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CENDRÉE ou SCORPION d'EAU !
- (Nepa cinerea,
Hétéroptère Nepidae)
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- Développement
larvaire !
Compte tenu d'un élevage
lancé mi-Mars, et totalement réalisé en
intérieur (d'où une température plus
élevée, et donc plus favorable), toutes les
étapes de la reproduction (ponte, incubation,
développement larvaire) se sont vues
accélérées. A cela s'est ajouté une
table en permanence abondamment servie ( loin d'être le cas
dans la nature ! ), d'où une accélération ...
encore plus accélérée !
Concrètement le 5e et dernier
stade larvaire a été obtenu en élevage le 6
juin, là où ce même stade a été
trouvé en nature le 3 Août, sous la forme de 5
individus parfaitement matures. Durée de maturation
déduite ( environ
la semaine), il s'ensuit une
réduction du temps de développement
supérieure à 1 mois 1/2, écart
témoignant bien de la très forte incidence de la
température sur la physiologie des insectes. L'importance
de cette réduction se traduit pareillement au niveau de la
durée des 5 stades larvaires, la moyenne pour chacun
étant de l'ordre de la semaine.
La larve au
1e stade ! (2
Mai)

- Duo illustrant la phase
intermédiaire et finale de la pigmentation et du
durcissement des téguments.
- Vous noterez que la forme la plus claire
est déjà apte à évoluer en milieu
aquatique, mais que la
complète sclérification (= durcissement ) des
téguments est requise pour chasser (capture et maintien des
proies) ... et donc s'alimenter ! Bien entendu, et vous l'aurez
compris, toutes les larvules obtenues proviennent de la ponte
figurée à la page précédente, dans le
cadre de la rubrique intitulée "pour bien comprendre ! "
).
-
-
.............

- à gauche :
nèpes "nouvelles-nées" dans leur
élément;
- à droite : "hors
d'eau" ... faussement maladroites, et aussi
déguingandées que véloces
!
-
-
- Quand
l'appétit va !

- ci-dessus à
gauche : la nurserie ! à suivre : les larves de
moustiques sont très appréciées des
"bébés nèpes", mais aussi de
l'éleveur, tant ce "menu" est facile à trouver !
ci-dessous à gauche : cette "népette" a sans
doute eue les yeux plus gros que le ventre, mais la capture de
cette aselle témoigne bien des capacités
prédatrices de la minuscule bestiole; au centre :
résultant plus d'une opportunité, que d'une
nécessité ( les proies en tous genres ne manquant
pas) le cannibalisme fait déjà partie du "paquetage"
des juvéniles. En cas de disette il est
généralement de règle chez toutes les
espèces prédatrices, quelque soit le stade de
développement; à droite : elle a
déjà tout compris, et revêtu sa "tenue
camouflée".
............
...........

-
-
- La larve au
2e stade ! (10
Mai)

- ci-dessus : exemple de
mue illustrant le passage du 1e au 2e stade
larvaire !
- Est-il besoin de le rappeler la mue est
toujours une phase délicate dans la vie des insectes (et
autres arthropodes ! ) en raison même de la
complexité du processus, et de la
vulnérabilité qu'elle génère, fut-elle
temporaire; ci-dessous à gauche : toute
fraîche , et "à sec", à droite :
illustration de la taille (sur "népette" en cours de
maturation).
..........
-
-
- La larve au
3e stade ! (24
Mai)
...........
...........
- à gauche : les aselles,
toujours mises à contribution ... avec le même
succès ! au centre : hors d'eau pour un meilleur
rendu des détails. Vous noterez, par exemple, la nette
formation des fourreaux alaires (cercle rouge); à droite
: la traditionnelle allumette donne toute la mesure de
l'accroissement de la taille.
-
- La larve au
4e stade ! (31 Mai)

- Les étuis alaires
s'accroissent ... tout comme la taille et l'appétit
!
- de gauche à droite :
1)- dans son élément; 2 &3)- au sec:
4)- portrait; 5)- passage à la toise
!
-
-
- La larve au 5e
et dernier stade !
( 6 Juin )
- En guère plus d'un mois, moyennant des conditions de
vie dignes d'un palace, si je puis dire, la nèpe en devenir
est parvenue au terme de son développement larvaire. A cet
effet elle aura mué 4 fois, sera donc
passée par 5 stades larvaires,
à la cadence moyenne d'un stade par semaine.

- de gauche à droite : 1)-
dans son élément, attablée aux dépens
d'une énième aselle; 2 &3)- au sec. Sur
agrandissement, vous noterez le grand développement des
ébauches alaires ( = étuis alaires =
ptérothèques ! ); 4)- passage à la
toise ! 5)- récapitulatif des 5 stades larvaires
!
-
-
- ... idem, mais
larves in natura (3 Août ! )

- de gauche à droite:
1)- dans le "nèpodrome"; 2)- à sec;
3)- échelle de taille; 4)-
la traditionnelle prise en mai
!
- Nota : la différence de
couleur avec les spécimens d'élevage (tous stades
confondus) est certainement due à une relative
immaturité (choix permettant une meilleure perception de la
morphologie), et sans doute aussi à des stades larvaires
très brièvement espacés (1 semaine). Plus
"clean" en élevage, le milieu de vie a également pu
jouer, mais à bien moindre degré.
-
-
- La
"respiration" larvaire ... comment ça marche
!
- Le dispositif aérifère des
larves (siphon, gouttières, franges) a été
mis en évidence à partir de larves à terme
(en l'occurrence les individus in natura ci-dessus figurés)
mais le processus vaut bien sûr pour tous les stades
larvaires. Pour bien comprendre "comment ça marche", les
agrandissements sont indispensables ! Vous noterez
également l'importante différence d'aspect et de
coloration, selon que les structures tégumentaires sont
mouillées (gauche) ou asséchées
(droite).
-
-
..............

- à gauche: 1)- juste au
sortir de l'eau: les gouttières sont complètement
closes par la coalescence (= "fusion") des franges; 2)-
très vite une "trouée" se forme ( gouttière
du haut ! ); 3)- non moins rapidement la gouttière
du haut devient en partie visible, et le "retrait" des franges est
nettement perceptible sur la gouttière du bas; à
droite: au sortir de l'eau les franges se désunissent
très rapidement, et les gouttières se font
véritablement béantes. Nota:
complètement agglutinées par l'eau les franges
ressemblent à tout ... sauf à des franges ! Pour les
rendre parfaitement visibles il m'a fallu jouer au coiffeur ...
pinceau et soufflette aidant !
-
- Exemple de mue
imaginale !

- ci-dessus: oups !...
juste à temps !
- ci-dessous à gauche: le
jeune imago et son exuvie, juste après la mue. Cette
dernière se passant dans l'eau le "nouveau-né" est
déjà nettement pigmenté, et donc suffisamment
raffermi et fonctionnel pour éviter la noyade; à
droite: tout ce qui est chitinisé mue, et cela vaut
pour ces blanches ramifications trachéennes, aussi
ténues soient-elles.

-
- Le vol !
Quand Dame Nature confère des
ailes dignes de ce nom, c'est logiquement pour voler, et de
très nombreux insectes en usent quotidiennement. D'autres
se montrent nettement plus parcimonieux sur leurs essors,
certaines espèces ayant même des "ailes à
usage unique" tels les termites et les fourmis. La nèpe
fait partie des "parcimonieux", mais sa parcimonie confine
carrément l'avarice, et c'est encore peu dire. En effet, je
ne suis pas encore parvenu à observer le moindre envol, et
encore moins à le provoquer, et cela en dépit de
multiples "incitations" expérimentales
(élévation de la température,
assèchement progressif, mise à sec, privation de
nourriture, etc...).
Pourtant elle vole, et même
plutôt bien à en juger par les témoignages
ci-dessous. Pour l'heure je "sèche grave" d'autant que les
"stimuli" ne sont pas sexuels puisque 2 témoignages datent
du mois d'Août , et donc hors période de
reproduction.
-

- Par comparaison avec la ranatre ( dont
l'aisance de l'envol est aussi étonnante que la morphologie
de la bestiole) cette nèpe est prête à
"décoller" ... mais ne l'a pas fait ! Vous noterez
l'arrière train relevé, et le fait qu'elle soit
sortie de l'eau d'elle-même pour se sécher, comme le
fait la ranatre.
-
- Via un visiteur je viens d'avoir
confirmation ce jour ( 26 août 07 ) que la nèpe
pouvait effectivement voler: " Nous ne nous sommes pas
risqués à prendre la nèpe dans nos mains,
mais l'individu s'est envolé devant nos yeux, vol lourd
mais très aisé " ( avec 2 photos de la bestiole
en p.j. ...mais pas en vol ! ).
-
En
date du 6-V-2012, un autre visiteur, Michel H. de Belgique
confirme le fait: "J'en ai photographié une cet automne
au Portugal (Mouriscas dans le Ribatejo). Elle s'est
envolée au moment où je prenais les photos que je
vous adresse en pièces attachées à ce mail.
(Malheureusement, l'appareil n'était pas
réglé pour cet instant et la photo est floue, mais
vous y reconnaîtrez bien Nepa Rubra)".
-
- Autre témoignage avec photo
jointe (mail de Guy Blattmann en date du 12 Août 215):
"Le 6 août dernier cet insecte est venu s'échouer
sur le carrelage de ma véranda. Je l'ai photographié
et j'ai cherché dans ma maigre documentation pour
l'identifier : las ! je n'ai pas trouvé".
-
- La "piqûre"
.....
-
- Les Nèpes, et les Ranatres,
passent pour infliger des piqûres très douloureuses,
mais il y parfois confusion entre le rostre, et les
extrémités relativement acérées des
pattes antérieures. Le premier pique vraiment et les
secondes peuvent tout au plus tenter de pincer (et encore ! ),
à l'évidence sans le moindre dommage. Pour avoir eu
bien souvent l'occasion de manipuler ces insectes, et
constaté une certaine passivité, les piqûres
sont assurément exceptionnelles, là où elles
sont fréquentes avec les notonectes, une autre "punaise"
aquatique.
Cela dit, l'aspect peu engageant des
nèpes m'a toujours incité à une certaine
prudence ... jusqu'au jour ci-dessous !
-
- ... aïe aïe
aïe !
-
- En ce début Septembre 2005,
sécheresse prolongée aidant, je suis tombé
sur une mare réduite à sa plus simple expression,
à savoir moins d'un
m2
d'eau boueuse et surchauffée, pour 10 à 15 cm de
profondeur. Deux cadavres de carpillons y flottaient, et 4
survivants d'une bonne vingtaine de cm "baillaient du bec" en
surface, à la recherche d'un oxygène se
raréfiant de jour en jour, pour ne pas dire d'heure en
heure.
-
- Bien entendu mon côté "St
Bernard" n'a fait qu'un tour ... la dangerosité de
"tripatouiller" un tel "bouillon de culture" à mains nues,
ne me venant même pas à l'esprit !
Un récipient de fortune trouvé
sur une mini décharge sauvage .... quelques litres d'eau
claire prélevés dans une cuve-abreuvoir à
bestiaux ... mon filet à papillons .... telle s'est
imposée la solution !!!
Le reste d' eau se muant très vite
en infâme "bouillasse", le sauvetage s'est
avéré plus laborieux ( et salissant ! ) que
prévu, mais aussi plus inattendu, avec la présence
de dizaines de nèpes, elles aussi manifestement
concentrées et piégées par
l'assèchement progressif du site. Faute d'avoir pris un
envol salvateur en temps voulu, les bestioles mises hors d'eau ne
pensaient qu'à y retourner à toutes pattes, car bien
incapables du moindre essor tant elles étaient enduites de
vase.
-

- à gauche: vue
générale de la mare, ou plus exactement de l'
étendue normalement en eau;
- à droite:
détail de la zone encore en eau...si l'on peut dire ! Vous
noterez l'état de mon filet à papillons !!!!
-
- Les photos ci-dessous témoignent
de ce peu ordinaire "sauvetage", mais aussi de la
réalité des piqûres de nèpes, une bien
peu reconnaissante bestiole m'ayant gratifié d' un coup de
rostre que je qualifierais malgré tout de
"mérité", tant ce genre de manipulation revient
censément à tenter le diable.
En regard d'un piqûre de
guêpe, la douleur ressentie est plutôt faible et
brève, mais les souillures inhérentes au mode de vie
des Nèpes me semblent nécessiter un minimum de
prudence. L'occasion m'en étant donnée, j'ajouterais
que le naturaliste de terrain a tout intérêt à
se prémunir contre le tétanos, voire la
leptospirose, et plus encore si ses activités l'imposent
(à voir avec son médecin).
-

- à gauche: une
partie de mes rescapées (après rinçage ! );
à droite: spécimen isolé !
au centre: ... le test !
- Vous noterez qu'une seule
nèpe a piqué ( sur la vingtaine pouvant le faire !
), ce qui témoigne finalement du peu d'agressivité
de ces insectes.
-
-
- En guise de conclusion
....
-
- On ne peut
gagner à tous les coups ... mais on ne peut toujours perdre
!
- La persévérance ne
pouvant suffire pour la mener à bien, il a fallu un
véritable entêtement sans lequel cette " page entomo
" ne serait pas ce qu'elle est.
-
... et pour info !
Chers ...
très chers papillons ! Via le tribunal de
Bristol, un entomologiste amateur d'outre Manche a
écopé de 6 mois de prison avec sursis, et 250 heures
de
travaux
d'intérêt général, pour avoir occis 2
"Azurés du serpolet" (Maculinea arion) papillon disparu du
Royaume-Uni en 1970, et faisant l'objet d'une tentative de
réintroduction depuis 1984 (Ouest-France 8/9 avril
2017).
- Vous noterez que ce papillon est également
protégé en France, comme le sont 63 autres
espèces d'insectes au niveau national, plus 104 pour l'Ile
de France. Le problème c'est qu'on ne peut verbaliser les
pare-brise, infiniment plus nombreux et visiblement destructeurs
que le sont les entomologistes :-) !
-
FIN
-

- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr