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- le SPHINX DEMI-PAON
ou SPHINX OCELLÉ (Smerinthus ocellata)
!
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- (Lépidoptère
Sphingidae)
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- Intro !
-
- Chez les arthropodes, et en l'occurrence
les insectes, les ocelles sont par définition des yeux
rudimentaires, mais tout "dico" vous dira que les "ocelles" en
question peuvent aussi "faire tache"... et cela n'a rien de
péjoratif. Le Sphinx ocellé en témoigne
d'ailleurs fort joliment, et vous verrez que
l'intérêt de ces "yeux" est moins de voir que
d'être vus !
-
- Présentation
-
- Smerinthus ocellata relève
des Sphingidae, Famille de papillons nocturnes comportant une
vingtaine d'espèces en France. Le demi-paon atteint une
envergure de 80 mm, et le plus souvent il apparaît en
Mai-Juin. Il peut toutefois s'observer jusqu'en Septembre,
là où les conditions climatiques permettent une
seconde génération. Ce papillon est largement
répandu, y compris en montagne où il avoisine les
2000m. L'espèce n'est pas rare, mais elle passe
aisément inaperçue, en raison bien sûr de ses
moeurs nocturnes, mais aussi de l'excellence de sa "tenue de
camouflage".
-
-
- Sphinx ocellé ou
demi-paon ( Smerinthus ocellata )
-
-
-
- la fraîcheur du petit
matin permet bien des fantaisies
photographiques,
- mais l'astuce ne s'impose pas
pour bon nombre d'insectes nocturnes
-
- Le Sphinx ocellé doit son nom
à l'ornementation des ailes postérieures, lesquelles
portent des "ocelles", autrement dit des taches circulaires
colorées assimilables à des yeux par leur forme et
leur disposition. Plus ou moins masqués quand l'insecte est
au repos, ces yeux sont susceptibles de brusquement se
découvrir, quand notre Sphinx est inquiété ou
agressé par un prédateur. A l'occasion ils peuvent
même s'animer, au gré de frémissements ou de
"ralentis" de l'insecte, ce qui ajoute à
l'illusion.
-
- En principe ces "yeux" sont
censés surprendre et effrayer le prédateur un peu
trop timoré, ou au contraire attirer l'attention des plus
hardis sur une zone faussement vitale. Comme souvent les avis
divergent, la réalité et l'efficience du
supposé stratagème étant présentement
controversées. En d'autres termes les leurrés ne
seraient pas forcément les prédateurs de la
bestiole, mais là n'est pas le propos
!
-
-
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- Posture défensive
typique, dite d'intimidation.
- Pour ajouter à l'effet dissuasif,
la bestiole faisait des sortes de "pompes" en s'abaissant et se
relevant de façon rythmée, tout en bougeant les
ailes en cadence, d'avant en arrière. Totalement bluffant !
Les photos 3 et 4, en partant de la gauche, se rapportent à
cette même posture, mais en vue latérale, et
arrière.
-
-
- Exemples d' "yeux"
typiques....
-
-
-
-
- Chez le demi-paon ils sont portés
sur le dessus des ailes postérieures, et sur le dessous
chez les "papillons-chouettes" du Genre Caligo (le spécimen
de droite est volontairement placé "tête en bas", ce
qui accentue la ressemblance avec le volatile de
référence).
-
- .....et moins typiques
!
-
- Les ocelles sont souvent comparés
aux "yeux" des plumes de paons, d'où le nom de "Paon du
jour" donné à Inachis io, de petit "Paon de nuit"
attribué à Eudia pavonia, et vous l'aurez compris
celui de "demi-paon" dévolu à Smerinthus ocellata,
ce dernier ne portant que deux ocelles.
-
- Paon du jour (Inachis
io)
Paon
de nuit (Eudia pavonia)
- Les ocelles ainsi disposés (un
sur le dessus de chaque aile), sont parfois appelés
"cocardes", par référence à celles
(tricolores en l'occurrence ! ) ornant fréquemment les
ailes et plans arrières de nos avions, notamment
militaires. Plus généralement vous noterez que les
ocelles peuvent transparaître ou non, pavonia illustrant le
premier cas, et io le second.
-
- l'accouplement et la
ponte
-
- L'ccouplement est dit "en oppostion",
comme ci-dessous, et il survient le plus souvent dans les 24 h
suivant l'émergence de la femelle. Les oeufs, joliment
verts, sont ensuite pondus au revers des feuilles
nourricières. Leur nombre moyen est de l'ordre de 200
à 300, et ils sont généralement
déposés par petits lots, mais parfois aussi par une
ou deux unités. L'incubation est rapide, de l'ordre d'une
dizaine jours.
-
-
- de gauche à droite:
1)- les futurs "mariés"; 2)- l'accouplement ,
"en opposition"; 3)- les oeufs avant éclosion;
4)- .... et après éclosions
!
-
- la chenille
-
- Elle se développe aux
dépens de nombreux arbres et arbustes (saules, peupliers,
trembles, noisetiers, prunelliers, bouleaux), y compris fruitiers
(pommiers et pruniers par exemple). Comme souvent, le
développement est rapide, de l'ordre du mois et demi, voire
moins. Dès la naissance les "chenillettes" passent à
table, et on prend très vite la mesure d'un appétit
qui va crescendo, à croire (et ce n'est pas
complètement faux ! ), qu'une chenille se résume
à un tube digestif !
-
-
- chenilles naissantes du Sphinx
ocellé.
- Vous remarquerez le grand
développement de la "corne"
postérieure
- ( appendice
caractéristique, mais diversement conformé, des
chenilles de Sphingidae)
-
-
-
- à gauche: lot de
chenilles "tout venant"; à suivre: chenilles au
terme de leur développement.
- (vous noterez qu'elles peuvent
être franchement vertes, mais aussi plus ou moins
bleutées).
-
-
-
- de gauche à droite: 1)-
llustration de l'attitude dite du "sphinx", à l'origine
du nom de ces insectes. (en la
matière le Sphinx du troène, voir site, fait
nettement mieux et plus typique).
2)- détail de la corne ou
"scolus" . Aussi acéré soit-il, cet appendice est
totalement inoffensif.(strictement rien à voir avec un
"aiguillon" ou un quelconque "dard"); à suivre:
"gros plans" d'une chenille dévorant son déjeuner
"à belles dents". Sur la dernière photo on distingue
nettement les mandibules (noires).
-
- la nymphose .... et les
"avatars" !
-
- Parvenue à maturité la
chenille cesse de s'alimenter, "vire" plus ou moins de couleur
(voir ci-dessous),, et se met en quête d'un site de
nymphose, et plus précisément d'un coin de terrain
propice à son enterrage. La nymphose se fait en effet dans
le sol, à faible profondeur, et la chrysalide est nue. Vous
noterez au passage que l'absence de cocon est de règle chez
les Sphinx, même si un réseau soyeux, très
ténu et lâche, "étaye" quelque peu la logette,
notamment en terrain sablonneux.
-
-
-
- à gauche:
chenilles "jaunasses", coloration typique de la
prénymphose chez le Sphinx
ocellé.
- (le changement de couleur est
progressif, mais néanmoins rapide, puisqu'il suffit souvent
de quelques heures)
- au centre: comparaison
avec une chenille "normale"; à droite: gros plan sur
chenille en pré-nymphose.
-
-
-
- de gauche à droite: 1)-
chenilles en pré-nymphose très avancée, et
donc prêtes à se chrysalider: 2)- chrysalide
du Sphinx ocellé; 3)- chenille victime d' un
Diptère parasite Remarquer, sur agrandissement, le trou de
sortie des "asticots" rendus à terme; 4)- les
parasites sont devenus "pupes" (équivalent, chez les
Diptères, de la chrysalide des papillons ou encore de la
nymphe des coléoptères)..
-
- En guise de conclusion ....
quand le paradoxe vaut Loi !
-
- A part quelques
privilégiés trouvant grâce, comme les
coccinelles ou les papillons de jour par exemple, les insectes ont
le plus souvent bien mauvaise presse. Il n'y a donc pas grand
monde pour s'émouvoir de leur évidente
raréfaction, voire de leur disparition, hormis les
principaux "usagers" que sont les oiseaux insectivores, les
chauves-souris, et les batraciens, animaux que la Loi
prétend strictement protéger, tout en les affamant
non moins légalement, à grand renfort d'insecticides
et autres biocides épandus à tout va !
-
- Comme dirait Pierre Bellemare
"il y a sûrement quelque chose à
faire"
- ....mais voilà, qui le
fera, telle est la question !
-
-
FIN
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr