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les LIBELLULES !
(Odonates)
 
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Les larves
 
Comme déjà dit toutes les larves de libellules sont aquatiques, mais si certaines espèces s'accommodent du moindre fossé ou trou d'eau, y compris plus ou moins pollué, d'autres exigent des eaux courantes, voire torrentueuses. Dans le même esprit certaines larves se complaisent dans la végétation, et d'autres ne jurent que par les fonds vaseux où elles s'enfouissent pour guetter leurs proies. La durée du développement est d' 1 à 2 ans chez les petites espèces, mais il peut demander 3 à 4 ans, voire plus, chez les plus grandes.
 
 
types de larves de libellules
aspects classiques des larves de libellules (s.l.)
à gauche et au centre Anisoptères, à droite Zygoptères.
 
- Celle de gauche, du type Aeschna, évolue dans la végétation et en cas de danger elle a la particularité de pouvoir très vivement se propulser en avant, par expulsion brutale, et anale, de l'eau baignant les branchies trachéennes internes. - Celle du centre est plus dolente, et c'est une adepte du camouflage, et en l'occurrence des bains de boue. - Celle de droite, du type Calopteryx, ne jure que par les eaux courantes, fusse faiblement, et contrairement aux précédentes les branchies sont là externes et foliacées ( flèche).
 
 
Toutes ces larves sont également carnassières, et le mode de capture des proies est particulièrement efficace, et original. Dans une certaine mesure il n'est pas sans rappeler la technique bien connue du caméléon, mais là il s'agit d'une projection de la lèvre inférieure, doublement articulée, et non de la langue. Le labium, puisque tel est son nom, est en effet modifié en organe préhensile qui porte le nom de "masque " (ci-dessous). Par-delà le fait que ce dernier puisse dissimuler les "intentions" de la bestiole (si l'on peut dire!), il faut surtout y voir l'expression des étonnantes ressources de l'Evolution animale. A cet égard le monde des insectes atteint véritablement des sommets, et nous sommes bien loin de tout connaître, si tant est qu'on le puisse.
 
 
morphologie du masque des larves de libellules
le fameux "masque" des larves de libellules
de gauche à droite: 1)- replié en vue ventrale; 2)- idem en vue latérale; 3)- en phase de projection; 4)- au terme du déploiement (vue dorsale). Noter la présence de crochets acérés (flèche), mais aussi qu'en se repliant l'ensemble du dispositif fait office de pinces, ce qui permet la rétention de la proie (petits crustacés, vers, insectes, têtards, alevins de petits poissons....ou congénères malchanceux !), et sa mise à disposition des puissantes mâchoires(ci-dessous).
 
 
en rouge: mâchoires pièces buccales d'une larve de libellule (aeschne)en vert: maxilles
mise en évidence des pièces buccales broyeuses d'une larve de libellule (type Aeschna)
 
 
Comme chez tous les insectes la croissance larvaire se fait par mues successives. Leur nombre est susceptible de varier en fonction des espèces, et de la durée du développement. Dans les cas extrêmes ce dernier comporterait 10 à 12 stades larvaires.
 
 
La mue imaginale
 
Le moment venu, c.a.d. au terme de sa croissance, la larve (qui est en fait une nymphe) va émerger et solidement s'agripper à la végétation ou tout autre support érigé. L'ouverture libératrice se fait classiquement au niveau dorsal de l'avant-corps (tête et thorax), et après s'être extrait, le jeune imago reste ainsi appendu afin de parfaire le déploiement de ses ailes, et leur sclérification (= durcissement). Une fois cette dernière suffisante l'insecte est apte à prendre son envol, et à mener la vie qui lui est dévolue.
 
exuvie nymphale de libelluleexuvie nymphale de libellule (agrion) exuvie nymphale de libellule, et début d'une exuviation nymphale
Exemples d'exuvies imaginales de libellules, et à droite mue en cours
Nota: chez les insectes tout ce qui est chitinisé mue, même les trachées (filets blancs, flèche).
 
 
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr