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- L'ATLAS (Attacus
atlas) !
- (Lépidoptère
Attacidae / Saturniidae)
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- Intro !
-
- Même si quelques espèces
fâcheusement introduites sur notre sol y figurent (telles le
frelon asiatique et la punaise américaine), ce site est par
principe réservé aux insectes "bien de chez nous",
lesquels sont par ailleurs savamment qualifiés
d'endogènes, par opposition aux espèces
exogènes
et donc étrangères !
CQFD !
-
- Toute règle ayant ses exceptions,
2 papillons dits exotiques font déjà l'objet d'une
"page entomo". Le premier le doit à
l'étrangeté de son graphisme et de sa chenille
(Brahmaea hearseyi), le second à l'élégance
et la délicatesse de ses formes (Actias dubernardi). Suite
à une très amicale opportunité (grand merci
Richard ! ), l'impressionnant gigantisme de l'Attacus atlas vous
est maintenant présenté. Ce faisant, cette peu
banale trilogie s'en trouve close ... et le fameux "jamais 2 sans
3" confirmé !
-
-
- de gauche à droite: 1
& 2)- l'étonnant graphisme, et la non moins
étonnante chenille de Brahmaea
hearseyi;
- 3)-
l'élégance et la délicatesse d'Actias
dubernardi. Couple, femelle à gauche; 4 &5)- le
gigantisme d'Attacus atlas !
-
- Présentation
!
-
- L'Attacus atlas occupe une grande partie
de l'Asie du Sud-Est, et notamment la Thaïlande, pays
d'origine de mes "pensionnaires". Avec une envergure atteignant 25
cm (voire 28 exceptionnellement), ce papillon nocturne compte
parmi les plus grands connus, record partagé avec l'Argema
mittrei de Madagascar ... encore un poil plus grand !
-
- Comme chez de nombreuses espèces
de papillons nocturnes, à commencer par les Attacidae et
Saturniidae, l'Attacus atlas ne s'alimente pas à
l'état adulte. Il s'ensuit une durée de vie
réduite, de l'ordre de la semaine pour les femelles, et
moins encore pour les mâles dont le rôle est certes
indispensable, mais au final limité en regard du temps
requis pour la ponte.
-
-
-
- Ci-dessus &
ci-dessous
- ... de l'ocre au brun ...
florilège de mâles !
-
-
-
- .... et de femelles ! ...
ci-dessous !
-
-
-
- Evident ! ... mon
cher Watson !
- En raison de la forme des
extrémités alaires antérieures, et de leur
très évocateur graphisme, l'Atlas est parfois
surnommé le "Papillon cobra". Comme la photo et le montage
comparatif ci-dessous le montrent, ce pseudo est
particulièrement approprié.
-
-
- Atlas ! ... le bien nommé
"Papillon cobra" !
- ( à gauche il
s'agit du dessous d'une aile, et à droite du
dessus)
- .(*)
merci à WWW.20 minutes.fr pour le cobra !
-
- Cousinage !
- Au fil des révisions, et de l'avancement des
connaissances, la classification des insectes ne cesse
d'évoluer, du moins ponctuellement.
Bien entendu c'est affaire de spécialistes, et à
titre d'exemple des Familles peuvent se voir "recomposées"
... comme les nôtres ! C'est notamment le cas de l'Atlas,
passé des Attacidae aux Saturniidae, et donc promu cousin
de notre fameux "Grand paon de nuit"... devenu du coup bien
modeste d'apparence face à la stature et la beauté
du géant asiatique.
-
- Attacus atlas ! ...
... Saturnia pyri !
- En dépit de ses 12
à 14 cm d'envergure, et de son statut de plus grand
papillon de France (et même d'Europe !
),
- notre "Grand paon de nuit"
paraît bien minus et pâlot en regard du géant
Atlas, son cousin de la lointaine Thaïlande.
-
- Le dimorphisme sexuel
!
-
- La différenciation est
aisée, et comme toujours grandement facilitée quand
on dispose des 2 sexes, et donc de la possibilité de
comparer ... ce qui doit l'être ! Présentement les
critères morphologiques sont classiques et bien visibles,
à commencer par la grande taille des femelles, et une
bedaine fortement distendue par les nombreux oeufs qui s'y
entassent. Les "faucilles" alaires, nettement plus marquées
chez les mâles, contribuent également à cette
différenciation sexuelle.
-
- En cas de doute, le critère "qui
tue" ( si je puis dire ! ) siège au niveau des antennes,
ces dernières étant très longuement
pectinées chez les mâles ... et fort
brièvement chez ces dames ! Particulièrement visible
et fiable, ce critère est en outre valable pour tous les
Saturniidae ... entre autres espèces !
-
-
- de gauche à droite:
1)- couple d'Atlas de collection permettant
d'appréhender la notion de dimorphisme sexuel, et les
caractères morphologiques présentement
associés; 2)- illustration du dimorphisme
antennaire. Comme vous le verrez ci-après, les imposants
"râteaux" du mâle pourraient se qualifier de
"renifleurs"; 3)- entre le volume de la "bedaine" et les
antennes ... bien difficile de se "planter" ! 4)- couple en
main ... pour le "fun" !
-
- L'accouplement
!
-
- Il est précédé par
l'émission de très attractives phéromones
sexuelles, secrétées par la femelle vierge, et bien
sûr destinées à rameuter les mâles des
environs
(*).
A cet effet ces derniers disposent de "sensilles" (=
récepteurs) ultra performantes situées sur le
"râteau" antennaire, comme ci-dessous à droite. Quand
les molécules odoriférantes ( et "affriolantes" ! )
sont perçues, les prétendants remontent à la
"source", le premier arrivé faisant en sorte que la vierge
.... ne le soit plus !
-
- (*)
les célèbres expérimentations de J.H. Fabre
(1823-1915) sur le "Grand paon de nuit" (encore lui ! ) ont
démontré l'extraordinaire efficience de ces
phéromones, ( et des sensilles réceptrices ! ), les
mâles pouvant être attirés dans un rayon de ...
5 km !
-
-
- Antenne d'un mâle sur le vif,
et détail des innombrables "sensilles"
chargées de capter les phéromones sexuelles
émises par la femelle vierge, le flux attractif cessant
bien sûr dès l'accouplement.
-
- Chez Atlas les émergences
interviennent principalement en début de nuit, mais le
petit matin a aussi des adeptes. La femelle est le plus souvent
réceptive la nuit suivante, et le fait savoir en
émettant les fameuses phéromones sexuelles,
ci-dessus explicitées. La femelle émergente
étant peu portée sur le vol, voire incapable de
tenir l'air tant son abdomen est alourdi par la masse des oeufs,
l'appel sexuel et l'accouplement ont lieu alors que la bête
est encore accrochée à son cocon. Comme toujours
chez les Saturniidae l'accouplement peut se prolonger la nuit
durant ... voire plus ! .... do not disturb !
-
-
- accouplements, et
détails des abdomens "in copula"
-
- Les accouplements spontanés de
l'Atlas sont assez problématiques en élevage,
l'insuffisance de la température et de l'espace vital
étant fréquemment en cause. De ce fait, il est
souvent nécessaire "d'aider la nature" en procédant
à ce qu'il est convenu d'appeler un "accouplement manuel".
Sous réserve que la femelle soit réceptive, et le
mâle bien disposé, il faut maintenir les bestioles
ailes fermées, face à face, et
légèrement en "V" de façon que les
extrémités abdominales soient en contact. Il suffit
ensuite de doucement frotter lesdites extrémités
l'une contre l'autre ... jusqu'à conclusion ! ... si
conclusion il y a ! Pour finir le couple sera délicatement
déposé là où il pourra aisément
trouver prise, et s'accrocher, afin de poursuivre tranquillement
son ouvrage. Il est souvent plus simple d'opérer quand la
femelle est sur son cocon, mais en la matière chacun a sa
méthode ... et seul le résultat compte !
-
- La ponte !
-
- Elle débute sitôt la fin de
l'accouplement, et après un premier "délestage" sur
le feuillage environnant, la femelle peut prendre son essor et
poursuivre sa ponte, Les oeufs sont déposés à
l'unité, ou par petits lots, au gré des plantes
nourricières telles que ( entre autres ! ), les Goyaviers
et Ramboutans, mais aussi le Santol ou faux Mangoustan,
très prisé par l'Atlas Thaïlandais. En
élevage, dans notre "doulce France", le troène et
l'ailante sont incontournables.
-
- Le nombre des oeufs est
évidemment susceptible de varier mais sur la base de 3
femelles incomplètement sorties de leurs chrysalides, et
donc trouvées mort-nées, je pense pouvoir situer les
pontes entre 250 et 300 unités. La température
influe classiquement sur la durée de l'incubation, cette
dernière étant en moyenne de l'ordre de 3
semaines.
-
-
- de gauche à droite:
1)- "bedaine" femelle ... imposante et prometteuse
!
- 2 &3)- en
dépit de leur nombre, 250 à 300, les oeufs de
l'atlas sont relativement gros.
- 4)- comptage des oeufs,
basé sur la dissection de 3 femelles
mort-nées.
-
-
-
-
- les
pages entomologiques d' andré
lequet : http://www.insectes-net.fr