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- le CITRON
!
- (Gonepteryx rhamni,
Lépidoptère Pieridae)
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-
- Intro !
-
- Avec
le "Citron" les choses sont claires, car il n'est point
nécessaire d'aller chercher midi à quatorze heure,
pour trouver la corrélation entre la bestiole et son
appellation vernaculaire.
-
- A l'inverse, l'origine de certains noms
communs de papillons (entre autres insectes) demeure pour le moins
obscure. C'est par exemple le cas de la "Grande tortue" (
Nymphalis
polychloros
), d'où la
présentation, en exclusivité, d'une
version
explicative inédite
... et très perso
!
-
- Plus sérieusement, je dirais que
la banalité patronymique du Citron cache en fait de peu
communes spécificités comportementales, et surtout
physiologiques. A découvrir au gré de cette 120
ème "page entomo", et d'un site .... "la valant bien"
!
-
- Présentation
-
- Le Gonepteryx rhamni, alias le "Citron",
fait partie des Pieridae, Famille de papillons diurnes
dépassant de peu la vingtaine d'espèces en France
métropolitaine. Ce papillon est très largement
répandu, y compris au-delà de nos frontières,
puisqu'il occupe quasiment toute l'Europe, mais aussi l'Afrique du
Nord et l'Asie tempérée, le tout en se permettant
d'aller flirter avec la ... Sibérie !
-
- N'ayant pas d'exigences
écologiques très restrictives, le Citron peut se
rencontrer pratiquement partout, d'où son statut
d'espèce "ubiquiste". Bien qu'il puisse exceptionnellement
atteindre 2000m, c'est avant tout un hôte des plaines et de
l'étage collinéen, où il fréquente les
bois clairs, friches, haies, lisières forestières,
zones bocagères ... et votre jardin à l'occasion !
.... le tout en affectionnant une certaine humidité,
fut-elle ponctuelle.
-
- exemple de Citron
"étalé" ....
.... et donc issu de collection !
- l' envergure moyenne de
l'espèce est de l'ordre de 50 à 60
mm
-
- Bien qu'il puisse s'observer à
différentes périodes de l'année, le Citron
n'a qu'une génération annuelle (= "monovoltin"),
d'où une longévité digne du "Guiness", du
moins pour un papillon, Elle atteint en effet les 12 mois, et de
ce fait les "nouveaux nés" peuvent côtoyer les
survivants de la fournée parentale ... et donc de
l'année précédente! Vous l'aurez compris le
cycle n'est pas ordinaire, même si quelques autres
espèces ont un "cursus" assez comparable, tel le superbe
Morio
(Nymphalis antiopa, voir site).
-
- En dépit de sa vaste
répartition, l'espèce est remarquablement stable, et
cela au grand dam des collectionneurs toujours épris de
variations géographiques ou individuelles. Le Citron n'est
pas une espèce rare, mais au train où vont les
choses ... il pourrait fort bien le devenir !
-
-
- "Citronnades" .... si je puis
dire !
- En dehors du vol, et
contrairement aux autres papillons, vous le verrez toujours les
ailes fermées ...
- ... hormis "exception
exceptionnelle" !
-
- La chenille du Gonepterix rhamni vit sur
les Rhamnacées (d'où la dénomination de
"rhamni"), tels les Nerpruns, et surtout la Bourdaine (voir
ci-dessous),. Le fusain, et le troène, pourraient
semble-t-il convenir, du moins exceptionnellement ... mais j'avoue
n'avoir pas testé !
-
-
- à gauche: jeune pied de
Bourdaine (Frangula alnus) m'ayant servi de "pondoir"; au
centre: enfourchures typiques en "baleines de
parapluie"; à droite:
un beau pied de Bourdaine. Encore
appelé "Bois noir", cet arbuste peut atteindre 4 à 5
m, et son écorce est très
reconnaissable.
-
- Le dimorphisme
sexuel
-
- Comme l'illustration ci-dessous le
montre, le dimorphisme porte sur la coloration. Il est
particulièrement net, du moins si on considère le
dessus des ailes, car les dessous diffèrent beaucoup moins,
comme le trio ci-dessous (en main) en témoigne.
-
- En raison du blanc verdâtre
très pâle du dessus de leurs ailes, les femelles en
vol peuvent prêter à confusion avec d'autres
piérides, et notamment avec celle du chou (Pieris
brassicae, voir site), en raison de tailles assez comparables.
-
- "Citron" ....
... "Citronne" !
- les dessus sont bien
tranchés ... mais les revers (ci- dessous) le sont
nettement moins !
-
-
-
- de gauche à
droite: 1 & 2)- exemples de femelles.
- 3)- 2 femelles, et 1
mâle sur le doigt en premier plan; 4)- couple
(femelle à gauche)
-
- Le secret du
Citron
-
- Son exceptionnelle
longévité l'amène évidemment à
devoir faire face à l'ensemble des contingences climatiques
saisonnières, à commencer par les redoutables
froidures hivernales. Quelques autres papillons diurnes peuvent
jouent les émules, tel le "Morio"
précité, ou encore le bien connu "Paon
du jour", mais la
différence comportementale est d'importance. Ces
dernières espèces sont en effet tenues de se
préserver du gel, là où notre Citron se
contente d'attendre des jours meilleurs, sous la protection toute
symbolique de quelques feuilles mortes, d'un buisson de ronces, ou
de 3 feuilles de lierre.
-
- Pour ce faire, et aussi surprenant que
cela puisse paraître, le Citron secrète à son
gré un véritable "antigel" cellulaire très
comparable au glycérol entrant par exemple dans la
composition des antigels automobiles. Dès lors, vous
comprendrez qu'il puisse neiger d'abondance, ou geler à
pierre fendre, sans que la bestiole en pâtisse outre mesure,
même en se retrouvant aussi givrée que le citron de
votre assiette à dessert ... et croyez-moi, ce n'est pas
une image !
-
- Cette peu banale faculté m'en
donnant l'occasion, je soulignerais l'inventivité de la
Nature, puisque la roue est bel et bien la seule invention
humaine. Je soulignerais également tout
l'intérêt de la Bionique, science basée sur
l'étude des "inventions de la Vie", en vue de leur
transposition à des fins industrielles, et croyez-moi de
nouveau, les applications sont légion.
-
-
- " en veux-tu ... en voilà
" !
-
- Le cycle de
l'adulte
-
- Compte tenu de la brièveté
de leur vie, les papillons sont généralement
très "sexe" dès l'émergence, mais en la
matière notre Citron ... n'est pas pressé ! Le jeu
de mots est certes facile, mais il a le mérite de
parfaitement coller à la réalité, puisque le
"Citron nouveau" paraît en Juillet .... pour "convoler" au
printemps suivant !
-
- Entre temps le nouvel adulte va butiner à
satiété, et constituer ainsi des réserves
graisseuses lui permettant de supporter une longue "diapause"
estivale. En d'autres termes notre Citron se retire dans une zone
aussi fraîche et ombragée que possible, où il
se met littéralement ( et physiologiquement ! ) "en pause",
afin de se soustraire aux chaleurs du plein été.
L'automne venu le papillon va brièvement se
réactiver, histoire de refaire le plein, avant de retomber
en léthargie, cette fois hivernale.
-
- Compte tenu de refuges hivernaux pour le
moins sommaires, le Citron est évidemment très
exposé et réactif au réchauffement ambiant.
De ce fait il est généralement le premier à
reprendre du service, et cela très tôt en saison,
mais toujours "en pointillé", c'est-à-dire au
gré des premières belles journées de
Février.
-
- Dans un premier temps les mâles
sont les seuls à se dégourdir les ailes, mais la
constance et rapidité du vol font qu'ils semblent nettement
plus enclins à chercher l'âme soeur qu'à
butiner ! Cette fois l'attente sera brève, de l'ordre de 2
à 3 semaines suivant la météo, puis ce sera
la pariade et la ponte (ci-dessous décrites); en l'attente
du dernier battement d'aile ... puisque tout a une fin, y compris
au pays des Citrons !
-
-
- ... pour le plaisir ! .... en
gros plans !
-
- La
pariade
-
- Chez de nombreux animaux, une parade
dite nuptiale précède souvent la pariade, autrement
dit l'accouplement. Les modalités sont évidemment
aussi diverses que les espèces concernées, mais la
finalité reste immuable, à savoir séduire
l'élue ... et bien sûr perpétuer
l'espèce !
-
- Vous l'aurez compris, notre Citron fait
partie des espèces "paradeuses", et cela se traduit par un
très gracieux ballet aérien, où la femelle
impose le rythme et les "figures". Concrètement, le couple
volète de concert, tantôt en faisant du "sur place",
tantôt en jouant les ascenseurs, tantôt en esquissant
un semblant de fuite .... mais toujours de façon
parfaitement synchrone ... et toujours en restant à 30 cm
l'un de l'autre ! ... comme si un lien invisible les unissait
!
-
- Au terme de ce très
éthéré "pas de deux", où le couple ne
fait qu'un sans jamais être "collé-serré", la
femelle se pose où il lui plaît ... et sort le grand
jeu ! En attendant l'illustration voulue, imaginez le
frémissement des ailes grandes ouvertes, et
légèrement rabattues tel un toit peu pentu ...mais
aussi l'abdomen relevé, pour ne pas dire dressé, et
fort éloquemment offert ! Ainsi va la Vie au pays des
Citrons ... en souhaitant qu'elle dure et perdure encore
très très longtemps !
-
- La
ponte
-
- La Nature fait bien les choses, et mieux
vaut, car la ponte du très précoce Citron correspond
pile poil au débourrage plutôt tardif de la
Bourdaine, l'arbuste nourricier préféré des
chenilles. De ce fait les oeufs sont déposés sur les
bourgeons foliaires tout juste "éclatés" (comme
ci-dessous à gauche), ou au revers du très jeune
feuillage. Le plus souvent les oeufs sont pondus isolément,
ou par quelques unités, mais il n'est pas rare que
plusieurs femelles se succèdent, ou qu'une même
pondeuse ... passe et repasse !
-
- L'oeuf frais pondu est blanc, et en
l'espace de quelques jours il vire au jaune, puis à
l'orangé. Vous noterez qu'il est très
allongé, caractère commun à toutes les
Pierides. Compte tenu de la période de ponte, la
durée de l'incubation est très fortement tributaire
de la météo. En "intérieur" elle est d'une
dizaine de jours, et je pense qu'elle doit au moins doubler en
extérieur, mais je ne saurais l'affirmer.
-
-
-
- exemples de pontes du
Citron
- de gauche à droite: 1
à 4)- oeufs frais pondus, et donc blancs; 5)-
passage au jaune quelques jours plus tard; 6)-
l'orangé final.
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-
-
- les
pages entomologiques d' andré
lequet : http://www.insectes-net.fr