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- le SPHINX du
TROÈNE (Sphinx ligustri) !
- (Lépidoptère
Sphingidae)
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- (page 3 sur 3)
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agrandissements faire "page précédente" dans votre
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-
-
- La chenille ... suite
!
-
- 22 juillet
26 juillet
- à gauche: on
approche du bout du bout, et à droite: on y est
!
- Pour l'occasion je rappelle que moins de
4 semaines se sont écoulées entre la naissance de
ces chenilles, et leur taille maxi. Autant dire que
côté feuilles de frêne il ne faut pas
lésiner, et encore moins "en promettre", comme la taille
des crottes ci-après en témoigne ! !
-
-
- une "sphinx attitude" ...
.... plus que dodue !
- En voila une qui arrive à
la nymphose au mieux de sa forme ... et de ses formes
!
-
-
- Variante
chromatique
-
- Les variations chromatiques sont la
norme chez certaines chenilles de Sphinx, telles les formes brunes
ou jaunes chez le Sphinx tête de mort, ou encore brunes et
vertes chez le Sphinx de la vigne. La présente coloration
est particulièrement inhabituelle, et d'autant plus
exceptionnelle que la chenille du Sphinx du troène passe
pour ne pas varier, et donc rester verte.
-
- Les variations chromatiques classiques
sont le plus souvent génétiques, mais en
élevage différents paramètres peuvent influer
sur l'apparition et la fréquence de ces formes. Pour
l'essentiel il s'agit de la nature de la plante nourricière
(dans le cas de chenilles polyphages), du niveau de la
température, et du degré de luminosité, ces
divers facteurs pouvant être associés ou non. A titre
indicatif, et pour concrétiser le propos, les chenilles
ci-dessous ont été obtenues par l'ami Marc Guillet (
(http://passions.entomologie.free.fr/
), et par élevage en totale
obscurité, associé à une humidité
pouvant se qualifier de... ruisselante !
-
-
-
- Exemple d'une variation
chromatique aussi spectaculaire qu'exceptionnelle
!
- (il s'agit des spécimens
les plus tranchés, quant à l'intensité du
violet)
-
- Les crottes
-
- Elles sont évidemment à la
mesure de la taille de l'espèce, mais aussi du stade de
développement de la chenille. Elles sont fréquemment
cannelées, aisément identifiables, et pour peu que
sol soit suffisamment dégagé, elles constituent un
excellent indice pour déceler la présence de
chenilles dans un arbre ou un arbuste. Pour autant ce n'est pas
partie gagnée, car localiser la bestiole n'est jamais
évident, surtout si elle est plus ou moins
mimétique.
-
-
- crottes de chenilles
........
du Sphinx du troène !
- .....énormes, mais
à terme !
-
- Détails
-
- Les fausses pattes sont souvent
assimilées à des ventouses, mais elles comportent
également des spicules, qui tels le système "velcro"
s'accrochent au support, qu'il s'agisse de mon pouce ou d'une plus
classique branchette. Sur plaque de verre ces spicules ne trouvent
pas prise, et s'opposent à l'effet "ventouse", d'où
la chute assurée de la chenille....si on retourne la plaque
en question !
-
-
-
..........
.
- à gauche: mise en
évidence des "fausses-pattes" (= pattes-ventouses), et de
leurs crampons (= spicules);
- à droite:
"portraits", et détail des vraies pattes (= pattes
thoraciques).
-
- La nymphose
-
- Arrivée au terme de sa croissance
la chenille cesse de s'alimenter, et tend à plus ou moins
se "marbrer" de brun jaunâtre, voire à
carrément "virer" de couleur. Dans le même temps elle
témoigne d'une agitation très inhabituelle, proche
de la frénésie, ce qui l'amène à
longuement "tournicoter" dans sa boîte, et ce aussi vite que
lui permettent sa corpulence et ses courtes pattes. En fait, et
vous l'aurez compris, la bestiole est en mal de nymphose, et
surtout en quête d'un gîte à sa convenance, et
en l'occurrence d'un lieu d'enfouissement, puisqu'il en est ainsi
pour toutes les espèces de Sphingidae. J'avoue ne pas
l'avoir vérifié, mais la chenille de ligustri passe
pour profondément s'enterrer, encore faut-il que le terrain
s'y prête, sinon elle doit faire avec, comme dans mes
cages!
-
-
-
- de gauche à droite: 1 &
2)- aspect de chenilles "mûres", juste avant enterrage
(remarquez leur brunissement); 3)- chenille au maxi de sa
taille, et en phase de brunissement 4)- chenilles
sub-nymphosées, vous noterez l'impossibilité de
déplacement, et l'importance de la rétractation, de
ce qui n'est plus vraiment une chenille, mais pas encore une
chrysalide.
-
- La chrysalide
-
- Elle est nue (c'est-à-dire sans
cocon), et au sein d'une loge ovoïde aux parois terreuses
à peine maintenues par une trame soyeuse extrêmement
lâche, ténue, et fragile. Pour les besoins de la
cause, la bestiole ci-dessous a été
déterrée avant nymphose.
-
-
-
- de gauche à droite: 1)-
chrysalide "toute neuve" (dépouille larvaire encore
attenante ! 2)- illustration de l'acquisition progressive
de la coloration ; 3)- lot de chrysalides à divers
stades de maturation; 4)- la première chrysalide, 24
h après sa formation. Les parties les plus claires
témoignent de son immaturité, le durcissement
complet demandant la semaine; 5)- le "nez" de la chrysalide
du Sphinx ligustri n'est autre que l'étui nymphal de la
future trompe. Vous remarquerez la notoire immaturité de
cette chrysalide, et l'évidente nécessité
d'une manipulation .... "en douceur" !
-
- et pour ...
... le fun !
- à gauche:
chrysalide fraîchement formée, et sa mue larvaire
déroulée ... avec patience et délicatesse
!
- à suivre:
illustration de la "montée" conjointe du chromatisme et du
durcissement de la chrysalide
- (et plus exactement de son
"squelette" chitineux externe)
-
- ..... et la suite
logique !
-
- En principe l'émergence du
papillon se fera l'année suivante, Juin étant une
bonne moyenne, mais certaines chrysalides passeront deux hivers.
Comme pour le "Grand paon de nuit" (voir site ! ) il peut s'agir
d'une stratégie de la Nature visant à
préserver l'espèce d'aléas en tous genres. En
d'autres termes Dame Nature ne met pas tous ses oeufs dans le
même panier, et par les temps qui courent ( et les biocides
qui galopent ! ), c'est à coup sûr une sage
précaution !!!
-
-
- L'éclosion d'un Sphinx du
troène ....et des ailes on ne peut plus molles
!
- Sous la pression de l'hémolymphe
(le "sang" des insectes), et de leur propre poids, les ailes de la
bestiole vont progressivement s'étendre, Au terme des
quelques minutes nécessaires à leur complet
déploiement, elles vont se refermer, et se placer en
"toit", position de repos commune à de très
nombreuses espèces de papillons nocturnes. Après la
phase "étendage", viendra le temps du séchage, et du
durcissement tégumentaire, autrement dit de la
sclérification de la chitine. Ce dernier processus
étant beaucoup plus long, Dame Nature fait éclore
les nocturnes de jour .... afin qu'ils soient fins prêts la
nuit venue ! .... CQFD !
-
- un bien joli trio ....
.... prêt à l'envol !
- ... mais le
décollage sera nocturne !
-
- Le mot de la
fin....
-
- Au terme de cette "page entomo", je vous
invite à un autre regard, et en l'occurrence à un
minimum de tolérance envers tous les mal aimés de la
Nature, qu'ils soient crapauds, reptiles, araignées,
chauves-souris, oiseaux de nuit....ou simples chenilles
!
-
- Ils sont ce qu'ils sont, et
par-delà le fait qu'il n'en peuvent, sachez qu'ils ont
assurément leur raison d'être, et que notre sens
esthétique n'a pas forcément cours au pays des
crapauds !
-
-
-
FIN
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
:
http://www.insectes-net.fr