- ACCUEIL -
COLEOPTERES -
LEPIDOPTERES -
AUTRES
-VIDEOS - HISTORIETTES
- NEWS - LIENS
- WANTED
! - MAILS
d'OR
-
-
-
- Le FORFICULE ou
PERCE-OREILLES (Forficula
auricularia)
!
- (Dermaptère
Forficulidae)
-
- (page 2 sur 3)
-
- - pour quitter les
agrandissements faire "page précédente" dans votre
navigateur -
-
-
- Intro !
-
- Les forficules, ou "Perce-oreilles",
font partie de ces petits animaux qui peuplent fréquemment
nos jardins, et s'égarent à l'occasion dans nos
habitations. Le plus souvent ils finissent par y échouer
sous un pot de fleurs ou une jardinière,
c'est-à-dire dans les rares endroits où le
modernisme concède une humidité pour eux
salvatrice.
-
- Légende ...et
réalité !
La bestiole fait également partie des petites frayeurs
enfantines, qui souvent perdurent à un âge qui n'est
plus de mise, car le nom très évocateur de
perce-oreilles laisse évidemment augurer du pire et incite
à une prudente réserve. Bien entendu cette crainte est
parfaitement injustifiée, aucune oreille n'ayant jamais
souffert des soi-disant redoutables pinces.
Concernant l'origine de cette curieuse appellation de perce
oreilles il est souvent avancé une possible analogie de forme
entre l'appendice caudal du mâle (ci-dessous) et l'instrument
utilisé à cet effet par les bijoutiers d'antan. Pour ma
part il me paraît plus vraisemblable d'y voir une relation avec
des oreilles qui n'ont rien d'humaines. De fait il n'est pas rare de
trouver la bestiole au coeur de pêches à peine
entrouvertes par la maturité, d'où l'impression de
percement du fruit. La croyance populaire a fait le reste, sachant
que les moitiés de ces fruits sont fréquemment
appelées des "oreilles", ou encore des "oreillons" pour
l'abricot.
Accessoirement vous noterez que l'on doit dire "une" forficule,
mais que la plupart des entomologistes (moi le premier !)
"masculinisent" couramment la bestiole. En fait le genre de toute
bestiole est déterminé par la terminaison de son
appellation latine, autrement dit par sa déclinaison ... et
celles en "a" ou "ae" sont du genre féminin .... CQFD !
-
- à gauche: couple
(mâle en haut) de Forficula auricularia,
l'espèce la plus typique et la plus répandue; au
centre et à droite: détail des fameuses pinces
(= "cerques"). Très développées et
arquées chez le mâle (centre), plus petites et
rectilignes chez la femelle (droite).
-
- Présentation
-
- Les forficules sont des Orthoptères au sens large de la
définition, mais le terme de Dermaptère est à
la fois plus restrictif, plus approprié, et plus
usité. Les espèces françaises avoisinent la
vingtaine, et la plus connue d'entre-elles est le Forficula
auricularia (ci-dessous).
-
-
- le " Perce-oreilles" commun
(Forficula auricularia).
- à gauche: femelle;
au centre & à droite:
mâles
-
-
-
- bien à l'abri dans un
creux d'écorce...ensemble, et femelle isolée !
Ces insectes sont fondamentalement végétariens, mais
ils apprécient volontiers un extra carné, au demeurant
mort ou vif, et à l'occasion un zeste de cannibalisme peut
agrémenter le tout. Certaines espèces sont plus ou
moins ubiquistes, à l'instar d'auricularia, mais d'autres sont
nettement plus sélectives, comme Labidura riparia (voir en fin
de page 3). Nous ajouterons que le forficule est nocturne, qu'il
redoute la sécheresse, et que sa morphologie le rend apte
à s'insinuer dans la moindre fissure ou
anfractuosité.
Bon nombre de forficules sont aptères, mais notre
auricularia déroge à la règle. On peut
même dire qu'il illustre parfaitement la très curieuse
plicature alaire des forficules (s.l.). De fait, et vu la petitesse
des élytres protecteurs, l'aile membraneuse se replie selon un
processus digne de l'Origami (art traditionnel japonais du pliage
papier ). Sans entrer dans le détail des très complexes
articulations, disons que l'aile est globalement repliée en
"N", et en éventail pour la partie distale (= apex =
extrémité, voir ci-dessous).
-
- à gauche: au repos, l'
aile (vert) déborde sensiblement de l' élytre
(rouge); à droite: l'aile (vert) telle qu'elle est
repliée sous l'élytre, et l'aile totalement
déployée. Vous noterez
la petitesse des élytres, et surtout la double plicature de
l'aile: d'abord repliée en "N", elle se déploie
ensuite à la manière d'un éventail (nervures
radiales bien visibles sur l'agrandissement).
-
- Zoologiquement parlant les forficules sont
considérés comme des insectes primitifs, mais par
ailleurs ils font preuve d'un instinct maternel extrêmement
développé. C'est là leur particularité
essentielle et pour l'illustrer nous prendrons le cas du
très classique auricularia.
- Au début de l'automne ces forficules tendent à
se regrouper (cf. anecdote) et il s'ensuit une période
où les approches sexuelles semblent pouvoir se multiplier,
et quand les conditions climatiques le permettent les couples
formés sont susceptible de se reproduire.
- Dans le cas contraire ils hivernent et dès les premiers
beaux jours de février-mars ils nidifient au sein de
logettes aménagées sous les pierres, les
écorces déhiscentes, les mousses, les bois
tombés, etc....l'essentiel se résumant à la
présence d'une forte humidité.
-
- Ponte &
incubation
-
- La ponte (ci-dessous) est assez modeste, de l'ordre d'une
trentaine d'oeufs en moyenne, et pour être menée
à bien elle nécessite des soins aussi vigilants que
constants. Le confinement et la forte humidité favorisent
en effet l'apparition de moisissures particulièrement
néfastes, et par ailleurs on ne peut exclure une certaine
fragilité de l'oeuf, même si la "coque" semble
plutôt coriace.
- C'est la femelle, et elle seule, qui va se claquemurer et
assumer les soins nécessaires durant toute l'incubation, et
elle ira même largement au-delà en l'attente que sa
progéniture parvienne à l'autonomie voulue. Cela dit
n'en déduisez pas que le mâle joue les matchos, car
une fois le "devoir accompli" il s'est généralement
vu jeté dehors et prié d'aller voir ailleurs.
- Concrètement notre captive volontaire, va
"lécher" sa ponte en quasi permanence. Chaque uf le
sera véritablement sur toutes les coutures, et au besoin la
ponte sera déplacée, puis les oeufs soigneusement
regroupés après nettoyage.
-
-
- pontes de "perce-oreille" ....
....sous morceaux d'écorce !
-
-
- gros...
...plans !
- à gauche: oeufs
frais pondus; au centre: oeufs "avancés";
à droite: oeufs proches de l'éclosion (yeux
des larvules visibles).
- Vous noterez
l'éclaircissement des oeufs, et l'augmentation de leur
volume, au cours du développement
embryonnaire.
- Vous noterez également
que ces oeufs, comme ces forficules naissants, ont
été rendus à leur "maman" après photo
!
-
- Naissance & vie
larvaire
-
- Compte tenu des dates de pontes, mais aussi des conditions
météo du lieu et du moment, les soins aux oeufs
peuvent se prolonger très nettement au-delà du mois,
et l'expérimentation montre que l'abnégation de la
femelle peut aller jusqu'à la mort. A cela s'ajoute
évidemment les soins nécessités par les
larvules non autonomes, et dès lors vous comprendrez tout
le "dévouement" maternel de cet insecte.
-
-
- nichées.....
....naissantes !
- Vous noterez que les exemplaires
blancs, et donc non encore pigmentés, viennent tout juste
d'éclore !
-
-
- le premier.....
.... repas !
- Très vite la mère
met de menues parcelles de nourriture à disposition de sa
progéniture.
- Présentement il
s'agissait de laitue, et sur les clichés du centre et de
droite les bedaines "verdoyantes" en attestent
!
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr