- ACCUEIL -
COLEOPTERES -
LEPIDOPTERES -
AUTRES
-VIDEOS - HISTORIETTES
- NEWS - LIENS
- WANTED
! - MAILS
d'OR
-
-
-
- le SPHINX de la
GARANCE (Hyles gallii) !
- (Lépidoptère
Sphingidae)
-
- (page 2 sur 2)
-
-
- - pour quitter les
agrandissements faire "page précédente" dans votre
navigateur -
-
-
- Intro !
-
- Les propriétés
colorantes de la Garance tinctoriale (Rubia tinctorum)
étaient déjà connues 2000 ans avant J.C (Inde
et Egypte notamment), mais il aura fallu attendre le milieu du
XVII ème siècle pour que cette plante soit
cultivée en France, principalement en Alsace et dans le
Vaucluse.
-
- Le fameux "rouge garance"
était obtenu à partir de l' "alizarine", substance
contenue dans les racines de la plante. Chimie aidant, ladite
substance fut synthétisée en 1869, ce qui sonna le
glas des cultures de garance .... et provoqua évidemment
l'effondrement des effectifs de notre joli petit sphinx.
-
- Comme si cela ne suffisait pas,
l'ère des insecticides et autres biocides est venue se
surajouter, à telle enseigne qu' Hyles gallii s'est
aujourd'hui considérablement raréfié en
France, mais aussi en Suisse où il est d'ailleurs
protégé (Cantons de Schaffhouse, Vaud, et
Thurgovie).
-
-
- Présentation
-
- Comme dirait Mr de La Palisse, ce Sphinx
fait partie des Sphingidae, Famille de Lépidoptères
nocturnes représentée en France par 25
espèces, bon nombre d'entre-elles étant plus ou
moins migratrices. Hyles gallii est assez répandu en
Europe, mais il n'est jamais commun. On peut même dire qu'il
est en régression, notamment en France, où il est
surtout connu de l' Est.
-
- La bestiole est de taille moyenne, les
femelles atteignant néanmoins une envergure de l'ordre de
70 à 80 mm. Ce papillon est observable de Mai à
juillet, puis d'Août à Septembre-Octobre quand les
conditions climatiques s'avèrent favorables à une
seconde génération. L'espèce est avant tout
crépusculaire, et nocturne, mais elle peut parfois voler et
butiner de jour.
-
- Par certains aspects biologiques, et
surtout morphologiques, ce Sphinx ressemble beaucoup à
celui de l'euphorbe (Hyles euphorbiae), comme en témoignent
les clichés comparatifs ci-dessous. Le critère le
plus simple, et le plus fiable, consiste en l'examen de l'aile
antérieure, où la bande costale (vert olive) est
continue chez gallii, et largement interrompue chez euphorbiae, au
point de pouvoir former de simples taches.
-
-
- Hyles gallii , et...
....Hyles euphorbiae
- Notez la partie costale avec
bande olivâtre continue chez gallii, cette même zone
se réduisant à des taches chez euphorbiae ...CQFD
!
-
-
-
- Sphinx de la garance (Hyles
gallii) ...encore un moment de plaisir !
-
-
- Dimorphisme
sexuel
-
- Comme souvent chez les Sphingidae, le
dimorphisme sexuel est inexistant, du moins en apparence. Chez
gallii, comme chez les autres espèces, de très
discrets critères sont en effet repérables. C'est
par exemple le cas du minuscule frein alaire des mâles (voir
le Sphinx tête de mort, ou celui du laurier rose), mais cela
concerne déjà le spécialiste, et plus encore
l' éleveur. Une chose est sûre, les bestioles n'ont
pas besoin de loupes pour s'y retrouver, et les images ci-dessous
le démontrent bien !
-
-
- accouplement
"tête-bêche" classique ...no comment
!
-
- La ponte
-
- Vert "tendre", du moins à
l'émission, les oeufs de ce Sphinx sont petits, et partant
nombreux. Le chiffre de 400 est parfois avancé, mais celui
de 300 me paraît plus conforme à la
réalité, et à une moyenne qui pourrait se
situer aux alentours de 250 unités, ce qui est
déjà plus qu'honorable pour un
Sphingidae.
-
- Les oeufs sont logiquement
déposés sur les plantes nourricières, telles
que les Gaillets, les Epilobes, et bien sûr les Garances.
Ils le sont de manière éparse, et un peu n'importe
où, au gré des feuilles, des tiges, voire des fleurs
le cas échéant. La durée de l'incubation est
de l'ordre d'une quinzaine de jours.
-
-
-
- les oeufs du "Sphinx de la
garance", l'incontournable allumette en montrant bien la
petitesse.
-
-
- La chenille
-
- Outre sa petitesse initiale, ci-dessous
illustrée, la chenille du Sphinx de la garance se
caractérise par la grande variabilité de sa
livrée, et ce au sein d'un même stade larvaire, ce
qui est très inhabituel. Non moins curieusement, le passage
au 5 ème et dernier stade ramène tout le monde dans
le même giron ....chromatiquement parlant !
-
- Plus qu'un long discours, les images
à suivre illustrent bien le développement de cette
chenille, et notamment la diversité graphique et
chromatique des 3 ème et 4 ème stades larvaires,
avec uniformisation finale.
-
-
- stade
1
-
-
- chenilles néonates
( = nouvelles-nées)
- Les oeufs étant
petits, la chenille naissante l'est pareillement, et là
encore la sempiternelle allumette en fait
foi.
-
-
- ********************
-
- stade
2
-
-
- chenilles au second stade
larvaire. Les formes noires, non figurées, sont globalement
à parité avec les vertes.
-
-
- **********************
-
- stade
3
-
-
-
- la palette chromatique commence
à sérieusement se diversifier !
-
-
-
-
- ********************
-
- stade
4
- Principaux chromatismes
observables. D'autres sont néanmoins possibles, sans parler
des variantes.
- Vous noterez que cette
variabilité chromatique est d'autant plus rare chez les
chenilles de papillons, qu'elle s'exprime au sein d'un même
stade larvaire.
-
-
-
-
- ***********************
-
- stade
5
-
-
- au 5 ème et dernier
stade.... pas de jaloux, tout le monde vire au noir
!
-
-
-
- La
chrysalide
-
- Au terme de sa croissance la chenille
cesse de s'alimenter, se "purge" quelque peu à l'occasion
d'une crotte plus que "mollassonne" (ce que font beaucoup de
chenilles), puis elle part en quête d'un lieu à sa
convenance pour se nymphoser. La bestiole n'étant pas du
genre exigeante, elle va très vite s'enterrer
superficiellement , voire tout simplement s'insinuer sous la
litière herbacée.
-
- Il n'y a pas de cocon, du moins digne de
ce nom, mais aménagement d'une simple logette
réalisée par refoulement des matériaux
environnants, la cohésion de l'ensemble étant
assurée par un simple et très lâche tissage.
-
- Dans le cadre d'une première
génération, la durée du stade nymphal est
d'environ 2 mois, mais il se prolongera censément tout
l'hiver , s'il s'agit d'une seconde "fournée".
-
-
-
- exemples de cocons et de
chrysalides du Sphinx de la garance
-
-
- En guise de
conclusion....
-
- La curiosité est dit-on un vilain
défaut, mais pour le naturaliste c'est l'une des
premières qualités, sinon la première ...sous
réserve que le sens de l'observation aille de paire !
J'ajouterais qu' une bonne dose d'humilité est de
règle, car cette curiosité génère
beaucoup plus d'interrogations qu'elle n'apporte de
réponses à tous les "pourquoi " et "comment".
Dès lors vous comprendrez qu'une vie ne puisse suffire au
passionné, car plus on en sait .....et plus on prend
conscience de son ignorance !
-
-
-
FIN
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr