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- le SPHINX de l'
ÉPILOBE ou Proserpine (Proserpinus proserpina)
!
- (Lépidoptère
Sphingidae)
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agrandissements faire "page précédente" dans votre
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- Comme l'hirondelle, ce Sphinx
est protégé, mais si tout le monde connaît
l'oiseau ...qui connaît le papillon !
- Cette page entomo est née
de ce constat, et d'un heureux hasard ci-dessous conté.
Elle se borne à l'essentiel.
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-
- Quand le hasard fait bien
les choses .....
-
- En ce 3 Juin la bête est
arrivée sur les coups de 22 h, alors qu'il faisait encore
grand jour, et que je m'apprêtais à arroser mon coin
dahlias, et sa bordure d'oeillets. Sur l'instant j'ai cru qu'il
s'agissait d'un Moro-sphinx attardé, mais son furetage au
ras du sol, et ses vols stationnaires là où il n'y
avait rien à butiner, m'ont très vite
alerté.
-
- A peine avais-je subodoré
l'identité de la bestiole qu'elle était
déjà partie, non sans m'avoir laissé un joli
cadeau sur 2 petites "plantouses" sauvages, poussées au
milieu d'un panel d'herbes folles nées de l'arrosage des
oeillets. La botanique n'est pas mon
fort, mais l'option "épilobe" s'est d'emblée
imposée, et très vite vérifiée, avec
la présence de 5 oeufs manifestement pondus lors des
très brefs vols stationnaires de ma
"papillonne".
-
- J'aime bien les chenilles, mais aussi
mes fleurs, et compte tenu des indispensables arrosages la
cohabitation s'annonçait à l'évidence fort
mal, et surtout pas à l'avantage des minuscules
chenillettes à venir. Leur
sauvetage s'imposant, j'ai pris le parti d'enfreindre la Loi pour
la bonne cause, et donc d'élever ces chenilles pour les
mieux rendre à la nature, une fois devenues
papillons.
-
- J'ai pareillement décidé
de consacrer une "page entomo" à cet insecte, car le
respect de la nature émane à l'évidence de sa
connaissance, et si le pire et le meilleur se côtoient
souvent sur le Web, j'estime que c'est là un fabuleux moyen
de communication, de vulgarisation, et de partage des
connaissances.
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-
- Présentation
-
- Avec ses 5 cm d'envergure, ce Sphinx
compte parmi les plus petits Sphingidae français, lesquels
avoisinent les 25 espèces, visiteurs plus ou moins
occasionnels compris. La couleur générale des ailes
antérieures est susceptible de varier du beige au brun et
au verdâtre, mais au niveau du graphisme la bande alaire
transversale est de règle. Les postérieures sont
toujours ocracées, avec une bordure sombre en accord avec
les antérieures.
-
- L'adulte est visible de Juin à
Août, et il peut s'observer de jour, encore que le grand
soleil ne lui convienne pas. A ne pas confondre avec les Sphinx
franchement diurnes, et même héliophiles, comme le
Moro-sphinx (Macroglossum stellatarum) ou le Sphinx gazé
(Hemaris fuciformis). A noter au passage que ces deux
dernières espèces pourraient se qualifier de "Sphinx
colibris" tant leur grande trompe, leur silhouette
générale, et leur façon de butiner en vol
stationnaire, font penser aux minuscules oiseaux.
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-
- vieil exemplaire de
collection....
.... et fringant spécimen
sur le vif !
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- L'oeuf
-
- Aussi surprenant que cela puisse
paraître les oeufs sont déposés en vol
stationnaire, isolément, et au revers des feuilles de la
plante nourricière. Pour ce faire la femelle recourbe son
abdomen, et sans doute l'étire t-elle, mais l'oeil n'a pas
le temps de suivre le processus tant il est rapide. L'oeuf est
jaune, petit, voire très petit, ce qui laisse supposer une
ponte numériquement conséquente, d'autant que
l'abdomen de ce papillon est passablement volumineux.
-
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- ponte sur épilobe ....
....en mon jardin
!
- Vous noterez qu'il s'agit d'une jeune
pousse, ce genre de plante pouvant largement dépasser le
mètre. Vous noterez également qu'elle affectionne
pousser au bord des fossés longeant souvent les routes,
mais surtout qu'elle apprécie beaucoup moins le
désormais rituel passage de la "moulinette" (= gyrobroyeur)
venant "faire propre". Autant dire que la plante, et les chenilles
"protégées" qu'elle nourrit, sont conjointement
réduites en bouillie en l'espace d'une fraction de seconde,
sans parler des autres bestioles (et pas seulement des insectes !
) et plantes en tous genres subissant le même sort.
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- oeufs de proserpina "in
natura"
-
- La chenille
-
- Etant en voyage au mauvais moment, je
n'ai pu suivre les toutes premières étapes du
développement larvaire. C'est certes regrettable, mais
à l'impossible nul n'est tenu. Cela étant sachez que
la chenille du Sphinx de l'épilobe se développe sur
les ....épilobes, mais aussi les Onagres, et à
l'occasion sur les Fuschias ....bonjour les dégâts !
-
- Contrairement à la plupart des
chenilles, boulimiques au possible, celle de la Proserpine vit
quasiment de l'air du temps ( du moins dans son jeune âge !
), à croire qu'elle est maladive, voire carrément
malade. C'est aussi une grande timide, car elle passe la
journée au pied de la plante nourricière, dans une
totale immobilité, la prise de nourriture se faisant
toujours nuitamment ...et du bout des mandibules si je puis dire !
-
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-
- exemples de chenilles peu
ou prou juvéniles.
- le 4 eme stade larvaire,
à l'extrême droite, est caractérisé par
la différenciation des stigmates, sous la forme de points
noirs.
- La mue suivante verra un
changement radical de couleur, comme en témoigne l'image
ci-dessous.
- Sur l'avant dernière
photo (à droite) remarquer la préfiguration du futur
"oeil" caudal.
-
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-
- regardez bien cette chenille
....
..... et vous en verrez deux !
- comme pour les trains, une
chenille peut en cacher une autre !
- Cette photo est trompeuse et
amusante, mais elle est surtout doublement instructive,
- car elle témoigne
à la fois d'un remarquable mimétisme, et du
changement radical qui s'effectue lors du passage au dernier stade
larvaire
-
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- exemples de chenilles
arrivées à maturité. Vous noterez la
coloration et le graphisme, mais aussi " l'oeil de cyclope" caudal
(voir détail ci-dessous)
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- Chez la Proserpine la "corne" caudale
(apanage des Sphingidae), est absente ou plus exactement
remplacée par une sorte d' oeil de cyclope censé
dissuader l'agresseur. Je rappelle que cette corne ( = "scolus")
est totalement inoffensive, aussi développée et
acérée soit-elle, comme ici à droite, chez le
Sphinx du troène.
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- La
chrysalide
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- Comme chez la chrysalide du
Sphinx du peuplier, le "crémaster" prolongeant l'abdomen
est particulièrement acéré.
- Il l'est même tellement
qu'il s'avère plus fin et pointu qu'une aiguille de
couturière, elle même pourtant très
fine.
- à droite:
chrysalide "fraîche", autrement dit encore molle ,
incomplètement pigmentée .... et
particulièrement fragile !
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- la suite ....
.... logique !
- sur la piste d'envol ....vers la
Nature !
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- En guise de
conclusion...
-
- Sauf à être entomologiste qui se serait
soucié de ces "mauvaises herbes", et plus encore de ces
"affreuses chenilles" ....
- ..... si ce n'est pour arracher les premières,
et écraser les secondes !
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-
FIN
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr