Intro !
Moro-sphinx ! Sphinx colibri ! Sphinx du caille-lait ! Sphinx moineau ! Sphinx queue de canard ! Sphinx fou ! Sphinx des étoilées ! Macroglosse des gaillets ! Oiseau-mouche ! .... et je vous fais grâce des appellations plus ou moins locales et "patoisées". Dans son N° 86, le fameux opuscule naturaliste "la Hulotte" dénombre en effet un total de 31 noms communs ... et la liste n'est pas close ! Là où de très nombreuses espèces d' insectes doivent se contenter de leur seul nom scientifique (et donc latin ! ), j'ai envie de dire ... "n'en jetez plus la cour est pleine" !
En dépit de ses redondances, une telle débauche vernaculaire témoigne à l'évidence de la notoriété d'une bestiole pouvant se qualifier d'hors normes, et cela à plus d'un titre. En guise "d'amuse-bouches" sachez que ce véritable drone miniature n'hésite pas à butiner sans vergogne les géraniums de votre balcon, et se complaît à pareillement visiter tout ce qui porte corolle, y compris en limite des névés à 2500 m d'altitude.... voire en zones polaires estivales ! Croyez-moi j'exagère à peine, et par-delà cette quasi ubiquité, j'ajouterais que la bestiole n'a pas son pareil pour déjouer votre curiosité ... et plus encore se jouer de l'objectif du photographe ! ... entre autres du mien !
Présentation !
Il est souvent peu marqué chez les sphinx, et c'est encore "pluss pire" chez le Macroglosse. Comme ces photos essaient de le montrer, la queue du "colibri" est en forme de pinceau relativement allongé chez le mâle, et cette même queue est au contraire élargie, plus arrondie, et plus sensiblement bilobée chez la femelle. Attention cependant car ces faisceaux pileux ( latéraux et terminaux) tendent à plus ou moins s'étaler en éventail (comme la femelle ci-dessous), et cela d'autant plus facilement que je les suspecte de servir à la fois de stabilisateurs et de gouvernail. Attention également aux "heures de vol", lesquelles génèrent fatalement une "érosion" de ces structures pileuses, ce qui accentue également les risques d'erreurs, sauf à parfaitement maîtriser les morphologies respectives.
La ponte !
Vertes ou brunes, densément ponctuées, doublement lignées, et toujours avec l'apex du scolus orangé, telles se présentent les chenilles du Moro-sphinx, du moins au 5e et dernier stade larvaire. Au passage vous noterez que le scolus est typique de la Famille des Sphingidae, et que cette sorte de corne est totalement inoffensive, aussi acérée soit-elle, comme chez le sphinx du troène (cf. site).
Cette chenille se développe sur divers gaillets, tels le blanc, le jaune, ou encore le "gratteron", mais aussi sur la garance sauvage (dite "voyageuse"). Contrairement à une croyance populaire les gaillets, communément appelés "caille-lait" seraient bien incapables de faire cailler ... ledit lait !