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l'ABEILLE CHARPENTIÈRE ou XYLOCOPE !
(Xylocopa violacea, Hyménoptère Apidae)
 
(page 3 sur 3)  
 
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Nidification ....suite !
 
Contrairement à la précédente "nichée", trop tardivement trouvée pour encore en contenir, celle ci-dessous comporte tout à la fois des oeufs et des larves, stades du développement faisant défaut dans la mouture initiale de cette "page entomo". Merci donc à l'ami Marc ....et à son tas de bois !
 
 le nid !
 
nidification du xylocope (mise en évidence des logettes)
 il aura fallu beaucoup de chance ( et du doigté aussi ! ), pour mettre à jour ce superbe ouvrage,
sans le moindre dommage pour les cellules, et leurs frêles locataires.
(vous noterez que c'était à la mi-juin, et qu'il s'agit de peuplier)
 
 
détail des logettes d'un nid de xylocope détail des cloisons d'un nid de xylocope
détail des logettes et cloisons d'une autre galerie ( après extraction du contenu, et transfert en"nurserie" )
 
 
 l'oeuf !
 
logette de xylocope, avec son oeuf détail d'un oeuf de xylocope
les oeufs sont énormes, et censément en nombre très limité, encore qu'une même femelle puisse forer plusieurs galeries
 
 
 la nurserie !
 
"nurserie" pour larves de xylocopes larve de xylocope en nichoir artificiel
à gauche : ce genre de "nurserie" est idéal pour parfaire et suivre l'évolution des futurs "xylo" (une plaque de verre obturant le tout).
à droite : gîte et couvert pour une future larve.
 
 
de l'oeuf à la larve !
 
xylocope: passage de l'oeuf à la larve larve naissante de xylocope larve naissante de xylocope (détail) exemple de mue larvaire de xylocope
  de gauche à droite: 1)- pas encore une larve ...mais plus tout à fait un oeuf;2 & 3)- cette fois l' oeuf s'est fait larve ! 4)- autre exemple de mue )
 
 
 la larve !
 
jeune larve de xylocope (en nichoir artificiel) détail de la partie antérieure d'une larve de xylocope larve de xylocope en logette artificielle mndibules de larve de xylocope
de gauche à droite: 1)- jeune larve sur son "matelas" de pollen; 2)- la même attablée !
3)- plus âgée ...et toujours attablée ! 4)- mandibules de la N°3 !
 
 
 ...toujours la même larve ... larve de xylocope à terme "tête" et mandibules de larve de xylocope ....mais cette fois à terme !
moins de 15 jours se sont écoulés entre les 2 allumettes ...si je puis dire !
 
 
 la nymphe !
 
nymphe de xylocope (en nurserie) nymphe de xylocope juste formée nymphe de xylocope montrant les ocelles
à gauche: toujours la même larve, mais cette fois à l'état de nymphe ! au centre: autre nymphe, tout juste formée; à droite: tête de nymphe en début de pigmentation. Remarquer les 3 "ocelles" frontaux (yeux rudimentaires) disposés en triangle.
 
 
 
nymphes de Xylocope à divers stades de maturation
Nymphes de Xylocopa violacea, à diverses étapes de maturation (nichée de la page précédente ! )
Celle à l'extrême droite est toute proche de faire sa mue imaginale, c.a.d. de passer à l'état adulte.
 
 
 
 l'imago !
 
xylocope venant de faire sa mue imaginale xylocope naissant, après pigmentation
 à gauche: la bête vient en quelque sorte d'éclore, et de déployer ses ailes, mais elles sont encore molles et non pigmentées.
à droite: tout beau, tout neuf, tout pigmenté ....et quelque peu risqué pour les doigts !
 
Etonnant !
 
- Sachant que l'insecte occupant le fond de la galerie est logiquement issu du premier oeuf pondu.
- Sachant, non moins logiquement, que cet insecte ne pourra sortir tant que ceux le précédant ne seront pas eux-mêmes sortis.
- Sachant également que les 4 nymphes ci-dessus, plus 2 autres conformes aux plus avancées (droite) étaient dans la même galerie.
- Sachant surtout que la moins avancée (gauche) était au fond de la galerie (et pourtant issue du premier oeuf pondu !).
- Sachant enfin que tous les Xylocopes émergent le plus souvent par une galerie commune.
 
On constate (une fois de plus!) que la Nature fait bien les choses, car la durée du développement larvaire semble en rapport avec la position de la logette . En d'autres termes, plus cette dernière est proche de la sortie, plus la durée du développement diminue !
 
Reste à savoir....
 
- Les décalages sont-ils imputables à la durée d' "incubation" de l'oeuf, ou à celle du développement de la larve proprement dite ?
- Sont-ils "programmés" par la qualité ou le volume de la nourriture mise à disposition ?
- Sont-ils liés au sexe ? (le développement des futurs mâles étant par exemple plus court, sachant que le choix du sexe est possible chez certains Hyménoptères ayant une biologie assez comparable).
- Résultent-ils de tout ou partie de ces facteurs...ou d'autres encore ?
 
La question reste à cette heure posée, du moins pour moi, et l'avis d'un spécialiste serait évidemment le bienvenu !
 
Cela étant il convient sans doute de nuancer le propos car bon nombre de galeries ne contenaient que 2, 3, ou 4 logettes (6 étant présentement le maximum observé), ce qui réduit bien sûr les écarts. Par ailleurs il est fort possible que les premiers "nés" puissent attendre les derniers (si l'on peut dire !) avant de quitter la galerie . A l'appui de cette possibilité je rappelle que 41 "abeilles charpentières" sont sorties quand j'ai commencé à attaquer la bûche. A noter que les nombreuses galeries larvaires étaient reliées à 2 conduits donnant sur l'extérieur, l'un situé en bout de bûche, et l'autre à la périphérie, vers le milieu de ladite bûche. A noter enfin que certains xylocopes sont susceptibles de creuser leur propre galerie d'évacuation, du moins quand la consistance et l'épaisseur du bois le permettent. Bien entendu c'est là une possibilité, mais non la règle.
 
Au final, et vous l'aurez compris, cet ensemble de considérations témoigne de la complexité des "Choses de la Nature"
....et bien sûr des interrogations qui s'ensuivent !
 
La bonne question !
 
Les abeilles, guêpes, et frelons, sont bien connus pour pouvoir infliger des piqûres momentanément douloureuses, et pour parfois causer des accidents gravissimes, voire mortels, chez les personnes sensibilisées (il y plus de décès imputables à ces insectes qu'aux vipères!). Cela précisé qu'en est-il de notre Xylocope, indépendamment du fait que l'impressionnante bestiole n'est pas du tout agressive, car lors du "décorticage" de la bûche mon garage s'est vu transformé en "volière" à xylocopes sans que j'en pâtisse. Je vous laisse cependant imaginer l'intensité du volume sonore produit, d'autant que l'espace clos du garage faisait office d' "ampli". Cela dit vous comprendrez qu'une prudente retraite se soit finalement imposée, le temps que le gros de la troupe gagne l'extérieur par une porte cette fois laissée grande ouverte
 
Pour être allé voir ce qui se passait du côté de l'extrémité abdominale, il s'avère que le Xylocope peut piquer (cf. ci-dessous). Plusieurs internautes en ont d'ailleurs fait l'expérience, mais dans des circonstances qui ne remettent pas en cause la non agressivité de la bestiole. Personnellement je n'ai pas testé, car tenir l'énorme et bourdonnante bestiole dans le creux de la main serait vraiment tenter le diable au-delà du raisonnable.
 
 
l'aiguillon venimeux aiguillon de Xylocope "in situ"aiguillon de aiguillon de Xylocope (extrait)du Xylocopa violacea
"in situ" à gauche; isolé (et cliquable!) à droite.
 
 
A noter que l'aiguillon est très petit en regard de la taille de l'insecte, mais aussi par rapport à celui de Vespidae comme le frelon. A noter encore qu'il est légèrement "barbelé" (à fort grossissement), tel un harpon. Chez l'abeille domestique il l'est nettement plus, ce qui explique que le dard reste fiché dans les chairs de la victime, entraînant à sa suite la glande à venin, voire plus encore. Il s'ensuit que l'abeille ainsi mutilée (et quasi "étripée") est condamnée à brève échéance. Concernant le xylocope un témoignage me donne à penser que l'aiguillon est en quelque sorte "réutilisable", comme chez les guêpes.
 
Pour info !

Les acariens nous posent parfois problèmes, mais ils en posent pareillement aux insectes, et ce n'est pas le malheureux xylocope ci-dessous, qui dira le contraire ! Présentement il s'agit en effet d'acariens parasites du type "encroûtant", lesquels vivent aux dépens de l'hôte et finissent par littéralement l'épuiser. Les acariens dits "phorétiques" (ci-dessous également) font seulement du "stop", et si leur nombre peu constituer une véritable gène, c'est toujours momentané.

 
Venu échouer à mes pieds, ce xylocope est victime d'acariens parasites qui forment de véritables encroûtements, impossibles à éliminer par toilettages. A terme l'hôte peut s'en trouver condamné.
 
acariens phorétiques sur bousier (Geotrupes). acariens phorétiques sur nécrophore. acariens phorétiques isolés. acariens phorétiques, gros plan.
Exemples d'acariens dits "phorétiques".
 de gauche à droite: 1)- sur Bousier (Geotrupes); 2)- sur Nécrophore; 3 & 4)- isolés.
Ce ne sont pas des parasites, au sens strict du terme, car ils se font seulement transporter d'un "restaurant " à un autre , autrement dit d'un excrément à un autre pour le bousier, et d'un cadavre animal à un autre pour le nécrophore.
 
 
En guise de conclusion....
 
Au jardin de ma Mère.....
 
Elle aimait beaucoup les fleurs, et son jardin était évidemment très "visité" par tout ce qui portait trompe....mis à part les éléphants!
 
Cette année-là, elle avait un superbe parterre de pétunias multicolores, et il m'amusait de voir les Xylocopes à l'oeuvre. De fait les calices de ces fleurs étaient trop longs en regard de la langue de ces insectes, et surtout beaucoup trop étroits pour qu'ils puissent y pénétrer et se gorger d'un nectar qu'ils semblaient manifestement apprécier. Les grosses bestioles étaient donc contraintes d' "astucer".
 
L'opération, et c'est le terme qui convient, était d'une précision quasi chirurgicale, et d'une promptitude qui témoignait d'une grande pratique. Concrètement nos Xylocopes se posaient sur le calice de la fleur, le derrière côté corolle, et d' un coup de stylet porté d'arrière en avant ils incisaient la base de la fleur, aussi nettement que le ferait un bistouri, mettant ainsi le nectar à portée de langue.
 
C'était systématique, réglé comme du papier à musique, et "nectarisation" comprise le tout ne demandait que quelques instants. Il fallait d'ailleurs y regarder de près, et être très attentif, pour percevoir le hochement de tête qui en une fraction de seconde générait l'incision de la fleur.
 
 
 
FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr