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 LA MANTE RELIGIEUSE (Mantis religiosa) !
(Mantoptère Manteidae)
 
(page 4 sur 4)  
 
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 La naissance

L'éclosion des jeunes mantes intervient en juin de l'année suivante, et les sorties s'opèrent au niveau d'une zone lamellaire médiane, les lamelles en question faisant suite aux cellules sous-jacentes. A l'émergence la larve est en quelque sorte "emmaillotée", et après s'être promptement libérée de cette très fine membrane (opération considérée comme une première mue), elle ressemblera en tous points à l'adulte (ci-dessous). Comme chez tous les insectes la croissance ultérieure se fera par mues successives, et le plein développement des ailes interviendra lors du passage à l'état adulte, c. a.d. à la 7 ème et dernière mue ("démaillotage" initial inclus).
 
 
éclosions de mantes (vue générale) mantes en train d'éclore (ensemble) mantes en train d'éclore (détail) mantes en train d'éclore (détail)
de gauche à droite: 1)- jeunes mantis sur le départ (le gros de la troupe s' est dispersé avant la photo ! );
2-3-4)- mantes en train d'éclore, ensemble et détail. Notez les "maillots" (mues) restant en place.
 
 
Mante religieuse (Mantis religiosa),  "bébés" mantes au sortir de leur oothèque, photo 1. Mante religieuse (Mantis religiosa),  "bébés" mantes au sortir de leur oothèque, photo 2. .................... Mante religieuse (Mantis religiosa) , oothèque montrant les écartements lamellaires  consécutis aux premières émergences.  Mante religieuse (Mantis religiosa) oothèque montrant les ouvertures lamellaires post-éclosions, détail.
 à gauche: l'heure de la sortie .... autre exemple avec vidéo ! (c'est la 1ère grosse "fournée", la seconde ayant eu lieu 48 h plus tard)
à droite: 24 h avant le "gros de la troupe" quelques émergences se sont produites au niveau de la partie apicale de l'oothèque,
ce qui permet de voir les écartements lamellaires en résultant.
 
 
mante naissante, non encore pigmentée mante naissante, non encore pigmentée mante naissante, pigmentée.
aspects de mantes tout juste naissantes: non encore pigmentées (gauche & centre), et une fois pigmentée (droite)
Vous noterez la taille, l'habituelle allumette faisant référence !
 
 
oothèque de mante, juste après éclosions oothèque de mante, juste après éclosions (détail)
après les éclosions l'oothèque vide peut perdurer des années,
mais les très fragiles mues ( enveloppes emmaillotant littéralement les larves naissantes ) se dégradent assez rapidement.
 
 
Nota: sauf à trouver des colonies de pucerons (à mon avis la meilleure solution), ou avoir un élevage de drosophiles sous la main (bien que ces minuscules mouches dites des fruits, ou du vinaigre, me paraissent encore bien grosses), l'alimentation des mantes naissantes est assez difficile, voire quasi impossible. C'est d'autant plus vrai que l'oothèque est souvent rentrée en intérieur (pour un meilleur suivi), et que les jeunes mantes éclosent évidemment plus tôt (vu le chauffage), et surtout à une période où dans la nature il n'y a pas ou peu d'insectes-proies à récolter.
 
trio de très jeunes mantes religieuses jeune mante religieuselarve mante religieuse à mi-parcours
à gauche et au centre: très jeunes mantes, telles que trouvées début Juin
à droite: à la mi-juillet les petites mantes atteignent déjà une taille respectable,
mais au final, sur l'ensemble d'une oothèque, fort peu arrivent à l'état adulte 
 
Parasites et prédateurs !

Omniprésents dans la nature les parasites entomophages se "recrutent" pour l'essentiel chez les Diptères (mouches tachinaires par exemple) et chez les Hyménoptères (Ichneumons). L'attaque du parasite se produit le plus souvent au niveau des oeufs et des larves, et donc des chenilles pour les papillons. La mante n'échappe pas à la règle, et en lieu et place des "bébés-mantes" logiquement attendus, vous pouvez vous retrouver ( comme ci-dessous ! ) avec une "flopée" de minuscules ichneumonidés, typiquement dotés .... de cuisses d'haltérophiles !  

 
Chalcidien parasite des oeufs de mante Chalcidien parasite des oeufs de mante
Les oothèques de mantes, ou plus exactement les oeufs, sont fréquemment parasités.
Présentement il s'agit d'un minuscule Chalcidien, en l'occurrence Podagrion pachymerum.
Vous noterez les fémurs postérieurs fortement dilatés et dentelés ( chez les 2 sexes), et la longue tarière des femelles.
 
 
débris de mante victime d'un oiseau Au pays des bestioles la lutte pour la vie est une réalité de tous les instants, et par-delà l'efficience de sa défense, notre Mante peut aussi devenir proie, et ce ne sont pas les oiseaux (entre autres ! ) qui diront le contraire.
 
L'illustration ci-contre témoigne d'un petit drame, et sans doute du passage d'un volatile, comme ci-dessus évoqué. Restés accrochés dans les grandes herbes, ces débris témoignent parfaitement de la grande Loi de la Nature pouvant ainsi se résumer: "manger ... ou être mangé " !
 

... et pour le plaisir des yeux !

Blepharopsis mendica Blepharopsis mendica Blepharopsis mendica (portrait ! )
Souvenir d'un voyage au Maroc !
Il ne s'agit pas d'une Mante, au sens strict, mais d'une très voisine Empuse,
et en l'occurrence de Blepharopsis mendica (Erfoud, Avril 2006)
  
En guise de conclusion !
Une "chasse" aux Mantes bien peu ordinaire !
 
Jouxtant un lycée nantais nouvellement bâti (du moins à l'époque), une friche argileuse servait de terrain de jeux aux gamins du quartier. Entre ronciers, genêts, et vasques humides envahies par les joncs, de nombreuses petites "sentes" témoignaient de cette fréquentation. J'habitais alors à deux pas et j'allais souvent y chasser les insectes, entre autres floricoles.
 
Nous étions en septembre et les superbes épeires fasciées abondaient, ainsi que leurs pontes ( voir ci-dessous ! ) ce qui d'ailleurs n'était pas pour m'enchanter car j'avoue ne pas trop apprécier les araignées.
  
Les mantes religieuses étaient également présentes, et de surcroît nombreuses, alors qu'il est de règle de les trouver çà et là en exemplaires isolés. Conscient du caractère exceptionnel de cette abondance, et donc désireux de la quantifier, je me suis armé d'un calepin, et d'un bâton .... de rouge à lèvres, ce dernier permettant un marquage élytral aussi rapide qu' aisé.
 
Montre en main, au bout d'une heure de chasse à vue j'avais 55 "coches" sur mon calepin, soit quasiment une mante religieuse à la minute, ce qui est considérable. Le "score" était d'autant plus significatif que bon nombre de bestioles devaient échapper à mes investigations en raison de leur mimétisme et de leur immobilité de chasseresse à l'affût. Il gagnait également en signifiance du fait de la configuration du terrain, laquelle me contraignait à chasser le long des cheminements existants, et donc à passer et repasser dix fois aux mêmes endroits eu égard à la faible superficie de la friche en question.
 
Par la suite le béton des promoteurs est venu anéantir ce petit Eden, puis j'ai déménagé, et jamais je n'ai revu pareille abondance. C'était d'autant plus exceptionnel qu' à l' époque (1964) les mantes étaient considérées comme peu fréquentes dans la région, voire rares.
 
Pour conclure je pense que l'année en question avait été particulièrement favorable pour ces insectes, mais surtout que l'enclavement du biotope, sa qualité, et sa petitesse, créaient un isolat biologique éminemment propice à une concentration pour le moins inhabituelle de l'espèce.
 
 
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Cette anecdote m'en donnant l'occasion ....
 
Voyez le "décorticage" d'une ponte d'épeire fasciée (Argiope bruennichi)
et convenez que l'architecture du cocon vaut bien celle de l'oothèque de notre Mante!
 
 Epeire fasciée (Argiope bruennichi ) femelle dans sa toile. Epeire fasciée (Argiope bruennichi ), cocon de ponte (blanc). Epeire fasciée (Argiope bruennichi ), cocon de ponte classique.
à gauche: femelle dans sa toile, au centre: exemple de cocon de ponte. Il est suspendu dans la végétation et s'apparente à une petite montgolfière " à l'envers", dont le diamètre est de l'ordre de 20 à 25 mm. L'ouverture, obturée, se situe au niveau du col. La coloration blanche, inhabituelle et peu fréquente, me paraît résulter d'une sorte de "panne de soie". à droite: cocon typique ... en attendant mieux ! Pour finir, vous noterez que l'Epeire fasciée est également appelée "Argiope frelon", "Argiope rayée", "Argiope fasciée".
 
 
Epeire fasciée (Argiope bruennichi ), cocon de ponte ouvert. Epeire fasciée (Argiope bruennichi ), capsule centrale du cocon de ponte, photo 1. Epeire fasciée (Argiope bruennichi ), capsule centrale du cocon de ponte, photo 2. Epeire fasciée (Argiope bruennichi ), capsule centrale du cocon de ponte, photo 3. Epeire fasciée (Argiope bruennichi ), capsule centrale ouverte  montrant les oeufs. Epeire fasciée (Argiope bruennichi ), epeires naissantes, dans le cocon de ponte. Epeire fasciée (Argiope bruennichi ), epeires naissantes,, sur allumette/échelle.
de gauche à droite: 1)- cocon de ponte ouvert dans le plan vertical (coupe dite "sagittale" ! ). Vous noterez la capsule ovigère centrale, et la bourre brune l'entourant (à la fois isolante et protectrice); 2 & 3)- capsule ovigère isolée; 4)- capsule ovigère avec couvercle relevé; 5)- capsule ovigère ouverte, avec vue sur les oeufs prêts à éclore (200 à 300 ! ); 6)- "bébés" araignées tout juste nés, et donc non encore pigmentés. (voir les 2 phases en vidéo ! ) Vous noterez qu'ils éclosent à l'automne, passent l'hiver dans le cocon, et en sortent au printemps; 7)- la traditionnelle allumette/échelle.
 
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FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr