La chenille ... suite 2 !
Le cocon !
Au terme de leur croissance les chenilles quittent le nid pour coconner au niveau du sol, sous les feuilles mortes par exemple. En forme de courtes gélules, les cocons de la laineuse sont très finement et densément tissés, ce qui leur confère un aspect parcheminé. A la fois minces, résistants, limite cassants, ils ont la particularité d'être très variables au niveau de la coloration, au point de pouvoir aller du blanchâtre au brun foncé au sein d'une même nichée.
Les cocons du Bombyx laineux se singularisent également par la présence de 2 très astucieuses "inventions de la Vie". Imposée par la dureté desdits cocons, la première n'est pas sans rappeler le très pratique couvercle prédécoupé de nos boîtes de conserves, puisqu'il s'agit d'un opercule circulaire doté d'une zone périphérique de moindre résistance ... qu'une simple poussée du papillon émergeant suffit à vaincre ! ... CQFD !
Rendue nécessaire par l'imperméabilité du cocon, la seconde "invention" permet l'aération et l'humidification de la chrysalide, via le flux de 2 pores plus ou moins diamétralement opposés, à l'instar des ventilations haute et basse de nos maisons et appartements ! ... re-CQFD ! J'ajouterais que le fond de ces pores est en quelque sorte "grillagé", via un entrelac de fils de soie, comme le sont nos grilles d'aération ... re-re-CQFD !
Au terme de sa croissance, et donc le plus souvent en Juillet, la chenille abandonne la plante nourricière. Après une errance plus ou moins prolongée elle va coconner sous la litière superficielle, ou profiter de la protection d'un quelconque obstacle (pierre, morceau de branche, motte de terre, etc.. ). L'éclosion a lieu très tôt, généralement en Mars, mais la chrysalide peut hiverner plusieurs fois.
Opercules ... un air de déjà vu !
A tort ou à raison, on a coutume de dire que les mêmes causes produisent les mêmes effets, mais retrouver un Lépidoptère, un Coléoptère, et un Hyménoptère parasite dans le même panier me semble pouvoir donner à réfléchir sur les tenants et aboutissants de l'Evolution du vivant ... et sur la question posée au terme de la conclusion de cette "page entomo".
En guise de conclusion ....
Au terme de cette "page entomo", et de ses diverses références à la bionique, il me plait d'attirer votre attention sur les notions d'instinct et d'intelligence, mais aussi sur celle d'intelligence instinctive, ce dernier vocable traduisant bien un certain embarras ... qu'à trop côtoyer la nature j'ai tendance à partager ! En effet, si ces opercules prédécoupés et ces pores aérifères ( entre autres "inventions de la Vie" ), résultent bien de la seule Evolution, et traduisent implicitement un "progrès", il a bien fallu qu'à un moment où un autre ils se passe quelque chose. En d'autres termes, ce que Dame Nature a inventé bien avant l'homme résulte-il d'une "simple" conjugaison d'heureux hasards, ou d'une forme d'intelligence animale qui dépasse notre entendement ... ou encore des deux à la fois ! ... that is the question !