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l' HERMINE (Cerura erminea)
&
la GRANDE QUEUE FOURCHUE (Cerura vinula)
 
(Lépidoptères Notodontidae)
 
(page 2 sur 3)
 
 
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Intro !
 
Une fois n'est pas coutume, la présente "page entomo" fera la part belle à 2 espèces. Vous verrez qu'il eut été dommage de ne point les réunir, afin de les mieux comparer, mais aussi qu'il était bien délicat de vouloir les traiter conjointement, tant elles peuvent prêter à confusion, et de ce fait altérer la clarté du propos.
 
J'ajouterais qu'il subsiste des lacunes, notamment au niveau de certaines illustrations, mais ce qui manque à l'une se retrouve pratiquement chez l'autre, d'où l'intérêt de ce double volet, mais aussi la nécessité de nettement séparer les bestioles, dès l'instant où on sort des généralités.
 
Bien qu'elle soit moins connue, moins répandue, et par suite moins représentative des bien nommées "queues fourchues", sachez que l'Hermine fera ici référence, le hasard voulant qu'une femelle "pleine" soit venue visiter mon piège lumineux.
 
 
la blanche Hermine (Cerura erminea) ..... duo erminea & vinula ...et la Gde queue fourchue (Cerura vinula) !
...un duo ...comme jamais le verrez! 
 
 
1)- l'HERMINE (Cerura erminea)   
 
Présentation
 
Ce papillon nocturne de taille moyenne (60-70mm d'envergure) relève des Notodontidae, Famille représentée en France par une quarantaine d'espèces. Par-delà un nom commun en rapport avec sa livrée, ce papillon fait partie de ce qu'il est convenu d'appeler les "queues fourchues", l'appellation faisant cette fois référence à la chenille, et à un processus caudal très différencié, et fort peu ordinaire comme vous le verrez. Outre les 2 grandes espèces ici présentées, 3 petites "queues fourchues" (Genre Furcula), communément appelées "Harpies" (= Harpyes = Harpyies ! ) sont connues pour avoir des moeurs assez comparables, et des chenilles ayant évidemment un "air de famille" ...mais en modèles réduits!
 
 
l' Hermine.... Hermine adulte "étalée" (collection) ....en collection !
 
L' Hermine a une seule génération annuelle, et elle vole surtout en Juin, avec empiètement limité sur Mai et Juillet. Protégée en Allemagne, l'espèce est par ailleurs largement répandue, mais nettement moins fréquente que la "Grande queue fourchue" ( Cerura vinula ), son "pendant" si je puis dire. Les chenilles de l'Hermine se développent essentiellement sur les saules, les peupliers, et les trembles.
 
 
et l' Hermine.... Hermine adulte sur le vif Hermine adulte sur le vif Hermine adulte sur le vif ...sur le vif!
....juste assez de noir pour en souligner la blancheur ....et justifier son nom! 
 
 
L'oeuf
 
Les oeufs sont lenticulaires, avec le dessus rouge-orangé, et le dessous gris-verdâtre. Ils sont pondus à l'unité, ou par petits lots, une sorte de "point de colle" central assurant la bonne tenue de l'oeuf sur le feuillage nourricier. Présentement un peu plus de 150 oeufs ont été pondus, mais s'agissant d'une femelle "sauvage", il est fort probable que la ponte était déjà commencée. La durée de l'incubation a été d'une semaine, mais comme toujours elle est susceptible de varier avec la température.
 
 
oeufs d'erminea oeufs d'erminea, gros plan oeufs d'erminea (verso) oeufs d'erminea (éclos) oeufs d'erminea en transit (disposition supposée)
les oeufs de l'Hermine
Vous noterez leur forme bien peu orthodoxe, pour ne pas dire irrationnelle. Reste que ça marche, et mieux vaut pour la pérennité de l'espèce !
de gauche à droite: 1 & 2)- oeufs "in situ"; 3)- la flèche montre le "point de colle" au revers des oeufs; 4)- oeufs éclos;
5)- disposition supposée, et probable, des oeufs en cours de transit.
 
 
La chenille
 
Elle compte parmi les plus curieuses qui soient, à la fois par sa forme et par les moyens de défense dont elle dispose. Quand elle est inquiétée elle adopte une attitude d'intimidation qui consiste à "rentrer la tête dans les épaules", ce qui tend à gonfler le "cou". Dans le même temps elle redresse le derrière, et la "fourche" caudale (issue de la transformation des pattes anales) laisse plus ou moins saillir des filaments rouges réputés "répugnatoires", et susceptibles de brièvement se tortiller en tous sens.
 
Si l'intimidation s'avère insuffisante, la bestiole sort le grand jeu, ce qui se traduit par l'émission d'un jet corrosif, assimilable à l'acide formique, via une glande située sous le prothorax. Au passage vous noterez que les Carabes (mes coléoptères préférés ! ) usent du même acide, mais la projection est cette fois anale, et sous forme d'un véritable aérosol. Efficacité garantie...y compris sur bipède !
 
En élevage les bestioles sont plus ou moins habituées à être manipulées, d'où une réactivité classiquement très atténuée ....et des clichés censément moins démonstratifs que souhaités. C'est un peu mieux, ou plutôt un peu moins mal avec la "Grande queue fourchue", merci de vous y reporter !
 
 
chenilles naissantes d'erminea (cliché 1) chenilles naissantes d'erminea (cliché 2) chenilles naissantes d'erminea (cliché 3) chenille naissante d'erminea (cliché 4)
Stade 1: chenilles naissantes ....
pas bien grosses, mais déjà typiquement "fourchues", et dotées d' "oreilles" qui vont perdurer durant 2 autres stades larvaires !
 
 
chenilles d'erminea, stade 2 (cliché 1) chenille d'erminea, stade 2 (cliché 1) chenilles d'erminea, stade 2 (cliché 3)
Stade 2: apparition de 2 taches jaunâtre ou orangées.
 
 
chenilles d'erminea, stade 3 (cliché 1) chenilles d'erminea, stade 3 (cliché 2) chenille d'erminea, stade 3 (cliché 3) chenille d'erminea, stade 3 (cliché 4)
Stade 3: la morphe et la couleur définitive se précisent, mais les "oreilles" juvéniles demeurent.
 
 
chenilles d'erminea, stade 4 (cliché 1) chenille d'erminea, stade 4 (cliché 2) chenille d'erminea, stade 4 (cliché 2)
Stade 4: marqué par la disparition des "oreilles", et l' arrivée discrète de la tache blanche médiane.
Non moins discrète est l'attitude défensive, à droite, avec timide saillie d'un filament répugnatoire (rouge).
C' est un peu plus probant avec la "Grande queue fourchue", merci de vous y reporter !
 
 
chenilles d'erminea, stade 5 (cliché 1) chenilles d'erminea, stade 5 (cliché 2) chenille d'erminea, stade 5 (cliché 3) chenilles d'erminea, stade 5 (cliché 4)
Stade 5:  cette fois tout y est ....taille, coloration générale, et tache blanche verticale bien visible !
 
 
Le cocon & la chrysalide
 
Le cocon des "queues fourchues", au sens large du terme, est lui aussi bien peu banal. Construit sur le tronc ou les branches de l'arbre nourricier, il s'avère être un modèle de robustesse, et surtout de camouflage. Sauf à claquemurer une chenille dans une boîte de camembert ( et encore ! ) vous verrez qu'il est plus facile d'empocher le jackpot du Loto, que de trouver un cocon, même quand il est à deux doigts de votre nez ! .... et croyez-moi je n'exagère pas ....ou si peu !
 
Les images ci-dessous témoignent du propos, et plus encore celles relatives à la "Grande queue fourchue" (fin de la page suivante). Elles témoignent également de ce qu'il est convenu d'appeler les "inventions de la Vie", et à cet égard vous verrez que l'incontournable "agglo" a été inventé bien avant l' Homme ! Accessoirement cela démontre aussi tout l'intérêt de la Bionique, car est-il besoin de le rappeler, la roue est bel et bien la seule invention humaine, puisque sans équivalent dans la Nature ...du moins à ce jour !
 
 
cocon d'erminea (cliché 1) cocon d'erminea (cliché 2) cocon d'erminea (cliché 3)
Aussi surprenant que cela puisse paraître ce cocon couvert de lichens date de moins de 24 h, et ceux de vinula (page suivante) sont encore plus démonstratifs. Vous noterez que l'aspect extérieur emprunte toujours de la matière au support, d'où un résultat particulièrement "bluffant", pouvant d'ailleurs faire débat. Pour ma part je dirais que ce genre de cocon relève du grand art, et peu m'importe qu'il s'agisse d'un mimétisme aux confins de l'absolu, ou seulement d'un "simple" camouflage ...fut-il génial !
 
Cela étant j'avoue être resté sur ma faim, car je n'ai pas eu la possibilité d'observer la confection même du cocon, et notamment de voir comment la bestiole s'y prend pour "vieillir" à ce point son ouvrage. A cet égard je vous laisse imaginer le niveau du camouflage une fois que le temps et les intempéries auront ajouté leur "patine", puisque le "coconnage" a lieu en Août, et l'émergence du papillon en Juin de l'année suivante.
 
 
cocon d'erminea  ouvert, avec chrysalide en place cocon d'erminea ouvert, chrysalide otée; chrysalide d'erminea (isolée);
Chrysalide "in situ" (gauche); vue interne du cocon (centre); chrysalide extraite (droite).
 
 
pour preuve .... paroi interne du cocon d'erminea (gros plan) ...si besoin était !
vue interne du cocon , entièrement constitué de copeaux de bois ....agglomérés ....CQFD !
 
 
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr