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Le NÉCROPHORE des RIVAGES, ou SILPHE des RIVAGES (Necrodes littoralis) !
(Coléoptère Silphidae)
 
 
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 Intro !
 
blaireau (d'après www.terrabiente.org)Comme bon nombre de ses congénères, le blaireau de cette page entomo aurait pu finir gazé, piégé, empoisonné, fusillé .... voire cruellement "déterré", comme cela se pratique encore !
 
Sa destiné étant décidément peu enviable, la bête est finalement morte accidentée, sur une route de soi-disant campagne, là où les noirs rubans d'asphalte ne cessent de morceler le territoire de ses semblables ...et ce qu'il reste de Nature encore digne de ce nom !
 
Ce blaireau était jeune, et ne méritait pas si triste sort, mais à quelque chose malheur étant bon ( du moins paraît-il ! ), le "recyclage" naturel de sa dépouille a donné vie à des myriades d'insectes proies, mais aussi à des convives particulièrement utiles et spécialisés, tels ces Necrodes littoralis que je vous invite à découvrir !
 
Présentation
 
Le Necrodes littoralis, communément appelé le "Nécrophore des rivages", ou encore le "Silphe des rivages", est en réalité un usurpateur ... et il l'est même doublement ! De fait, ce n'est pas un vrai "Nécrophore", au sens zoologique du terme, et par ailleurs les "laisses de mer", et autres accumulations d'algues marines plus ou moins pourrissantes, ne sont pas ses milieux préférés, même si on peut parfois l'y rencontrer.
 
Par contre il s'agit bien d'un Silphidae, et sans conteste d'un "nécrophage", autrement dit d'un "charognard", comme le sont les vrais Nécrophores, dont le nombre atteint la presque dizaine d'espèces pour la faune française. A titre d'info quelques-unes sont illustrées en fin de page, et vous verrez qu'elles sont souvent très ressemblantes d'aspect et de moeurs.
 
 blaireau en décomposition taupe pour Necrodes
Le fait d'être naturaliste n'excusant pas tout, je ne pouvais décemment imposer au voisinage la "récup" d'un blaireau en pleine décomposition, comme ci-dessus à gauche. J'ai donc limité les dégâts, et en l'occurrence les "effluves", en usant de taupes (à droite), piégées par un voisin, et de déchets de boucherie.... là aussi à minima !
 
Le Necrodes littoralis recherche essentiellement les gros cadavres, tel le blaireau de l'intro, et il ne rechigne pas à la besogne si plus gros encore se présente. Sachez également que ce charognard oeuvre et consomme "sur le tas", là où d' autres espèces préfèrent les petits cadavres, et des funérailles souterraines, avec consommation en toute intimité, bien loin de l'effervescence et de la cohue du "buffet" de plein air des Necrodes et autres convives !
 
Le "Nécrophore des rivages" peut atteindre 25 mm, mais il est souvent nettement plus petit. L'espèce est largement répandue en France, mais elle passe néanmoins pour peu commune. La bestiole affectionne les bois clairs, les lisières forestières, et elle est attirée par la lumière, puisqu'il m'arrive d'en trouver dans mon piège ( "écolo" ! ) à papillons, comme le spécimen ci-dessous à gauche.
 
Necrodes littoralis Necrodes littoralis sur taupe (photo 1) Necrodes littoralis sur taupe (photo 2) Necrodes littoralis sur taupe (photo 3)
 de gauche à droite; 1)- Necrodes attiré par la lumière de mon piège à papillons; 2)- conciliabule sur l'art et la manière d'accommoder les taupes !
3 & 4)- parole de Nécrophores .... ça ne vaut pas un blaireau bien "mûr" !
 
 
Necrodes littoralis sur viande de boucherie (photo 1) Necrodes littoralis sur viande de boucherie (photo 2) Necrodes littoralis sur viande de boucherie (photo 3)
et là c'est encore pire ... beaucoup trop fraîche cette viande de boucherie !
 
Au final, et vous l'aurez compris, les nécrophores sont des bestioles très utiles, adultes et larves contribuant efficacement à l'élimination des petits et gros cadavres, sources de pollutions olfactives, visuelles, et surtout sanitaires. La nature faisant bien les choses, je rappelle que les bien nommés "bousiers" se chargent de l'élimination des excréments en tous genres, d'où leur dénomination de "coprophages". Au terme de cette page entomo, et afin d'en mieux juger, je vous conseille la lecture de cette très édifiante historiette naturaliste intitulée "les bousiers de Notre-Dame".
 
Rappel pour la suite !
 
Même en étant "vacciné", faire de la photo "macro" avec le nez à quelques cm d'un blaireau en pleine décomposition n'est pas sinécure, d'où un prudent repli sur une taupe ayant eue la mauvaise idée de "bouter" chez un voisin pas vraiment "top écolo" ....qu'il en soit pour une fois remercié !
 
Les illustrations suivantes, de la ponte à l'émergence, ont donc été rendues possibles grâce à la "collaboration" ( bien involontaire ! ) de cette taupe, et à "l'importation", depuis le blaireau, de quelques Necrodes adultes et larves plus ou moins avancées.
 
La ponte
 
Les oeufs sont déposés sous la charogne, soit isolément, soit par lots, comme le montrent les illustrations ci-dessous. Compte tenu du caractère peu ordinaire de cet élevage, et de modalités pas vraiment "top", je n'ai pas eu le loisir, ni trop envie, d'aller au-delà de ces premières observations. J'espère néanmoins faire mieux à la prochaine occasion, mais à l'évidence il va falloir rationaliser la méthode, y compris au plan hygiénique, pour ne pas dire sanitaire !
 
 
grand mâle de Necrodes littoralis (exemplaire de collection) Necrodes littoralis, mâle sur le vif Necrodes littoralis, femelle à pondre Necrodes littoralis, ponte Necrodes littoralis, détail d'un oeuf
 de gauche à droite: 1)- grand mâle de collection ( 25 mm) de Necrodes littoralis, avec ses très typiques tibias postérieurs arqués;
2)- mâle sur le vif; 3)- femelle en train de pondre, remarquer la dévagination de l'ovipositeur (= organe de ponte).
4)- exemple de "poquet" d'oeufs pondus sous le cadavre de la taupe ; 5)- détail d'un oeuf.
 
La larve
 
Les contingences précitées, et l'inexpérience de ce genre d'élevage, font que je ne suis pas en mesure de proposer un suivi larvaire, comme j'aime à le faire habituellement. Là encore, vous devrez vous contenter des illustrations ci-dessous, mais au final vous ne perdrez pas grand-chose, car les très jeunes larves sont copies conformes des plus "vieilles".
 
Quel que soit leur âge, ces larves sont particulièrement agiles et véloces, la segmentation de la carapace leur conférant une grande souplesse, et la possibilité de véritablement se faufiler et se cacher dans tous les coins et recoins de la carcasse,. Les captures à la pince sont censément assez "sportives", le fuselé de leur forme rendant ces larves glissantes à souhait, d'autant qu'elles évoluent souvent dans la très "beurk" semi-liquéfaction des chairs en décomposition ! Bien entendu ce genre de "chasse" n'est pas recommandé avant les repas ... ni sitôt après d'ailleurs !
 
Necrodes littoralis, larve vec échelle Necrodes littoralis, groupe de larves Necrodes littoralis, larve en vue ventrale
 exemples de larves de Necrodes.
Elles ressemblent à celle des Silphes, mais en plus étroit, ce qui les rend proportionnellement plus allongées.
 
 
Necrodes littoralis, larves sur le vif (photo 1) Necrodes littoralis, larves sur le vif (photo 2) Necrodes littoralis, larves sur le vif (photo 3) Necrodes littoralis, larve sur le vif, détail (photo 1) Necrodes littoralis, larve sur le vif, détail (photo 2)
larves de Necrodes à l'oeuvre, sur déchets de boucherie.
( cette fois "à point" .... et donc plus que "mûrs" ! )
 
 
La nymphose
 
Hormis l'intérêt des logettes nymphales "naturelles", ci-dessous présentées, l'élevage permet de parfaitement suivre l'évolution de la nymphe, et celle de l'imago, ce qui serait bien sûr impossible "in natura". Les illustrations parlant d'elles-mêmes, vous me permettrez de n'en point rajouter !
 
Necrodes littoralis, logette nymphale (photo 1) Necrodes littoralis, logette nymphale (photo 2) Necrodes littoralis, panel de nymphes Necrodes littoralis, imago venant d'éclore
de gauche à droite: 1 & 2)- nymphes de Necrodes en logettes "in natura";
3)- nymphes de Necrodes à divers stades évolutifs (N°1 nymphe toute fraîche, N°4 prête à éclore, voir agrandissement)
4)- Necrodes venant d'éclore, autrement dit de faire sa "mue imaginale".
 
 
Necrodes littoralis, pré-nymphe en logette artificielle Necrodes littoralis, nymphe en logette artificielle
larve en position typique de pré-nymphose (gauche), et nymphe.
( le tout en logettes artificielles ... comme vous le voyez ! )
 
 
Necrodes littoralis, mue imaginale (photo 1) Necrodes littoralis, mue imaginale (photo 2) Necrodes littoralis, mue imaginale (photo 3) Necrodes littoralis, mue imaginale (photo 4) Necrodes littoralis, mue imaginale (photo 5)
de la "naissance" ... à l'envol !
Remarquer l'évolution de la coloration (= chromatogenèse), laquelle s'accompagne du durcissement des téguments (= "sclérification").
A noter: 3 jours ont suffit en logette artificielle, mais en milieu naturel c'est au moins de l'ordre de la semaine.
 
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr