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LE GRILLON CHAMPÊTRE ou GRILLON des CHAMPS !
(Gryllus campestris, Orthoptère Gryllidae)
 
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Intro
 
Grillon champêtre (Gryllus campestris), femelleUn jour ou l'autre, le nez au ras des pâquerettes, qui ne s'est amusé à titiller la bestiole dans son trou, et ne s'est réjoui de voir le brin d'herbe la faire surgir sur son pas-de-porte, tel un diable hors de sa boîte.
 
Vous l'aurez compris, le grillon champêtre (femelle ci-contre), fait partie du petit bestiaire qui nous est généralement familier, mais derrière son crâne à la Fabien Barthez la charmante et stridulante bestiole a néanmoins ses petits secrets.
 
 Présentation
 
Le Grillon champêtre (Gryllus campestris), encore appelé "Grillon des champs", est un Orthoptère, tout comme le sont les sauterelles et les criquets. Il relève de la Famille des Gryllidés, c'est-à-dire des "vrais" grillons, représentés en France par une quinzaine d'espèces. C'est le plus robuste de notre faune, et c'est aussi le plus grand avec Gryllus bimaculatus son cousin méditerranéen.
 
Pour notre grillon des champs, le creusement d'un terrier n'a plus de secret, d'où des pattes "faites pour", et donc courtes et robustes, là où les espèces non terricoles affichent une relative sveltesse, du moins comparativement. Comme chez tous les grillons, les pattes postérieures sont adaptées au saut, mais la corpulence de la bestiole ne favorise pas les records, ce qui témoigne d'une certaine logique, car face à un danger la protection du terrier est toujours préférée à la fuite.
 
Dans le même esprit la réduction des ailes membraneuses interdit le vol, ce qui conforte censément la sédentarité de ce grillon, mais ajoute aussi à sa vulnérabilité face à la modification de ses habitats de prédilection (friches, prairies naturelles, pâturages, bords de chemins, etc...). A l'occasion il peut même enchanter nos pelouses ... mais là sous réserve d'y bannir la chimie .... et les coupes trop rases !
 
 femelle de gryllus campestris devant son trou les crottes du gryllus campestris, indice de présence
à gauche: femelle de grillon à l'entrée de son trou,
à droite: trou "habité" ( la présence de crottes fraîches en est évidemment le meilleur indice)
 
Comme tous les grillons c'est un végétarien, et il est peu difficile dans ses choix d'autant que ses mandibules sont particulièrement puissantes, et donc aptes à broyer les tiges des graminées les plus dures. A l'occasion il peut se laisser tenter par des "extra" carnés, mais c'est surtout vrai en captivité où il grignote volontiers les restes desséchés d'un congénère .... ou le cadavre encore pantelant d'un rival malheureux !
 
Le Grillon champêtre est un solitaire, et pour lui la notion de "territoire" n'est pas vaine conception. Vous ne verrez donc jamais deux grillons dans le même trou, si ce n'est de sexes opposés, et seulement au moment de la pariade. Lors de cette dernière la concurrence entre mâles est particulièrement sévère, et les combats se soldent bien souvent par des mutilations plus ou moins réciproques, voire par la mort de l'un des protagonistes. 
 
Ce naturel belliqueux n'est pas propre au champêtre, d'où des "combats de grillons" très prisés en Asie, et notamment en Chine. Tel un pur-sang la bestiole est élevée, sélectionnée pour sa combativité, et quasiment dressée à cet effet, un seul coup de mandibules pouvant faire la fortune ou la ruine de son propriétaire.
 
morphologie de la tête du gryllus campestris  cage de "grillon de combat", Chine
à gauche: vue faciale des puissantes "cisailles" que sont les mandibules (= mâchoires) du grillon champêtre.
 (en rouge les mâchoires, et en vert les maxilles)
à droite: véritable cage de transport, avec son couvercle, pour "grillon de combat" (Chine).
 
Dimorphisme sexuel
 
Il est particulièrement net chez le grillon champêtre, la femelle (ci-dessous à droite) étant aisément reconnaissable à ses formes plus élancées, à ses élytres réticulés, et surtout à la présence d'une tarière (flèche), organe de ponte prolongeant l'abdomen. A l'inverse le mâle a vraiment pris la "grosse tête", et la nervation des élytres, de prime abord "tarabiscotée", est en réalité une sorte de violon biologique fort sophistiqué.
 
 
mâle ....gryllus campestris, mâlefemelle de gryllus campestris... et femelle !
Vous noterez les proportions et conformations respectives
(volume de la tête, structure des élytres, et surtout présence d'une "tarière" -flèche-)
 
 
femelle .... Grillon champêtre (Gryllus campestris), comparaison des élytres mâles et femelles .... mâle !
Détail des élytres
à gauche: élytre typiquement réticulé de la femelle; à droite: nervation de l' élytre droit, d'un mâle (à plat, face externe).
 
 
mâle ... Grillon champêtre (Gryllus campestris), mâle étalé (collection). ... "étalé" !
Sur ce spécimen de collection vous noterez la grandeur et la conformation des élytres, en regard des ailes membraneuses.
Ces dernières, visibles sur les cuisses, sont petites, effilées, et impropres au vol.
 
Le chant
 
Le chant est l'apanage des mâles, et pour faire simple sachez que la stridulation est conjointement produite par le frottement de l'élytre droit sur le gauche, et par celui de zones différenciées que sont l'archet et la chanterelle. Le rythme, l'intensité, et la durée, varient selon les circonstances, et en quelque sorte au gré des humeurs de la bestiole.
 
Le chant d'appel, puissant et régulier, est de loin le plus connu. Il se pratique à l'entrée du terrier, et bien campé sur ses pattes notre grillon peut s'y adonner des heures durant. Quand deux mâles s'affrontent pour défendre leur territoire, ou pour la conquête d'une belle "grillonne", la stridulation devient alors extraordinairement rapide, intense, et même violente. A l'inverse elle se fait lente, douce, et quasi murmure quand il s'agit de séduire l'élue.
 
Bien entendu les grillons sont dotés d' "oreilles" ( si je puis dire ! ) là aussi très performantes, mais les organes tympaniques en question sont situés ... sur les pattes antérieures, et plus précisément à la face externe des tibias ( voir ci-après).
 
 
gryllus campestris en train de chanter, photo 1 gryllus campestris en train de chanter, photo 2
Grillons en train de chanter. Vous noterez les élytres relevés à cet effet.
 
 
 Grillon champêtre (Gryllus campestris), organes tympaniques, photo 1 Grillon champêtre (Gryllus campestris), organes tympaniques, photo 2
localisation des "oreilles", autrement dit des organes tympaniques du grillon champêtre
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr