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 les GERRIS !
(Hémiptères-Hétéroptères Gerridae)
 
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Intro !
 
Comme Jésus, les Gerris ont les "bras en croix", et comme lui encore ... ils marchent sur l'eau ! Aux yeux de certains la comparaison peut paraître quelque peu irrespectueuse, mais elle ne fait qu' imager une "curiosité de la Nature", et rappeler une référence linguistique s'y rapportant ! Dans la langue de Shakespeare cette drôle de bestiole est en effet dénommée "Jesus bug" ... autrement dit "Punaise Jésus" ! ... CQFD !
  
Présentation
 
Les Gerris sont des punaises aquatiques, ou plus exactement sus-aquatiques, car elles vivent à la surface de l'eau, sans y pénétrer. Une petite dizaine d'espèces, très voisines d'aspect et de moeurs, sont connues en France. Elles affectionnent les eaux stagnantes ou faiblement courantes (mares, étangs, canaux, ruisseaux, bords des rivières lentes, etc..) et y vivent le plus souvent en petits groupes, non loin des berges.
 
Gerris , presentation, photo 1 Gerris, presentation photo 2 Gerris: presentation, photo 3 Gerris: presentation, photo 4
 
Exemples de Gerris "tout venant" (adultes et quelques larves "avancées")
 
Gerris: presentation, photo 5 Gerris: presentation, photo 6 Gerris: presentation, photo 7 Gerris: presentation, photo 8
 
Ces insectes sont à la fois très communs, très répandus, très visibles, et leur originalité fait qu'ils "accrochent" le regard et l'esprit. Il s'ensuit bon nombre de noms communs, les bestioles "moins en vue" devant se contenter des seules dénominations "savantes", et donc latines .... véritable "Hébreu" pour le non initié ! Au titre des appellations usuelles on trouve "Patineurs", "Ciseaux", "Cordonniers", "Punaises d'eau", mais aussi "Hydromètres" et "Araignées d'eau". Ces deux derniers "surnoms" prêtent d'ailleurs à confusion, car les Gerris diffèrent nettement des vrais Hydromètres (cf. ci-dessous), et n'ont strictement rien à voir avec les araignées, lesquelles ne sont même pas des insectes au sens zoologique du terme.
 
 
Gerris avec toise allumette Gerris avec hydrometre
à gauche: un Gerris sous la toise de la "Seita"
à droite: comparaison entre le Gerris et le vrai "Hydromètre" (Hydrometra stagnorum).
 
 
Hydrometre (Hydrometra stagnorum), photo 1 Hydrometre (Hydrometra stagnorum), photo 2 Hydrometre (Hydrometra stagnorum), photo 3 Hdrometre (Hydrometra stagnorum), detail de la tête
 L'Hydromètre a une biologie assez comparable à celle des Gerris, mais la morphologie diffère nettement par la petitesse de la taille, la finesse du corps, l'extrême allongement de la tête, et des yeux très largement implantés en arrière du "museau"; à droite le rostre est en position fonctionnelle, et donc bien visible. Au repos il est classiquement rabattu sous la tête.
 
A l'état adulte, les Gerris sont normalement "macroptères", et donc aptes au vol. On peut toutefois trouver des individus qualifiés de "brachyptères", la brièveté de leurs ailes les rendant incapables de voler. Au pays des Gerris il y a généralement 2 générations, l'une printanière et l'autre estivale. La première est issue d'insectes ayant hiverné (à l'état d'adultes ou de larves avancées), et ce sont bien sûr les individus de seconde génération qui hiverneront à leur tour, hors d'eau, et sous la végétation. Le vol des Gerris, aisé et le plus souvent nocturne, permet évidemment des échanges entre populations, et le cas échéant la conquête de nouveaux territoires, ou l'abandon de ceux devenus défavorables.
 
Gerris etale ailes ouvertes. Gerris etale ailes ouvertes, detail.
Gerris "étalé" montrant les proportions générales.
Vous noterez la grande longueur des pattes, et la présence d'un système alaire bien développé, du moins chez les formes dites macroptères.
(les "ailes" antérieures sont en fait des élytres coriacés protégeant les vraies ailes, à la fois postérieures et membraneuses)
 
 
Gerris adulte macroptere. Gerris brachyptere, ou larve.
à gauche: Gerris "normal", à ailes longues (= "macroptère"), et donc apte au vol.
à droite: Gerris à ailes courtes (= "brachyptère"), inapte au vol.
(il peut s'agir d'une larve âgée, mais l'exemplarité demeure)
 
Prédation

Toutes les punaises sont dotées d'un rostre apte à piquer et sucer, mais là où le régime phytophage prévaut très largement, les Gerris font partie du cercle restreint des espèces carnassières et donc prédatrices. A cet effet ils disposent d'un rostre puissant, véritable "poignard tubulaire" permettant d'injecter des sucs digestifs, puis d'aspirer les éléments nutritifs ainsi dissouts. Qu'ils soient morts ou vifs, les insectes et autres petits invertébrés tombés à l'eau constituent l'essentiel du menu. La préhension des proies est assurée par des pattes antérieures "faites pour", la très particulière locomotion étant le fait des membres intermédiaires et postérieurs ... non moins spécifiques comme vous le verrez !

 
Gerris en position typique. Gerris en position typique, detail. Gerris, tarse antérieur. Gerris, illustration de la vision.
de gauche à droite: 1)- position typique, avec pattes intermédiaires et postérieures "en croix", ( ou en "X" ! ), et antérieures "braquées"; 2)- gros plan sur les pattes antérieures adaptées à la prédation, et plus précisément à la préhension et au maintien des proies; 3)- détail des tarses antérieurs. Vous noterez qu'ils comportent 2 articles, une double "griffe" (="onichium"), un feutrage pileux fin et dense, mais pas de longs poils sensoriels comparables à ceux que vous verrez sur les autres tarses; 4)- le volume et la proéminence des yeux font que les Gerris bénéficient d'une excellente vue, indéniable atout en matière de prédation .... mais aussi de défense !
 
 
Gerris de profil, le rostre, photo 1 Gerris de profil, le rostre photo 2. Gerris, de profil, le rostre photo 3 Gerris, rostre au repos en vue ventrale
Détails du rostre en vues latérales, et ventrale.
La puissance du rostre témoigne bien des moeurs carnassières des Gerris. Tel un poignard, il est fait pour tuer, ou achever, mais sa principale fonction consiste à littéralement pomper la substance de ses proies, après l'avoir en quelque sorte prédigérée. Les Gerris passent parfois pour pouvoir piquer douloureusement, mais personnellement je n'ai jamais eu à en pâtir; à droite : vue ventrale, avec rostre "au repos", et donc replié sous la tête.
 
 
Gerris: groupe se nourrissant sur un bourdon, photo 1 Gerris: groupe se nourrissant sur un bourdon, photo 2. Gerris "suçant" une mouche. Gerris "suçant" une mouche, detail.
Illustration de la prédation, avec une véritable "curée" sur un bourdon,
et des repas "solo" sur des mouches.
 
 
Gerris: dejeuner copulatoire
Au pays des Gerris, quand l'appétit va .... tout va ! 
 
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr