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- La PROCESSIONNAIRE
du PIN !
- (Thaumetopoea
pityocampa, Lépidoptère
Notodontidae)
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-
- Les poils
urticants
-
- Contrairement à une idée reçue la
pilosité apparente de ces chenilles n'est pas en cause. En
fait les poils urticants sont à la fois extrêmement
nombreux et petits (1 à 2/10 de mm), et tel un feutrage ils
tapissent des invaginations tégumentaires situées
sur la partie dorsale des segments abdominaux. Ces plages
urticantes, appelées des "miroirs" (ci-dessous),
s'ébauchent au 3 èm stade larvaire et atteignent
leur plein développement au 5 èm et dernier.
-
-
- localisation des "miroirs", et
détail de ces plages urticantes.
- .
-
-
- à gauche et au
centre: mise en évidence des plages urticantes;
à droite: les innombrables poils
urticants
- ( le tout sur le vif !
)
-
-
-
- Toujours sur le vif, mais
cette fois avec prélèvement de "quelques" poils
urticants !
-
- apex de poil urticant
(d'après cliché en microscopie électronique
à balayage)
-
-
- Lorsque la chenille est excitée,
dérangée, ou agressée, les zones urticantes
"s'ouvrent" et libèrent les poils proprement dits. Ils
ressemblent à de minuscules harpons, avec une partie basale
aiguë, et un apex doté de barbules
acérées (clichés ci-dessus) qui tel
l'ardillon d'un hameçon permettent la
pénétration, mais s'opposent à l'extraction.
Par-delà un effet purement mécanique ces poils sont
enduits d'une sécrétion qui provoque de très
intenses démangeaisons.
-
- Ces réactions cutanées sont certes très
désagréables, mais généralement sans
conséquences fâcheuses. À noter au passage
qu'elles siègent principalement là où
l'épiderme est le plus fin, et donc le plus
vulnérable (ex: espaces interdigitaux, intérieur des
poignets et des avant-bras, cou, etc...). A noter encore que la
transpiration est un facteur éminemment favorisant car la
peau s'en trouve quelque peu "ramollie", et dans le même
temps les poils urticants y "collent" plus aisément.
-
- Par-delà l'aspect cutané il faut se
défier des atteintes pulmonaires, et surtout oculaires, car
elles peuvent être infiniment plus dommageables. Concernant
l'il, et indépendamment des effets immédiats
aisément imaginables, il faut savoir que ces minuscules
"corps étrangers" sont susceptibles de migrer et de
provoquer à long terme des lésions très
sévères.
-
- A noter enfin que les animaux domestiques ne sont pas à
l'abri, et que les herbivores (sauvages ou d'élevages) sont
aussi très vulnérables par ingestion d'herbe
"souillée" par ces "lancettes" urticantes.
Précautions
-
- Elles sont essentiellement de bon sens, à savoir qu'il
ne faut jamais toucher de chenilles à mains nues, et pas
davantage de nids, même vieux, et même tombés
à terre. Ces nids sont en effet bourrés de "mues",
et donc de poils urticants qui restent actifs très
longtemps. Par ailleurs, en cas de pullulation, et de
météo venteuse, mieux vaut éviter les zones
à risques (forêts par exemple). En cas de doutes, ou
de problèmes, ne pas hésiter à consulter un
médecin.
-
- Prévention
-
- Pour peu que le résineux voulu figure sur son terrain,
le particulier est très souvent confronté au
problème des "processionnaires", et la meilleure solution
consiste à détruire les nids durant la
période hivernale. Concrètement il suffit de
sectionner les rameaux portant les nids, et de brûler le
tout. Un simple " échenilloir" , et au besoin une
échelle, suffisent la plupart du temps. Bien entendu il
faut se munir de gants, même si les chenilles ne
possèdent pas encore la totalité de leur
"armement".
-
- Traitements
-
- Par leur ampleur, et par les moyens mis en uvres, ils
relèvent des pouvoirs publics. En raison de son impact
désastreux sur la faune, le "chimique" est le plus souvent
abandonné ( du moins en principe ! ) au profit du
"biologique", et plus exactement du "microbiologique". Cette
dernière méthode, plus sélective, est
basée sur la propagation d'une maladie bactérienne
via le "Bacille de Thuringe" (Bacillus thuringiensis). Ce type de
traitement se fait le plus souvent à l'aide
d'hélicoptères, ou de petits avions
spécialement équipés, et le mois de septembre
est le plus approprié eu égard au stade de
développement de la chenille.
-
- De prime abord cette méthode apparaît
séduisante, mais au final c'est bien loin d'être la
panacée, car le "BT" (abbréviation commerciale)
s'attaque à TOUTES les espèces de chenilles,
et pas seulement à celles de la processionnaire. Ce faisant
c'est bien sûr la raréfaction assurée, voire
la disparition, pour de très nombreux papillons. C'est
d'autant plus vrai, et dommageable, que ce genre de traitement est
également utilisé en d'autres périodes et
milieux, à l'encontre de diverses chenilles urticantes ou
défoliantes, telles la processionnaire du chêne, le
Bombyx cul-brun, ou encore le Bombyx disparate.
-
- Bien entendu cette "polyvalence" destructrice est toujours
passée sous silence, et de surcroît ce bacille un
temps réservé à des spécialistes est
devenu accessible aux particuliers .... auxquels on demande (*) de
recenser les papillons de leurs jardins ! ... comprenne qui pourra
!
-
- (*) via "Noé Conservation" et le
Muséum National d'Histoire Naturelle.
-
- Prédateurs
naturels
-
- Par principe ils sont aptes à réguler les
populations de Thaumetopoea pityocampa, mais l'usage souvent
inconsidéré (et non sélectif) des pesticides
a généré des déséquilibres
importants. Parmi les prédateurs naturels on compte bon
nombre d'Hyménoptères parasites (Chalcidiens,
Braconides, Ichneumonides), mais aussi des Diptères. On
citera également les fourmis, et notamment Formica rufa, et
parmi les oiseaux le bien connu "coucou".
- On
citera enfin un insecte Coléoptère Carabidé
de bonne taille (3 cm), le Calosoma sycophanta,
(ci-contre). Doté d'un vol aisé c'est en quelque
sorte un "spécialiste" de la prédation des chenilles
(processionnaires et autres). Cela vaut pour le Sycophante adulte,
mais aussi pour ses larves, lesquelles peuvent se
développer au sein même du nid des chenilles
processionnaires, ce qui ajoute encore à l'efficience de ce
bel insecte. A noter également que ces larves sont
dotées d'un solide appétit (comme toutes celles des
Carabidae), sans parler des coups de mandibules distribués
si je puis dire gratuitement, toute chenille atteinte s'en
trouvant condamnée à brève
échéance.
-
-
- Les autres
chenilles urticantes
-
- La processionnaire du
chêne (voir
page entomo !)
-
- La chenille de Thaumetopoea processionea est tout aussi
urticante, et potentiellement dangereuse, que sa cousine la
processionnaire du pin. Les murs sont assez comparables,
sauf que les chenilles de cette espèce ne descendent pas
à terre (la nymphose se faisant dans le nid proprement
dit), et que les fameuses "processions" ne se font pas à la
queue leu-leu, mais en "ruban" , c.a.d. sur plusieurs
rangées contiguës. D'autre part cette espèce
passe l'hiver à l'état d'oeufs, et non de chenilles
avancées. Les oeufs sont en effet pondus au coeur de
l'été, mais n'écloront qu'au printemps
suivant.
-
-
- la femellele
mâle
- les poils urticants sont
très comparables à ceux de la processionnaire du
pin
- (d'après cliché en
microscopie électronique à
balayage)
-
-
- Comme pour la processionnaire du pin, le nid définitif
est construit quand les chenilles arrivent au 4 èm stade.
En règle générale cette processionnaire a
plutôt moins tendance à pulluler, et ses nids,
accolés le long des troncs et des grosses branches, passent
généralement plus facilement inaperçus. A
noter qu'ils peuvent toutefois atteindre une longueur avoisinant
le mètre, mais cela reste très exceptionnel.
-
-
- Le Bombyx
chrysorrhée, ou "Cul-brun"
(voir page entomo
!)
-
-
- à gauche: adulte
de "Cul-brun" mâle; à droite: nid avec
chenilles au 2e stade, tel qu'il s'observe fin août
début septembre.
-
-
- La chenille d'Euproctis chrysorrhea est certes
urticante, mais elle est en quelque sorte moins "virulente" que
les processionnaires. Par contre l'impact économique peut
être considérable car cette espèce a une forte
tendance à pulluler et elle s'attaque à de nombreux
feuillus (chênes, ormes, aubépines, prunelliers), y
compris aux espèces fruitières (pruniers, pommiers,
abricotiers, etc
). En hiver il très aisé
d'apprécier la densité de l'espèce, car les
arbres étant dépouillés de leurs feuilles,
les nids soyeux des jeunes chenilles deviennent alors
particulièrement bien visibles.
-
- En guise de
conclusion ....
-
- Comme pour l'intro, cette conclusion
sera commune aux processionnaires du pin et du chêne, leurs
propriétés urticantes étant quasi sans
égales . Bien entendu, il faut être un peu "fou" pour
élever et manipuler ce genre de bestiole, mais ce site se
voulant le reflet d'un "vécu" (et l'étant ! ), je me
dois d'en payer le prix .... et en l'occurrence d'endurer quelques
"gratouilles".
-
- Je dirais encore qu'on peut être
fou sans être idiot, et que l'expérience permet
censément de réduire les risques. Je dirais enfin
que ce type d'élevage ( ou de manipulation ! ) est à
l'évidence formellement déconseillé aux
débutants, et plus encore aux allergiques !
-
-
FIN
-
- les
pages entomologiques d' andré
lequet :
http://www.insectes-net.fr