Décrit en son temps (1758) par Linné, Polygonia(1)C-album ne manque pas d'appellations vernaculaires, autrement dit de noms communs. Du fait de sa dénomination latine, pour partie basée sur le graphisme ornant le revers des ailes postérieures, ce papillon est logiquement appelé "C-blanc". Pour la même raison il porte également le nom de "Gamma", mais là l'explication est un tantinet plus subtile, le "C" latin dérivant en effet de la 3e lettre de l'alphabet grec .... et donc de "gamma" !
Quant' à ce curieux "Robert-le-Diable", il fait manifestement référence à deux "VIP" du XIe siècle, cette référence étant elle-même inspirée par une particularité morphologique du Polygonia le tout agrémenté d'une bonne dose d'imagination !
Pour certains historiens, Robert-le-Diable est en effet le surnom donné à Robert de Montgommery, là où d'autres l'attribuent à Robert le Magnifique, père de Guillaume le conquérant (2). Par ailleurs, le profil des ailes postérieures de ce papillon ayant des allures de Diable moyenâgeux ... l'association d'idées a semble-t-il fait le reste. Au final, et vous l'aurez compris, les voies de l'entomologie ne sont pas loin d'égaler celles du Seigneur !
(1)- Pour les petits curieux ( et les autres ! ), sachez que "Polygonia" (= "qui a plusieurs angles") fait bien sûr référence à la découpe très anguleuse des ailes de ce papillon, et par le fait à la notion de polygone dit irrégulier ! (2)- toujours pour les curieux ! .... en savoir plus sur Robert de Montgommery, et sur Robert le Magnifique.
Présentation !
De taille relativement modeste (40 à 50 mm ), cette "Vanesse" fait partie de la grande Famille des Nymphalidae (130 espèces en France). L'espèce est largement répandue, plutôt commune, mais elle n'est pas du genre à pulluler. Le "C-blanc" a 2 générations annuelles et présente un dimorphisme saisonnier assez net, mais très en deçà de celui de la "Carte géographique" (Araschnia levana) dont la première génération est orangée et la seconde noire (voir site)
Concrètement ce papillon hiverne à l'état adulte, et se réactive dès les premières belles journées de Mars. L'accouplement et la ponte font suite, parfois dès les premiers jours du printemps, comme en 2012. Cette première génération, qualifiée de vernale (= d'hiver !) apparaît en juin-juillet et se distingue des géniteurs par une teinte générale plus claire. La seconde génération, dite estivale, va au contraire donner des individus assombris qui écloront à la fin de l'été. Ce sont eux qui hiverneront, et donneront la première génération de l'année suivante ... la boucle s'en trouvant ainsi bouclée !
Le dimorphisme sexuel est assez peu marqué, les femelles se distinguant par une taille plus avantageuse, une coloration générale plus claire, et un abdomen censément plus volumineux en raison des oeufs "en instance". Comme vous le verrez les chenilles se développent sur diverses plantes, arbres, et arbustes, mais cet éclectisme est souvent plus théorique que pratique.
Ils sont pondus isolément, ou par petits groupes de quelques unités (comme ci-dessous) sur diverses plantes et arbustes (orties, houblon, saules, ormes, noisetiers). Le dessus du feuillage est nettement préféré, mais c'est évidemment moins probant en première génération, la ponte s'effectuant souvent au "débourrage" des feuilles, comme sur le saule ci-dessous. L'incubation est classiquement fonction de la météo, et plus précisément de la température. Elle de l'ordre de 2 semaines pour la génération estivale, et plutôt de 3 pour la printanière.
La chenille !