Avec une envergure maxi atteignant près de 90 mm (femelles), le Flambé est assurément un de nos plus grands et plus beaux papillons "de jour". A l'instar de ses cousins "porte-queues" (machaon, alexanor, hospiton, feisthameli * ) il relève de la Famille des Papilionidae représentée en France par une dizaine espèces. C'est un papillon thermophile, aimant donc la chaleur, et à ce titre il est évidemment plus présent dans la moitié sud de la France, pour bien sûr se raréfier en remontant plus au nord ... et y finir aux "abonnés absents" !
Le Flambé est un hôte des milieux chauds, secs, voire plus ou moins rocheux ou pierreux. Il affectionne les friches clairsemées ou buissonnantes, les jardins à l'abandon, les zones cultivées retournées à l'état sauvage, etc ... La chenille se développe de préférence sur le prunellier, mais également sur l'aubépine, ainsi que sur divers fruitiers (pêchers, amandiers, pruniers, cerisiers). Selon les régions ce papillon a 1 ou 2 générations annuelles.
* à découvrir à la fin de cette page entomo !
Dans la nature il donne lieu à une parade très particulière ( le "hill-topping" des anglo-saxons ! ) où les Flambés d'un même secteur tendent à se regrouper sur le sommet d'une "hauteur" (allant du simple tertre à la colline), pour s'y livrer à des sortes de rondes pré-nuptiales effrénées ... avant de "conclure" comme Dame Nature l'a prévu !
Ce rituel et ses modalités semblent incontournables, confirmant en cela les observations d'auteurs tel Ekkehard Friedrich (*). J'ajouterais avoir moi-même testé, car dans ma volière où plusieurs couples vivaient tout à fait normalement, je n'ai pas observé la moindre velléité de "batifolage". En dernier recours il reste l'accouplement dit manuel, lequel demande un minimum de savoir faire et de pratique car la bonne mise en situation des parties génitales respectives est évidemment primordiale. Bien entendu ça ne marche pas à tous les coups, mais suffisamment pour .... valoir le coup !
(*) L'élevage des papillons. Espèces européennes. SCIENCES NAT, 1982.
En toute logique elle fait suite à l'accouplement, et les oeufs sont déposés par une ou deux unités au revers du feuillage des arbres et arbustes nourriciers précités. Comme toujours largement tributaire de la température, la durée de l'incubation est de l'ordre d'une à 2 semaines. Le nombre d'oeufs pondus étant difficile à chiffrer, l'estimation retenue pour le cousin Machaon (150 / 200) me paraît là aussi raisonnable, en l'attente d'un chiffrage vérifiable ... et vérifié !
Elle ressemble à tout sauf à une chenille, passe son temps "repliée sur elle-même", n'a pas son pareil pour se fondre dans le feuillage, et la voir déjeuner relève quasiment de l'exploit là où toute chenille digne de ce nom ne cesse de dévorer. Certes la nuit la bestiole daigne bouger un peu , et satisfaire un appétit à la mesure du peu d'énergie dépensée, si bien qu'en guise de preuves de vie des jeunes larves il m'est souvent arrivé de devoir chercher les encoches "dinatoires" ou les très parcimonieuses crottes qui s'ensuivent ... et croyez-moi ce "brossage de tableau" est à peine exagéré !
Stade 5 (= L5)