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- LE BOMBYX DISPARATE
(Lymantria dispar)
!
- (Lépidoptère
Lymantriidae)
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- la chenille
!
-
- Son éclosion succédant au
débourrage des feuilles, elle va très vite "passer
à table". Au départ elle se contente (si je puis
dire!), de la partie superficielle des feuilles, du moins quand
ces dernières sont dures, mais dès le second stade
larvaire le végétal est attaqué sur toute son
épaisseur. Le développement est rapide, de l'ordre
de 2 mois, et à terme les chenilles atteignent une taille
conséquente, et c'est encore plus vrai pour les futures
femelles.
-
-
- de gauche à droite: 1
& 2)- chenilles naissantes sur la
ponte;
- 3)- chenille naissante
isolée; 4 &
5)-très jeunes chenilles
"attablées".
-
- La chenille du disparate est parfois qualifiée de
"chenille à oreilles", et au vu de l'image ci-dessous
à droite on comprend pourquoi ! Les jeunes chenilles,
portent typiquement 2 taches "étoilées"
jaunâtres (ci-dessous), plus ou moins nettes, l'une à
l'avant, et l' autre à l'arrière.
-
-
- Chenille de Lymantria dispar au
2e stade larvaire
- à droite:
remarquer les "oreilles", et l' "étoile" postérieure
particulièrement nette et bien
"dessinée"
-
-
- Outre sa voracité, la chenille de
L. dispar se caractérise par sa vélocité, et
son côté "vadrouilleur". Le soir venu il est par
exemple aisé de la voir arpenter les troncs des arbres
qu'elle colonise, les allers et venues se faisant au gré de
fils conducteurs qui finissent par plus ou moins "tapisser"
l'écorce, quand la population est suffisamment
nombreuse.
-
- La pilosité des chenilles est
à la fois dense et très raide, mais non urticante.
La manipulation ne pose pas de problème, mais le contact
très "rêche" fait qu'on peut parfois ressentir de
très ponctuelles sensations de "piqûres", notamment
avec les grosses chenilles, d'autant qu'elles sont vigoureuses, se
débattent volontiers, et se cramponnent de surcroît
fortement. La coloration générale peut sensiblement
varier, mais de très typiques "verrues" sont constantes et
caractéristiques de l'espèce. Présentes sur
tous les segments, elles sont bleuâtres sur les premiers, et
rouges à compter de celui portant la première paire
de "fausses pattes", c'est-à-dire de ventouses.
-
-
-
- Illustration de la taille, de la
pilosité, et de la coloration générale des
chenilles de Lymantria dispar.
- Celles en main correspondent
à la taille maxi, et à la coloration la plus typique
et courante.
- D'autres "tirent" sur le roux,
comme ci-dessus à droite, ou sur le jaunâtre
comme ci-dessous à droite.
-
-
-
- Autres exemples de
chenilles du Bombyx disparate.
- La bestiole n'est pas urticante,
mais en cas de manipulation maladroite, ou un peu "hard",
- la raideur des soies peut
provoquer de très brèves et ponctuelles sensations
de "piqûres".
-
-
-
-
- Sauf à être
entomologiste, toutes les chenilles sont par principe
"affreuses",
- mais au vu de ces "portraits" de
notre futur Bombyx, convenez que "curieuses" conviendrait mieux !
-
- la chrysalide
!
-
- Arrivée à maturité
la chenille du "disparate" entre en pré-nymphose et
recherche un endroit à sa convenance pour y coconner. Peu
exigeante elle se contente volontiers d'une anfractuosité
de l'écorce, d'une jonction de branche, d'une écorce
déhiscente, voire de quelques feuilles sommairement
réunies. Elle s'entoure ensuite d' une sorte de
"résille" ou "filet de sécurité",
extrêmement rudimentaire, tout en s'amarrant au support via
les griffes du crémaster dispositif "fait pour"
situé à la toute extrémité de
l'abdomen.
-
-
..................
- à gauche: position
typique "en crosse" stade ultime de la
pré-nymphose;
- à droite: groupe
de chrysalides "in situ" sous écorce, et chrysalide dans le
feuillage. Vous remarquerez le caractère très
symbolique des "cocons"
- .
....................
- à gauche: lot
de chrysalides. La taille des papillons mâles et femelles
étant très différente, les chrysalides le
sont pareillement. Les chrysalides mâles sont donc beaucoup
plus petites que les femelles ... ou inversement si vous
préférez ! à droite: détail du
crémaster, organe griffu permettant d'amarrer la chrysalide
au support (ou au cocon s'il y a), et d'ainsi faciliter la sortie
du papillon lors de l'éclosion.
-
- La nuisibilité
!
-
- Elle est effective quand il y a
véritablement pullulation, et en surfaces cumulées
(comme les bouchons autoroutiers !) la défoliation peut
toucher des milliers d'hectares, voir des dizaines de milliers
dans les cas extrêmes. Le problème est que cette
espèce est en quelque sorte "imprévisible", du fait
de l'absence de véritables "cycles", mais aussi en raison
de la dynamique de ses parasites ou prédateurs, sans parler
des conditions climatiques du lieu ou du moment. Il s'ensuit que
Lymantria dispar peut pulluler dans une région
donnée, puis s'y faire oublier des années durant, et
entre temps apparaître en masse là où on ne
l'attend pas vraiment. A titre d'exemple j'ai vu des années
où la bête abondait sur les chênes
têtards délimitant mon terrain, et cette année
encore il m'a été impossible d'en trouver une seule,
les bestioles figurant sur cette page ayant été
récoltées fort loin de mes pénates !
-
- Concernant la défoliation, la
Nature a tôt fait de réparer le mal, et en l'espace
d'une paire de mois les bourgeons dormants se sont en quelque
sorte réveillés, donnant naissance à un
nouveau feuillage. Cette repousse "tirant" évidemment sur
l'arbre, sa croissance et le cas échéant sa
fructification s'en trouvent souvent compromises. Bien entendu si
cette défoliation se répète, ou si elle
affecte des arbres âgés ou affaiblis, ou encore si un
évènement climatique se surajoute (sécheresse
par exemple) les arbres peuvent rapidement dépérir,
et même périr tout court.
-
-
- Prévention et
traitement !
-
- Compte tenu du caractère quelque
peu aléatoire des invasions, les éventuelles
populations de Lymantria dispar font l'objet de surveillances de
la part d'Organismes tels que l'O.N.F. (Office National des
Forêts), ou l'I.N.R.A (Institut National de la Recherche
Agronomique), mais surtout de la part du D.S.F.
(Département de la Santé des Forêts). Ce
dernier Organisme traite en effet de la détection et du
diagnostic des problèmes phytosanitaires des forêts,
et pour ce faire il dispose d'un réseau conséquent
d'agents relevant des Services Publics, ou du privé, qui
ont en charge des centaines de sites d'observation, en quelque
sorte "types", c'est-à-dire faisant
référence. Des seuils, basés par exemple sur
le relevé des pontes (estimations à l'hectare),
permettent d'apprécier le niveau d'infestation, et le cas
échéant de définir l'opportunité ou
non d'une intervention.
-
- Comme pour les autres espèces
défoliatrices (Cul-brun et Processionnaires, voir pages
entomo.), le microbiologique prévaut en principe sur le
chimique pur et dur, et l'agent le plus souvent utilisé est
le classique Bacillus thuringiensis, épandu par voie
aérienne (hélicoptère, ou petit avion
spécialement équipé). Il s'agit d'une
bactérie entomopathogène, considérée
comme sélective, car ne s'attaquant en principe qu'aux
chenilles. Reste que toutes les espèces de chenilles en
pâtissent, y compris les non nuisibles, ce qui ajoute
évidemment à l'appauvrissement de notre entomofaune
lépidoptérologique.
-
-
- Ennemis naturels
!
-
- Ils sont nombreux, mais eux aussi trop
souvent victimes des "pesticides", d'où une moindre
efficience. En règle générale il s'agit
d'insectes parasites (Hyménoptères et
Diptères), et sans entrer dans le détail des
espèces concernées, sachez que les oeufs, les
chenilles, et les chrysalides, sont susceptibles d'être
parasités, au gré de "prédateurs"
généralement spécialisés.
-
- un exemple .....
..............
....exemplaire !
- à gauche:
chrysalides de "Bombyx disparates";
- à droite: asticots
et "pupes" de mouches parasites ( probablement des "tachinaires"
)
- Sur ces 6 chrysalides 4 étaient
parasitées par des mouches dites Tachinaires (Famille des
Tachinidae). Concrètement la mouche pond dans la chenille,
et comme tout parasite l'asticot se développe aux
dépens de son hôte... mais sans léser les
organes vitaux ! De ce fait la chenille peut se développer
normalement, et se chrysalider de même, mais à la
place du papillon il sortira un asticot ....CQFD !
-
-
et un autre exemple ...
... non moins exemplaire !
- Chenille parasitée
par un Hyménoptère Braconidae (Cotesia sp.
).
- Arrivées à terme
les larves de ce parasite perforent le tégument de la
chenille (laissée pour morte), et coconnent dans la
foulée.
- Un autre Braconidae (Apanteles
glomeratus), très comparable et très commun, se
reconnaît à ses cocons jaune
soufre.
-
-
Toujours au titre des insectes, les
Calosomes, et leurs larves, contribuent à
l'élimination des chenilles, ces dernières
étant leur proie de prédilection. Ils ont en effet
la mandibule facile, et ils étripent volontiers plus qu'ils
ne peuvent consommer, ce qui ajoute à leur efficience. Ces
Coléoptères Carabidae volent en outre
aisément, et se déplacent "à pattes" sur les
troncs et branches avec une grande
vélocité.
-
- Calosoma sycophanta (25-30 mm)
Calosoma inquisitor (20 mm)
-
- Les Calosoma sycophanta, et inquisitor
(ci-dessus) sont particulièrement efficaces, mais ces
espèces sont très inégalement
répandues, et pâtissent elles aussi de la
dégradation de notre environnement. A signaler que le C.
inquisitor est plus nettement forestier, et que sa livrée
est relativement variable, sans pour autant donner dans le
spectaculaire (lustre bronzé, cuivré,
violacé, verdâtre).
-
- Bien entendu il est d'autres
prédateurs, qu'il s'agisse des oiseaux insectivores
(mésanges, rouge-gorge, etc...), des chauves- souris, ou
encore des araignées. Pour avoir vu les uns et les autres
à l'oeuvre, je puis dire qu'ils ne rechignent pas à
la tâche, du moins dans les limites de leur "estomac" (voir
l'historiette intitulée les "pique assiettes", dans les
"divers").
-
-
- En guise de conclusion
....
-
- Là où il des
millions de chenilles sont nécessaires pour anéantir
une forêt ... un seul mégot mal éteint suffit
!
- Amis fumeurs qui visitez ces
pages, merci à vous de ne jamais l'oublier !
-
-
-
FIN
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
:
http://www.insectes-net.fr