Sur les capucines garnissant un muret du jardin, de jeunes chenilles de piéride du chou ont attiré mon attention. Regroupées au revers ombragé d'une grande feuille, elles se tenaient dressées à la manière des cobras, et se balançaient rapidement en tous sens, donnant l'impression de vouloir dissuader un agresseur ... manifestement inexistant ! Je n'avais jamais vu pareil comportement, mais l'évidence s'est vite imposée. En effet, si Dame Nature a prévu des antigels cellulaires pour les insectes hivernants, elle a manifestement fait l'impasse sur la "clim" ... charge aux bestioles de se débrouiller !
Il faisait particulièrement chaud ce jour là, et l'exposition plein sud du muret aux capucines a fait monter la température de la feuille ( et des chenilles ! ) au-delà du supportable ... d'où le curieux "ballet réfrigérant" ci-dessous observé ! Vous l'aurez compris, la baisse de la température corporelle des chenilles est logiquement obtenue en réduisant la surface en contact avec la "feuille chauffante" ... mais pas seulement ! Les mouvements des chenilles y contribuent en effet efficacement, à l'instar de la petite cuillère que vous faites tourner pour refroidir votre café ! ... CQFD !
Les dégâts !
Contrairement à la chenille de la noctuelle du chou (Mamestra brassicae), qui elle s'attaque au coeur même de la plante, notre Piéride se contente en quelque sorte des alentours, autrement dit des feuilles périphériques, et donc des parties généralement non commercialisées. En fait les nuisances proviennent surtout de l'accumulation des excréments dans les plis et replis de la plante, et de leur dilution par la pluie ou la rosée, ce qui génère des souillures pouvant rendre le légume impropre à la consommation.