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- le MOUSTIQUE COMMUN
(Culex pipiens) !
- (Diptère
Culicidae)
-
- ... en attendant
que le fameux "Moustique tigre" (Aedes albopictus) arrive en Pays
de Loire ...
-
(page 2 sur 3)
-
- - pour quitter les
agrandissements, et les
vidéos,
faire "page
précédente" dans votre navigateur
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-
- Readme !
Alors que cette page entomo était sur le point
d'être mise en ligne, le quotidien "OUEST-FRANCE" du jour (
7 août 2014 ! ), faisait état de l'arrivée du
"tigre" à Fontenay-le-Comte, en Vendée (dpt.
jouxtant la Loire-Atlantique où je réside). Comme
vous le verrez, le traitement mis en oeuvre par l'E.I.D.
(Etablissement Interdépartemental pour la
démoustication du littoral atlantique) "cadre" parfaitement
avec ma conclusion ... et mes interrogations !
- Pour la petite histoire, mais aussi pour
la grande, vous noterez qu'un autre "tigre" a de longue date
précédé ce moustique, puisque Georges
Clémenceau, ainsi surnommé, est né en
Vendée, à Mouilleron-en-Pareds, le 28 Septembre
1841.
-
- Intro !
En entomo un insecte en cache souvent un
autre ( comme les trains ! ), et cela vaut pour le moustique
commun, alias Culex pipiens. Il y a en effet celui des champs ...
et celui des villes ! ... comme les fameux rats de la fable ( Jean
de la Fontaine !). Sans doute un peu "écolo", le campagnard
apprécie les eaux claires pour se reproduire, et les
oiseaux pour y puiser son déjeuner
(1),
alors que le villageois recherche les sites pollués, et
préfère ... notre épiderme !
Certes la réalité est moins
tranchée (quoique ! ) mais cela illustre bien la
plasticité comportementale et physiologique des moustiques,
d'où des capacités de nuisances accrues, et des
problèmes sanitaires à l'avenant. Ce site
n'étant pas à vocation
médicale
(2), je me bornerais aux seules
approches biologiques et morphologiques du Culex pipiens,
moustique "bien de chez nous" ... et de chez moi !
(1) - d'où le nom
de pipiens, appellation dérivant de pipio, nom latin du
pigeon ...CQFD !
(2)
-
afin d'illustrer la
dangerosité, la diversité, et la complexité
du monde des moustiques, sachez qu'au niveau mondial on
connaît 464 espèces d'Anophèles, dont 68 sont
aptes à transmettre la malaria, laquelle touche 207
millions de personnes et est à l'origine de 627.000
décès en 2012 (Wikipedia) ... de quoi relativiser la
fameuse chikungunya ... sans pour autant la minimiser
!
-
- Présentation
!
Au risque d'enfoncer des portes ouvertes,
pour ne pas dires béantes, sachez que plus de 3500
espèces de moustiques sont actuellement recensées au
niveau mondial, que 65 d'entre-elles squattent notre doulce
France, et que le moustique commun ( Culex pipiens pour les
intimes ! ) mérite bien son nom ... tant il commun dirait
Monsieur de La Palisse ! Commun il l'est en effet, et cela en
raison d'exigences écologiques relevant du "passe-partout",
lesquelles lui permettent de prospérer dans toutes les
zones tempérées de l'hémisphère nord.
Autant dire que l'espèce n'est pas menacée
d'extinction, et que les "démoustiqueurs" ont du pipiens
sur la planche !
Non content d'être largement
répandu, ce "Culex" est de surcroît très
prolifique, et la rapidité de son développement (2
à 3 semaines) lui permet de multiplier les
générations au cours d'une grande partie de
l'année. Comme si cela ne suffisait pas ce moustique
pourrait se développer dans un verre d'eau, et croyez-moi
j'exagère à peine, les coupelles de nos pots de
fleurs et jardinières en témoignant. Vous l'aurez
compris les grandes étendues d'eau ( lacs ou étangs
par exemple), ne sont pas la tasse de thé du pipiens. Pour
imager le propos je dirais qu'il préfère une bassine
à un bassin, tout récipient ou "contenant"
occasionnel à ciel ouvert suffisant en effet à faire
son bonheur. J'ajouterais que la fidélité au lieu de
naissance prévaut très souvent, mes fûts pour
la "récup" de l'eau de pluie, et un vieux seau
volontairement "oublié" au fond du jardin en attestant !
Ces propensions casanières font que les déplacements
n'excèdent pas quelques centaines de mètres,
dispersion et propagation pouvant être favorisées par
le vent.
-
-
- Le Culex pipiens ....
véritable archétype du moustique
!
- Pour info ... ou rappel :
les moustiques font partie des Diptères (comme les
mouches),
- et à ce titre ils sont
dotés de 2 ailes, là où les
Hyménoptères (comme les abeilles ou les
guêpes) en ont 2 paires ... et donc 4 !
-
- Contrairement à certaines
espèces qui prennent un malin plaisir à vous pourrir
la sieste, le Culex pipiens commence à s'activer à
la tombée du jour, et c'est lui qui vient nuitamment vous
"saigner" jusque dans votre lit. Je devrais d'ailleurs dire c'est
"elle" car seules les femelles sont "hématophages", la
richesse d'un repas sanguin étant nécessaire au
développement des oeufs, et à terme de la ponte. Le
mâle, plus frugal, se contente de butiner, et ce faisant de
polliniser, mais c'est là une maigre compensation en regard
des nuisances par ailleurs occasionnées. Quant' à la
familière notion de "viande à moustiques", sachez
qu'elle n'est pas dénuée de tout fondement. En
effet, si le CO2 et le rayonnement infrarouge que nous
émettons restent les "valeurs sûres" de la
détection, les moustiques peuvent être attirés
par des odeurs corporelles plus "perso", associées ou non
à d'autres "senteurs" (parfums, ou alcools par
exemple).
-
-
- De grands yeux verts à facettes
pour mieux vous voir, des antennes bardées d'organes
olfactifs pour mieux vous repérer,
des ailes bourdonnantes pour mieux "charmer"
vos oreilles, et une trompe vulnérante hyper
sophistiquée pour mieux déjeuner ... à vos
dépens ! Ainsi pourrait se résumer ( façon
Chaperon rouge ! ) la "carte de visite" d'une de nos plus
détestées bestioles.
Vous noterez que les Culex (près de
800 espèces au niveau mondial), correspondent à ce
qu'on appelle les "vrais" moustiques, et qu'ils sont notamment
caractérisés par la présence d'ailes
dotées de franges et d'écailles. Vous noterez
également que tel l'étui d'un poignard, la partie
visible de la trompe n'est que la gaine de protection du
dispositif de perforation et d'aspiration, gaine d'ailleurs
recouverte d'écailles. Nota: bien que
très imparfaites ces photos relèvent de l'exploit en
raison de l'extrême petitesse de ces organes et de
l'utilisation d'un APN dit "compact", et donc "grand
public".
-
-
La bestiole ayant inventé
l'anesthésie locale et les anticoagulants bien avant
l'homme, la piqûre est sur l'instant indolore, mais la suite
l'est parfois beaucoup moins. Par-delà une "grattouille"
connue de tous, une simple piqûre peut en effet transmettre
des pathologies à la fois variées et fort graves
pour certaines. En France les piqûres de moustiques ne
prêtent pas à conséquence, du moins pas
encore, car le réchauffement climatique et l'arrivée
du fameux "moustique tigre" (Aedes albopictus) peuvent
évidemment changer la donne. Bien entendu les animaux sont
également concernés, la transmission de la
myxomatose étant par exemple relayée par les mouches
hématophages, les tiques.... et les moustiques !
Pour conclure j'ajouterais qu' à
l'état adulte ou larvaire les moustiques
représentent une biomasse alimentaire non
négligeable, laquelle profite à de très
nombreux animaux (oiseaux et mammifères insectivores,
sauriens, batraciens, insectes). A titre d'exemple les libellules
sont l'un des principaux prédateurs des moustiques,
d'autant que les 2 espèces cohabitent à
l'état adulte, mais aussi larvaire. C'est moins vrai pour
les poissons, plus gourmands en eau si je puis dire, encore que
les gambusies (Gambusia affinis), puissent être
utilisées ( avec plus ou moins de bonheur ! ) dans la lutte
biologique contre les moustiques. Originaires d'Amérique
centrale ces petits poissons culiciphages (5-6 cm) sont
acclimatés de longue date, notamment en Corse et dans le
"Midi".
-
- Dimorphisme sexuel
!
- Fastoche me direz-vous puisque tous ceux
qui piquent sont des femelles (et que je viens de l'écrire
! ), d'où la notion de dimorphisme comportemental, lequel
concerne également le fameux bourdonnement. La "sono" des
femelles est en effet différente ( question de
fréquence ... comme la FM ! ), y compris pour chaque
espèce de moustique, et c'est même à cela que
les mâles "repèrent" les partenaires potentielles. La
suite est affaire de phéromones sexuelles, la belle en
émettant si elle est consentante ... le mâle allant
voir ailleurs dans le cas contraire ! Comme les photos ci-dessous
le montrent, il est d'autres critères, cette fois
morphologiques ... et plus classiques !
-
- Elle ! ...
.........
... et lui !
- Chez les insectes les antennes
diffèrent souvent selon les sexes (bon nombre de papillons
nocturnes, ou de coléoptères longicornes par
exemple), et cela vaut pour notre "maringouin" ... comme diraient
nos cousins du Québec ! Via les agrandissements, et les
encadrés, vous verrez que les antennes du mâle sont
"plumeuses", et celles de la femelle "déplumées" (
si je puis dire ! ). Le dimorphisme porte également sur
l'abdomen, celui des femelles étant logiquement plus
"spacieux", car au pays des moustiques tout va très vite,
et le volume des pontes est loin d'être
négligeable.
-
- La ponte !
Elle est échelonnée et
conditionnée par l'importance et la qualité des
"prises de sang". Une ponte réduite peut toutefois avoir
lieu avant le premier repas (femelles dites "autogènes"),
mais toujours après accouplement, comme il se doit. Au
cours de ses 2 à 3 mois de vie une femelle "bien nourrie"
peut pondre de 2000 à 3000 oeufs par lots de 100 à
400 unités (le chiffre de 8000 parfois avancé me
paraît excessif). Vous noterez que les femelles disposent
d'une bien nommée spermathèque (réceptacle
servant à la fois de réservoir et de "distributeur")
ce qui réduit d'autant les accouplements ... un seul
suffisant !
Dès la tombée du jour les
futures pondeuses arrivent sur site et commencent à
tournicoter en quête du meilleur point de ponte, les plus
chanceuses ou les plus pressées se mettant à
l'oeuvre avant même la survenue du crépuscule. Les
pontes peuvent être déposées à la
surface de l'eau, ou de feuilles mortes partiellement
immergées, ou encore le long des parois du "contenant".
Dans tous les cas elles flottent, et sont susceptible de
dériver à leur gré (et à celui du vent
!). Noires (blanchâtres à l'émission) et plus
ou moins elliptiques, telles se présentent les très
typiques pontes du Culex pipiens. Dans leur forme la plus aboutie
elles dépassent couramment les 300 oeufs et ressemblent
à de minuscules barquettes (rien à voir avec celles
du micro-ondes ! ) de 3 ou 4 mm, avec les extrémités
légèrement relevées. Egalement
qualifiées de navettes (là encore en raison de leur
forme elliptique), ces pontes sont hydrofuges et donc parfaitement
insubmersibles.
-
-
...........
- ci-dessus à gauche:
exemples de pontes récoltées en l'espace de 2 jours
sur un fût de récupération des eaux pluviales.
Comme vous le verrez à l'agrandissement celles du 2e jour
ont été comptées (moyenne 222); à
droite: gros plans de pontes.
- ci-dessous à gauche:
pontes recto / verso ... sur mon échelle favorite !
à droite: détail des oeufs. Vous noterez leur
disposition, leur aspect fusiforme, leur taille (1 mm), et le fait
que les larvules s'y développent la tête bas,
position qu'elles conserveront jusqu'au terme de leur vie
larvaire
-
...........
-
-
- Pondeuses à
l'oeuvre !
-
.................
- ci-dessus et ci-dessous à
gauche: pondeuses à l'oeuvre. Vous remarquerez la
couleur des oeufs, l'encadrement des pontes par les pattes
intermédiaires et postérieures, mais aussi le volume
des pontes en regard de celui des pondeuses (où
mettent-elles tout ça me direz-vous ? ); ci-dessous au
centre: étonnant
! dérangée dans ses
oeuvres, et avant d'abandonner son bien et de s'envoler, cette
femelle a parcouru une quinzaine de cm, mi-marchant mi-voletant,
avec sa ponte maintenue entre les pattes postérieures;
ci-dessous à droite: début et fin d'un
même ponte. Vous noterez l'importance du volume abdominal.
initial ... et sa "décroissance" ! ... d'où la
levée de nôtre petit "mystère". Nota:
les pondeuses n'ayant que faire du flash, il m'a été
facile de déterminer la durée de plusieurs pontes,
la moyenne étant de l'ordre d'une vingtaine de
minutes;
-
..................
...................
-
-
- .... plus
fraîches tu meurs !
- .
................
- à gauche: exemples
de pontes on ne peut plus "fraîches"; à
droite: pontes en cours de coloration
- (les pontes virent au
grisâtre en l'espace d'une heure, et atteignent le noir au
terme de l'heure suivante)
-
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-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr
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