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Intro
Les coccinelles comptent parmi les plus
populaires et les mieux perçus des insectes. A ce titre on
peut considérer qu'elles sont aux insectes ce que les
hirondelles sont aux oiseaux.
Présentation
Toutes ont en commun une forme
hémisphérique, autrement dit globuleuse, et des
pattes si menues qu'elles paraissent ne point en avoir. Par voie
de conséquence ces bestioles trottinent plus qu'elles ne
marchent, et on peut même dire qu'elles semblent glisser
plus qu'elles ne trottent. Ajoutez à cela la
rapidité du déplacement, l'aisance des changements
de directions, la faculté de s'arrêter pile et de
repartir "plein pot" sur l'instant, et vous conviendrez que
l'insecte paraît tout droit sortir des studios deWalt Disney
ou s'être échappé d'une foire aux autos
tamponneuses.
La coccinelle à 7 points
(Coccinella septem-punctata), et ses larves à divers
stades. C'est la plus connue des espèces françaises,
et c'est aussi l'une des plus grosses. Les autres espèces,
près d'une centaine en France, mais très souvent
plus petites, et par ailleurs très diversement
colorées et ponctuées.
Biologie
En dépit de ses rondeurs rassurantes, et de la
sympathie qu'elle suscite, la gentille "Bête à bon
Dieu" de notre enfance est en fait un redoutable prédateur,
pour ne pas dire une véritable tueuse, et ses larves le
sont tout autant sinon plus. A titre d' exemple celle de notre
coccinelle à 7 points est capable de détruire ses
250 pucerons quotidiens, et le "score" des grosses espèces
exotiques confine le génocide.
Mis à part de rares espèces phytophages ( genre
Epilacna) les coccinelles et leurs larves se nourrissent
essentiellement de pucerons et de cochenilles, mais à
l'occasion elles peuvent s'en prendre à de menus insectes.
Certaines espèces de coccinelles sont plus ou moins
spécialisées, et ne consomment que des cochenilles,
ou que des pucerons, voire qu'une seule espèce de ces
proies.
Les coccinelles sont sexuées, mais mâles et
femelles se ressemblent. Les ufs (souvent plusieurs
centaines), sont pondus sur les feuilles par petits paquets, et
à proximité des futures victimes. Ces oeufs donnent
des larves qui au terme de leur 4ème stade vont se
transformer en nymphes, lesquelles donneront à leur tour
des imagos, c.a.d. des insectes adultes et donc aptes à se
reproduire.
Quelques images
d'oeufs et de larves ...
(prélude à une refonte
générale de cette très ancienne "page
entomo")
Exemples de pontes de
coccinelles.
à gauche: les
oeufs sont pondus au milieu de la colonie de pucerons, autant dire
que le déjeuner des futurs "bébés"
coccinelles est déjà servi.
à droite: une
larve de la fameuse coccinelle asiatique asiatique (Harmonia
axyridis) dévorant les oeufs d'une "7 points" bien de chez
nous.
......................
à gauche: jeunes larves de
coccinelles venant d'éclore. Au milieu de la seconde photo,
un "bébé" coccinelle tout frais éclos, et
donc non encore pigmenté. à droite: larves de
coccinelles "nouvelles-nées", et donc très
"minus".
nymphes .... ....
et jeunes adultes!
autre exemple: nymphes et
adultes de Chilocorus renipustulatus
Les coccinelles peuvent vivre au-delà d'une
année, et doivent donc hiverner, ce qu'elles font souvent
par petits groupes. On peut les trouver sous les mousses, les
écorces, dans les vieux bâtiments, et à
l'occasion elles apprécient un coin de véranda ou
encore l'angle d'un plafond de la maison. Sous nos climats les
coccinelles ont généralement 2
générations, la première au printemps (issue
des hivernants) et la seconde en été. C'est la
génération estivale qui hivernera et donnera la
génération printanière de l'année
suivante.
quelques espèces de
coccinelles
Les coccinelles adultes n'ont guère de
prédateurs et on pense que cela est dû au
phénomène de l'autohémorrhée, sorte de
saignée réflexe qui survient lorsque l'insecte se
sent agressé. Concrètement cela se traduit par
l'exudation dissuasive d'un "sang" très âcre, qui le
plus souvent perle au niveau des articulations des membres. Connu
sous le nom d'autohémorrhée ce
phénomène n'est pas propre aux coccinelles et il est
particulièrement spectaculaire chez les Timarcha,
d'où le nom de "crache sang" donné à ces gros
coléoptères de la famille des
Chrysomélidés.
Les coccinelles peuvent ponctuellement abonder quand les
conditions s'y prêtent (nourriture elle-même
abondante, météo favorable), mais les pullulations
les plus spectaculaires relèvent de concentrations plus ou
moins migratoires dont on ignore encore les déterminismes
exacts.
L'anecdote ci-dessous témoigne
de ce type de pullulation, et démontre si besoin
était que rien ne saurait arrêter un entomologiste
.... et surtout pas le regard d'autrui !
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Comme pour les "bousiers",
c'était en Vendée, et c'était il y a
longtemps ....
La saison battait son plein et les
plages étaient prises d'assaut par des milliers de
vacanciers avides de soleil et de flots bleus. C'est alors que des
nuées de coccinelles se sont abattues sur le littoral, au
grand dam des corps dénudés assaillis de toutes
parts à l'instar de vulgaires colonies de pucerons
....
A l'époque le
phénomène faisait quasiment la une des
médias, le monde scientifique se perdait en conjectures, et
les langues allaient bon train dans les chaumières, ou plus
exactement dans les "bourrines" .....
Les entomologistes, eux, se frottaient
les mains car de telles abondances sont exceptionnelles et souvent
prometteuses d'espèces ou de variations
intéressantes quasi introuvables en temps
normal.
En compagnie de Michel Coupat (ami
âgé qui fut mon maître es entomologie), nous
chassions sur le haut de la dune surplombant la plage, et ne
savions où donner du flacon tant les coccinelles de toutes
sortes abondaient. C'est alors qu'un grand gaillard en maillot de
bain nous interpelle, et vient vers nous en gesticulant.
Intrigués nous l'attendons, et là ... surprise!
L'homme captait les coccinelles comme un
aimant la limaille. Elles arrivaient et se posaient sur lui par
dizaines, et sitôt chassées sitôt revenues.
L'explication était certes classique (il transpirait
beaucoup suite à un long footing, et bon nombre d'insectes
apprécient ce type d'effluves), mais le résultat
n'en demeurait pas moins spectaculaire.
Bien entendu ce qui devait
arriver arriva ....
Bras levés, et juché sur
un promontoire naturel, notre gaillard tournait lentement sur
lui-même tandis que mon vieil ami se livrait à une
inspection corporelle en règle, tout en "picorant" du bout
des doigts les bestioles jugées ça et là
intéressantes. Cet ami était plutôt
frêle et petit, et la disparité des statures ajoutait
encore à la cocasserie de la situation. Le comble a
été atteint quand notre vacancier s'est figé
dans une pose digne d'une statue antique et que le vieil homme
s'est mis à graviter autour de cet éphèbe
d'un nouveau genre, tout en continuant de "picorer" les fameuses
coccinelles au gré d'une cuisse, d'un torse, d'une
épaule ... ou d'un maillot !
Ce jour-là j'ai eu le sentiment
que toute la plage nous regardait ... et c'était sans doute
vrai !
FIN
les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr