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- LE CIGARIER du
BOULEAU (Deporaus
betulae)
!
- (Coléoptère
Curculionidae)
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-
- Le "secret" du cigarier ...
suite !
-
- c)- l'enroulement
!
Il commence quasiment sitôt la
découpe transversale terminée, et toujours à
partir de l'un des angles supérieurs de la partie
sectionnée. La feuille étant vue de dessus, l'angle
gauche induira un enroulement à droite, c.a.d. dans le sens
des aiguilles d'une montre, et bien sûr
vice-versa.
Contrairement au découpage
proprement dit, vous noterez que l'enroulement se fait toujours
par le dessous de la feuille. Vous noterez également qu'il
est grandement favorisé par le flétrissement de la
partie découpée (puisque privée de
sève), mais aussi par la position verticale de cette
dernière, ses pans flottant plus ou moins au gré du
vent, tel un drapeau ... ou pendants en son absence
!
-
- ...............
- ci-dessus à gauche :
schéma de principe de l'enroulement (feuilles vues de
dessous); à droite : le début de
l'enroulement commence toujours par une des
extrémité (droite ou gauche) de la partie
découpée; ci-dessous
: cigares en cours d'élaboration (la bestiole, ici
invisible, oeuvre à l'ntérieur de
l'enroulement.
-
-
- Comme les photos ci-dessous le montrent (et plus encore la
vidéo finale récapitulative !),
tout le "secret" de l'enroulement tient dans
la position que la bestiole adopte dès l'ébauche de
son cigare, c.a.d. dès le premier repli de la feuille.
Quelque soit le sens de l'enroulement ( droite ou gauche ! ) la
bestiole se place toujours en "chevauchement", les pattes d'un
côté cramponnant la partie enroulée, et celles
de l'autre côté se positionnant sur la zone encore
flottante . Vous l'aurez compris, il suffit que la bestiole tire
d'un côté ou de l'autre (ou simultanément des
2 côtés ! ) pour générer l'enroulement
... milimètre par millimètre !
A noter enfin que l'insecte ne travaille
jamais la tête en bas, et qu'il "se les roule" en se
positionnant le plus souvent à la partie supérieure
de son cigare, d'où sa conicité, l'étroitesse
de la partie supérieure s'opposant à la
pénétration de la pluie.
-
-
- la bestiole à l'oeuvre
!
- Vue générales et
détails montrant la fameuse technique du "chevauchement"
(décrite au paragraphe ci-dessus) qui permet l'enroulement
de la feuille. Est-il besoin de le préciser les efforts
fournis par ce minuscule cigarier sont considérables, et
bien sûr un "pétard" ne se roule pas en 5 mn ,
d'autant que plus la feuille découpée est large,
plus il y a d'enroulements.
-
-
-
- Au terme de la confection de son
"cigare" la bestiole joue longuement du rostre et sans doute d'une
secrétion annexe (salivaire ou autre) pour ponctuellement
"souder", la toute extrémité de l'enroulement afin
d'éviter un déroulement ... de facto
inévitable ! Comme les photos ci-dessous le montrent vous
noterez les "soudures", mais aussi la densité des
enroulements et du travail que cela implique. A cela s'ajoute un
peu banal savoir faire ... fut-il instinctif !
-
- .
................
....... .
- à gauche : mise en
évidence des "soudures" anti-déroulement; au
centre : "soudeuses" en action.
- à droite : coupes
transversales, et longitudinale, de cigares illustrant bien le
savoir faire de la minuscule bestiole.
-
- D)- ... de tout un peu
!
-
- ci-dessus : fins de
chantiers ... ou la "satisfaction du devoir accompli" !
- ci-dessous : il
n'était pas rare de voir les mâles, à
l'évidence très "demandeurs", venir importuner les
femelles à l'oeuvre ... a priori sans succès
!
- à l'extrême droite
un "plan à 3" a même été observé
!
-
-
- E)- ... à
l'impossible nul n'est tenu !
-
-
- Les ratés ne sont pas rares, et
le vent en est logiquement le principal responsable. La plupart du
temps l'enroulement est seul en cause, car l'accroche des pattes
de la bestiole est telle que la découpe va toujours
à son terme, fut-elle rendue plus laborieuse sous les
rafales. Le vent ajoute évidemment aux difficultés
de photographier et plus encore de filmer ces minuscules
bestioles. En cette année 2023 il s'est d'ailleurs
montré particulièrement persistant d'ou une
vidéo récapitulative bien loin d'être à
la hauteur des heures quotidiennement passées sur le
terrain. Certaines bestioles font parfois preuve
d'originalité, comme ci-dessus à l'extrême
droite, mais ce genre de manifestation reste exceptionnel.
Reproduction et
développement !
- No comment
!
-
- Tout commence bien sûr par
l'incontournable accouplement, prélude à la ponte,
et donc à la confection des fameux "cigares". J'en profite
pour rappeler que ces derniers doivent impérativement
tomber à terre, le moment venu, afin de permettre aux
larves de poursuivre leur développement, et de le conclure
en abandonnant les restes de leur cigare pour se nymphoser en
terre
-
- Curiosité faisant, si l'envie
vous prend de "dépendre" et dérouler ces
"pétards" miniatures vous risquez fort d'être
déçu car vous verrez qu'il n'y a rien à voir
... sauf que ! Plusieurs oeufs sont pourtant là et bien
là ! A décharge ils sont évidemment à
la mesure de la petitesse de la femelle ... mais pas que !
Vérification faite les oeufs sont
émis dès les premiers enroulements du cigare,
à raison de 3 à 4 oeufs en moyenne, mais 6 ont
été parfois observés. Vous noterez qu'ils
sont toujours insérés dans l'épaisseur de la
feuille, d'où leur quasi invisibilité, hormis la
présence d'une légère boursouflure. Dans un
premier temps les larves évoluent à la
manière des chenilles mineuses, et donc sous
l'épiderme des feuilles. Gain de taille faisant
l'évolution se poursuivra à l'intérieur
même du cigare, et bien sûr à ses
dépens. Comme précédemment rappelé,
une fois sa croissance achevée la larve va abandonner ce
qui reste de son "garde-manger" afin de s'enterrer et se nymphoser
au sein d'une logette à sa mesure..
-
-
............
- ci-dessus à gauche
: vue d'ensemble des point d'insertion des oeufs; et à
droite : détail de points d'insertions
- ci-dessous à gauche :
les oeufs ! ... logiquement "minus"! à droite :
les parasites (pour l'heure non identifiés !) sont
déjà à l'oeuvre !
-
.............
-
-
-
-
- ci-dessus : très
jeunes larves après extractions;
- ci-dessous : les
boursouflures de l'épiderme témoignent d'un mode de
vie larvaire "souterraine",
- temporairement assez comparable
à celui des chenilles mineuses.
- .
-
- Deux mois plus tard
!
-
-
- Le cigare nourricier ayant parfaitement
tenu son rôle, les 5 larves qu'il hébergeait sont
parvenues à terme et donc à la phase enterrage. Bien
entendu j'attendais la suite, et donc les nymphes ... qui ne sont
jamais venues. J'ai sans doute eu le tort de conserver ces larves
"intra muros", afin de mieux les suivre, là où la
vernalisation est possiblement nécessaire pour
déclencher la nymphose ... et la suite !
-
- Pour conclure !
Au final, et je pense que vous en
conviendrez, notre génial petit cigarier méritait
bien cette page, d'autant que la modeste bestiole témoigne
éloquemment de l'incroyable "ingéniosité" de
la Nature, et plus exactement des étonnantes adaptations
issues de l'Evolution. D'aucuns y verront une forme
d'intelligence, fut-elle instinctive, et au fil de plus de 50
années consacrées à l'observation et
l'élevage de bestioles en tous genres, j'avoue parfois
m'interroger !
En dépit de ses imperfections
"venteuses" cette
vidéo
récapitulative
mérite votre attention !
-
-
FIN
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
:
http://www.insectes-net.fr