Intro !
Qu'il soit anglais
(butterfly),
turc
(kelebek),
grec ,
russe
,
chinois
,
ou arabe
,
le papillon ne saurait se passer de la fleur, ni la fleur du
papillon, tant leur union est le vivant symbole de la
beauté, de la grâce, de l'élégance
et de mille autres choses encore !
En présentant une espèce exotique je déroge assurément au caractère "national" de ce site, mais il n'est pas de règle sans exceptions, et les insectes n'ont d'autres frontières que celles imposées par Dame Nature !
J'ajouterais avoir des "circonstances atténuantes" ( et même très atténuantes ! ), tant la bête est belle, et tant ses précieuses "graines" m'ont été aimablement offertes (*), en vue de réaliser cette spéciale " made in China " !
(*) un tout grand merci à Michaël Knott de Belgique !
Ce papillon est très "tendance" chez les éleveurs, et il fait même le "buzz" sur les forums spécialisés du web. Chacun tenant à faire part de ses heurs et malheurs, il s'ensuit une certaine cacophonie où les contradictions figurent évidemment en bonne place. Cette "page entomo" n'a pas vocation à alimenter le débat, et encore moins la prétention de vouloir le clarifier. Son seul mérite est d'exister, libre à chacun de lui trouver quelque intérêt ... ou pas !
Grand par la beauté, plus que par la taille, ce "papillon lune" (*) est originaire des régions montagneuses de Chine, mais il se rencontre également au Laos, au Vietnam, et sans doute dans les contrées et pays limitrophes. L'espèce est essentiellement nocturne, et ne s'alimente pas, d'où une durée de vie très limitée, n'excédant pas la semaine. Le dimorphisme sexuel est particulièrement accusé, et la confusion à l'évidence impossible, hormis pour le profane qui risque de voir 2 espèces ... là où il n'y en a qu'une !
(*) - il en est de nombreux autres, à commencer par les bien nommés Actias luna (Amérique du Nord), et Actias selene (Asie).
L'élevage de ce papillon est souvent considéré comme délicat, mais en pratique tous les élevages le sont, une traîtreuse "gastapia" ( du genre flacherie par exemple ! ) pouvant ruiner les espoirs des plus chevronnés. L'accouplement est également réputé aléatoire, les mâles ayant fâcheusement tendance à éclore trop tôt ... ou les femelles trop tard ! En dépit d'un "cheptel" relativement réduit je n'ai pas rencontré ce problème, mais il est vrai que les mâles éclosent fréquemment un peu plus tôt chez de nombreux insectes ... pour être fins prêts le moment venu !
Toujours au titre de la rubrique "pourquoi faire simple", certaines chrysalides, au sein d'une même fournée de chenilles, sont susceptibles de se mettre "en pause" ( on dit "diapause" en entomologie ! ), comme cela se produit classiquement chez notre Grand paon de nuit (Saturnia pyri). Chez cette dernière espèce les éclosions peuvent en effet se voir différées d'un an, et parfois même de 2 ans, phénomène pour l'heure en grande partie inexpliqué, et assimilé faute de mieux à un "caprice" de Dame Nature. Cela dit j'ai effectivement des chrysalides en "latence", mais mon expérience avec dubernardi est beaucoup trop réduite pour pouvoir préjuger de leur devenir.
Classiquement fonction de la température, la durée de l'incubation est de l'ordre de 10 à 15 jours ... avec passage à table dans la foulée ! Vous noterez que les chenillettes nouvelles-nées ne passent pas par la case "grignotage du chorion", premier repas incontournable chez de nombreuses espèces. Le pin sylvestre (Pinus sylvestris) semble faire l'unanimité, même si d'autres essences résineuses ( voire feuillues ! ) sont a priori possibles.
Les chenilles d'Actias dubernardi ont la particularité d'être noires dans les premiers jours de leur existence, avant de curieusement "virer" à l'orangé en seconde partie du premier stade larvaire,. Il s'ensuit une très fréquente confusion avec le "vrai" 2e stade, lui même pareillement orangé, mais la distinction est aisée, moyennant un minimum d'attention. Comme les illustrations ci-dessous le montrent, les chenilles du stade 1 en phase orangée ont la tête noire, alors qu'au 2e stade larvaire cette même tête est orangée, et de surcroît nettement plus volumineuse .... mue oblige !
Une autre particularité commence à apparaître au 3e stade larvaire, c'est-à-dire quand la chenille ... "passe au vert" ! Il s'agit de "dorures" pouvant se qualifier de "18 carats" tant leur beauté emprunte au précieux métal. Le problème c'est que leur brillance affole les capteurs des APN, d'où un rendu photographique catastrophique ... et c'est encore peu dire ! Comme vous le verrez ultérieurement il est possible d'un peu "tricher", photographiquement parlant, mais rien ne valant l'oeil humain, il vous reste une seule solution ... élever la bête !