois assez casanière, du moins quand elle
trouve gîte et couvert à sa convenance.
-
- femelle
mâle
- Couple de Melasoma populi.
- Comme vous pouvez le constater
le dimorphisme sexuel joue essentiellement sur la taille, mais
bien souvent l'écart est nettement moins
significatif.
-
-
- A l'approche de la mauvaise saison, les
adultes de la dernière génération se
réfugient dans les endroits les plus divers (sous la
litière, les mousses, les pierres). Après hivernage
ils se réactiveront au printemps, et se reproduiront,
donnant ainsi la 1 ère génération de
l'année. L'espèce est prolifique, et ponctuellement
elle peut s'avérer dommageable aux oseraies et
peupleraies.
-
- Plusieurs espèces sont
très ressemblantes, mais M. populi se distingue par la
présence d'une très petite tache noire à
l'apex des élytres ( ci-dessous ! ). A titre d'exemple ce
critère permet à coup sûr de la
différencier de Melasoma tremulae, espèce
très voisine, mais sensiblement plus petite, qui a la
même biologie, et fréquente les même
lieux.
-
- La tache apicale ( très
petite ! ) des élytres de Melasoma
populi
-
- Toujours au titre des ressemblances,
mais cette fois uniquement morphologiques, je citerais Chrysomela
grossa (même taille, même coloration), qui elle vit
sur les menthes, et uniquement dans le midi de la France. A citer
enfin la très commune Chrysomela polita, nettement plus
petite que M. populi, qui vit également sur les menthes et
affectionne les zones humides.
-
- La ponte
-
- Elle suit bien sûr les
accouplements ( au demeurant répétés et
prolongés ! ), et peut représenter plusieurs
centaines d'oeufs. Ces derniers sont déposés sous
les feuilles de la plante nourricière, ce qui est d'usage
chez de nombreux insectes, et ils le sont par lots comprenant en
moyenne une cinquantaine d'unités. La coloration des pontes
varie de l'orangé au brun, les fraîches étant
généralement un peu plus claires.
-
-
-
-
- exemples de ponte ...
ensembles et détails !
-
-
-
- La larve
-
- Le développement embryonnaire est
rapide, souvent de l'ordre de la semaine, et dès leur
naissance les larvules s'attaquent à la partie
superficielle de la feuille, autrement dit au "limbe". Dans un
premier temps elles restent groupées, témoignant
ainsi d'un certain grégarisme, mais passé le second
stade larvaire elles se dispersent pour satisfaire l'essentiel de
leurs activités, à savoir se goinfrer .....et
déféquer à l'avenant !
-
- En dépit d'une apparente lourdeur
les larves se meuvent aisément, voire avec une certaine
vélocité si nécessaire, et cela grâce
à l'extrémité abdominale qui s'arqueboute sur
le substrat, à la manière d'une très efficace
7 ème patte. Un ventouse, a priori anale, ajoute encore
à l'efficience de l'appui, et donc à celle de la
"propulsion". En cas de besoin cette ventouse assure par ailleurs
un solide amarrage, ce qui n'est pas superflu pour une bestiole
qui vit sur un feuillage que l'on sait particulièrement
sensible au vent.
-
- .... naissante
!
-
-
- de gauche à droite:
1)- larves en train d'éclore ! 2 & 3)-
larves naissantes ...et déjà bien attablées !
- (à ce stade seul le limbe
de la feuille est attaqué, voir ci-dessous à gauche;
4 & 5)- taille et détails de larves
naissantes.
-
-
-
- à
gauche: aspect de feuillage attaqué par des larves
naissantes ( seul le limbe est touché ); au centre:
larves de Lina au second stade;
- à droite: feuille
attaquée par des larves en fin de second stade ...c'est
déjà de la dentelle
-
-
- .... jeune, et
moins jeune !
-
-
- de gauche à droite: 1
& 2)- exemples de jeunes larves; 3 & 4)-
groupes de larves, jeunes et plus
âgées.
-
-
- .... à terme
!
-
-
- exemples de larves à
terme !
-
- A terme, voir ci-dessus, les larves
atteignent 12 à 15 mm de longueur, et elles sont le plus
souvent blanches ( parfois légèrement rosées
ou jaunâtres ), à l'exception des rangées de
protubérances qui elles restent noires. A noter que ces
formations coniques, de prime abord ornementales, sont en fait
secrétrices ( y compris chez les jeunes larves ) car en cas
d'agression ou d'inquiétude elles laissent sourdre des
gouttelettes poisseuses à caractère manifestement
défensif ( voir ci-dessous ! )
-
- Le dispositif apparaît d'ailleurs
efficace, du moins contre les oiseaux insectivores, car ces
derniers semblent se désintéresser de ces larves,
alors qu'elles sont le plus souvent nombreuses, bien visibles
...et dodues à souhait ! Cela dit j'avoue ignorer si cette
exudation est toxique, ou simplement répugnatoire ...ou les
2 à la fois. Si un visiteur est au fait de la question, je
suis évidemment preneur !
-
- .... et sur la
défensive !
-
-
- Mise en évidence des
"gouttelettes" défensives. Sur l'image de droite une fourmi
a été utilisée pour déclancher la
réaction. Vous noterez que le phénomène est
très bref, de l'ordre de la seconde, et que les
gouttelettes peuvent en quelque sorte se rétracter, sauf
s'il y a contact avec l'agresseur, et donc dépôt de
la sécrétion sur ce dernier.
-
-
- Les larves étant toujours
nombreuses, et faisant preuve d'un bel appétit, le
feuillage est le plus souvent réduit à l'état
de dentelle, voire de "squelette", car il ne subsiste que les
grosses nervures. A noter enfin que
la larve de Melasoma populi n'est pas sans rappeler celle des
coccinelles (cf. page entomo !), mais le régime alimentaire
( aisément vérifiable ! ) fait que la confusion
n'est guère possible.
-
-
- Exemples de dégâts:
sur feuilles, et branchette.
- ( ils sont évidemment
susceptibles de varier -localisation et importance- selon la
taille et le nombre des "convives" )
-
- La nymphe
-
- Arrivées à terme les
larves se nymphosent de préférence sur ou sous les
feuilles...du moins quand il en reste! ( à défaut
les branchettes font l'affaire ! ). Dans un premier temps la larve
s'arrime au support par son extrémité abdominale, et
la mue nymphale s'opère ensuite classiquement, sauf que la
nymphe reste solidaire de l'exuvie ( = mue ! ). Là encore
point de temps perdu ( 3 générations obligent ! ),
les adultes émergeant en effet 10 à 15 jours plus
tard.
-
-
-
- exemples de larves de M. populi
en pré-nymphose
-
-
-
.................
- à gauche: nymphes
"in situ" ( en vues dorsale, latérale, et ventrale
)
- à droite: adulte
fraîchement éclos, en cours de pigmentation ( =
chromatogenèse ! )
-
-
- avec suite logique ! ....
.... et re suite logique !
-
- En guise de
conclusion....
-
- Je dirais que la bête est bien
jolie, point farouche pour deux sous, et que j'ai toujours plaisir
à la rencontrer. J'ajouterais que c'était dans les
derniers jours de juillet, sur les bas-côtés
"fricheux" d'un simple chemin de terre. Les alentours
n'étant que cultures, ou presque, les insectes en tous
genres abondaient classiquement en ce modeste mais très
florifère et attractif refuge.
-
- Il aura suffi de quelques
minutes, et d'un gyrobroyeur venu l'
"entretenir",
- pour voir disparaître
mon petit Eden entomologique ... 48 h après sa
découverte !
-
- Cette "page entomo" a fait
l'objet d'une publication, dans la revue "INSECTES" de l'OPIE
(N° 165, 2e trimestre, 2012)
-
-
-
FIN
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr