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Intro
!
Elle n'a de religieux que le nom, mais
elle n'a pas son pareil pour vous suivre du regard ... ou faire
fantasmer les plus "féministes" de nos concitoyennes
!
Présentation
!
Entomologiquement parlant la Mante religieuse relève
des Orthoptéroïdes, et plus précisément
des Mantoptères, Ordre d'insectes très
répandu sous les tropiques, mais également bien
représenté en zone méditerranéenne. A
noter qu'elle est parfois classée dans les
Dictyoptères, c.a.d. avec les Blattes. La faune
française comporte une petite dizaine d'espèces, en
l'occurrence méditerranéennes, et il n'est
guère que notre Mantis religiosa pour s'accommoder
de régions nettement plus nordiques, puisqu'elle "remonte"
au niveau du Havre (dpt 76), et est connue d'Alsace.
Le nom vernaculaire vient d'une attitude qui lui est
très familière (illustrations ci-dessous), membres
antérieurs repliés et accolés telles des
mains jointes. L'appellation locale de "Prie Dieu" (Provence) est
non moins imagée et pour tout dire symbolique. Plus
prosaïquement tout adepte du "noble art" vous dira qu'il
s'agit d'une posture dite de "garde", la seule qui soit apte
à générer l'attaque comme la défense.
Notre mante est donc plus boxeuse que religieuse, mais c'est
là une autre histoire.
Comme vous le verrez au fil de cette page,
l'originalité de la mante religieuse tient à
l'extrême mobilité de la tête, et plus encore
à des pattes antérieures ultra sophistiquées,
et très justement qualifiées de ravisseuses.
Dans un tout autre registre vous verrez que la bestiole se
singularise également par ses propensions cannibales, et
plus encore par des amours pour le moins sanguinaires, car elle a
une nette tendance à conjuguer les plaisirs de la chair ...
avec ceux de la table !
Biologie &
morphologie
Les Mantes sont diurnes, carnassières, et elles
affectionnent les terrains découverts et bien
ensoleillés. Elles sont par ailleurs parfaitement
adaptées à la prédation des insectes, et en
l'occurrence à la chasse à l'affût. Du fait de
leur couleur elles peuvent aisément passer
inaperçues dans leur milieu (homochromie), du moins avec un
peu de chance, car la concordance avec le substrat est plus
fortuite que délibérée.
Quelle qu'en soit la nature (homochromie, homotypie, etc...)
la notion même de mimétisme est d'ailleurs souvent
controversée. Disons simplement qu'il y a du vrai, et du
moins vrai, autrement dit que ça peut servir, mais qu'il ne
faut pas trop idéaliser. Pour illustrer le propos je vous
laisse admirer la troublante et bluffante perfection du camouflage
d'un papillon nocturne (ci-dessous à
droite)....trouvé sur le mur bien blanc de la maison. Les
lichens ne manquant sur les arbres il aurait pu se poser là
où je l'ai mis, mais il ne l'a pas fait ... du moins ce
jour là !
... de l'adéquation ( ou
pas ! ) des formes et couleurs avec le milieu ... un sujet qui
fait toujours débat !
De couleur verte ou brune, la mante religieuse est de belle
taille, très élancée, et son port ne manque
pas d' élégance. Mâles et femelles se
ressemblent, mais ces dernières sont toujours nettement
plus grandes, plus robustes, et "gestation" aidant plus
corpulentes. Elles atteignent 75 mm, contre guère plus de
50 pour les mâles, mais le caractère très
fluet de ces derniers donne souvent l'impression d'une
disparité allant du simple au double.
de gauche à droite:
1)- couple de "Mantis religiosa"; 2)- femelles à
la limite de l'empoignade;
3-4-5)- femelles
"pleines" ... à manipuler avec précautions !
L'aile ... et la tête
!
Juchée sur un prothorax démesurément
long, et assimilable à un cou, la tête est petite,
triangulaire, et dotée d'yeux très
développés et proéminents,
complétés par 3 ocelles disposés en triangle
entre les antennes. Cette configuration, alliée à
l'extrême mobilité de la tête (en terme de
rotation elle couvre allègrement les 180 degrés),
fait que le champ de vision est quasi périscopique, et il
n'est guère d' insectes pour soutenir la comparaison. Cette
particularité fait que la bestiole peut rester parfaitement
immobile, et donc ne pas trahir sa présence, tout en ayant
loisir de guetter l'arrivée d'une proie, d'où
qu'elle vienne.
D'une certaine façon cette faculté n'est pas
sans rappeler le caméléon, autre spécialiste
de l'affût, dont les yeux en quelque sorte "sur rotules"
s'orientent indépendamment l'un de l'autre. Dans les deux
cas l'auditif complète le visuel (à moins que ce ne
soit l'inverse!), et concernant la Mante il est fort possible que
des sensilles spécialisées, en l'occurrence
mécano-réceptrices, captent les vibrations de l'air
produites par le vol d'un insecte. Ces sensilles, dites filiformes
(= trichobotries), sont d'ailleurs connues chez d'autres
Orthoptéroïdes, et notamment chez les blattes,
grillons, et forficules, où elles siègent sur les
antennes et les cerques.
Les 2 sexes sont aptes au vol, mais à l'approche de la
ponte la femelle est très alourdie et quasi
condamnée à se déplacer à "pattes", et
même à "4 pattes" si je puis dire. De fait chez la
Mante religieuse les pattes intermédiaires et
postérieures sont qualifiées de
"déambulatoires", les antérieures étant plus
adaptées à la prédation, et à
l'occasion à la "varappe" quand la bestiole est
amenée à devoir se hisser pour progresser.
Avec ses allures
d'extraterrestre, ou de résurgence du Loch
Ness,
l'expression de la Mante est
aussi énigmatique
qu'inquiétante.
Les ailes de la mante religieuse
!
Etroits et relativement cornés,
les élytres recouvrent et protègent les ailes
membraneuses, autrement dit "volantes". Transparentes,
légèrement cornées, et très peu
épaisses, ces dernières sont finement et
densément "grillagées" (on dit
"résillées" ! ) ce qui leur confère la
rigidité voulue. Au repos les ailes membraneuses sont
radialement repliées sous les élytres, à la
manière d'un éventail.
Pattes
ravisseuses & prédation !
Les pattes ravisseuses sont un
modèle du genre car en se "projetant" elles permettent de
littéralement harponner la proie, grâce à un
éperon courbe très puissant et acéré.
Sitôt l'attaque portée, les pattes se replient et le
futur déjeuner se retrouve "coincé" au sein d'une
double rangée d'épines là aussi très
développées. Le tout permet la capture de proies
volumineuses, aptes à résister et se défendre
(bourdons ou gros criquets par exemple). A noter au passage que la
rare et très curieuse Mantispe (voir à la
rubrique "autres") dispose de pattes ravisseuses morphologiquement
très comparables, tout comme la Squille, crustacé
marin très à propos dénommé Squilla
mantis.
De gauche à droite: 1)-
pattes ravisseuses semi-déployées (hanche,
fémur, tibia, tarse ... à voir sur agrandissement !
) ; 2)- détail de la "pince" (ici ouverte)
formée par le fémur et le tibia ; 3)-
toujours la "pince", mais cette fois fermée. Vous noterez
le "face à face" des épines, et
l'impossibilité pour une proie de se dégager d'un
tel piège ; 4)- mise en évidence de la
redoutable concordance du harpon et de la plus grande épine
fémorale ... un coup de poignard ne saurait être plus
efficace ! (à voir sur agrandissement ! ).
Illustration du caractère
"escamotable" des tarses antérieurs.
Implantés à la
face externe des tibias, les tarses des pattes ravisseuses sont
conçus pour pouvoir pivoter vers
l'arrière,
de façon à
totalement dégager le "harpon", notamment lors de l'attaque
... ou de la défense !
à gauche:
"avant-bras" sur le vif;
à suivre: mise en
évidence du rôle locomoteur des tarses
antérieurs, là encore sur le
vif.
Démonstration
... "le repas des fauves" !
Tout fait ventre ! ...
même en main ! (mouches,
abeilles, bourdons, papillons, tipules,
etc....)
à droite: ce qui
reste d'une mouche verte, et d'une grosse bleue
!
Tout d'abord merci à
Patrick Krajewski pour cette peu banale photo prise à
Nyons, dans la Drôme.
Contrairement aux apparences c'est
très certainement le reptile qui a voulu "croquer" la mante
! Ce serpent est en effet une Coronelle girondine (Coronella
girondica) petite couleuvre n'excédant pas 50 cm dont le
menu s'agrémente fréquemment d'insectes. Outre
l'écart des tailles, cette très inhabituelle
inversion des rôles m'a incitée à aller
au-delà des apparences, d'où la découverte
d'une ancienne blessure (cerclée de rouge.), à coup
sûr très invalidante. Visiblement amaigri, le reptile
s'est retrouvé dans un état de faiblesse permettant
à la mante de prendre le dessus, et même de tuer son
agresseur, tout en s'offrant un petit extra carné à
ses dépens
les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr