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La CALLIDIE SANGUINE ou CALLIDIE ROUGE SANG ( Pyrrhidium sanguineum) !
(Coléoptère Cerambycidae)
 
(page 2 sur 2)  
 
.... ou la biologie d'un intrus ! 
 
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Intro !
 
Cette "page entomologique" témoigne d'une approche inhabituelle, du moins en regard des autres. Elle se veut en effet plus informative que descriptive, car elle fait suite aux questions qui me sont régulièrement posées en début d'année, et aux craintes maintes fois exprimées à propos de cet insecte.
 
Présentation !

Le Pyrrhidium sanguineum (= "Callidie sanguine", = "Callidie rouge sang"), a le don de faire irruption dans votre quotidien sans crier gare. De surcroît il se manifeste au sein même de votre maison, et pour comble au quasi coeur de l'hiver quand vous êtes douillettement installé au coin du feu !

Compte tenu de sa relative petitesse, l'insecte pourrait passer inaperçu, mais le rouge de sa parure fait qu'il est aisément repérable. C'est d'autant plus vrai que la bestiole est attirée par la clarté des vitrages, et la blancheur des voilages. De surcroît la bête est peu farouche ... et elle est rarement "seule à bord" !

Pour compléter le tableau, j'ajouterais que nos Pyrrhidium semblant sortir de nulle part, tout propriétaire normalement constitué a tôt fait de redouter le pire, et d'imaginer lesdites bestioles émergeant des boiseries ou pis de la charpente.

Avec un peu de flair, réflexion aidant, le maître des lieux a cependant toutes les chances de trouver la "source", ou pour le moins de la subodorer. De prime abord il en sera certes rassuré, mais très vite l'inquiétude va revenir, et se faire grandissante, quand il se rendra compte que la bête est à coup sûr un "mangeur de bois", autrement dit un "xylophage", comme l'est le redouté et redoutable "Capricorne des maisons".

 
Pyrrhidium sanguineum, adulte, photo 1 Pyrrhidium sanguineum, adulte, photo 2 Pyrrhidium sanguineum, adulte, photo 3 Pyrrhidium sanguineum, photo 4 Pyrrhidium sanguineum, photo 5 
Pyrrhidium sanguineum (taille réelle 10 à12 mm en moyenne)
la larve évolue le plus souvent dans la partie corticale ( écorce ! ) en contact avec l'aubier, plus rarement dans ce dernier. 
Pyrrhidium sanguineum, adulte, photo 6 Pyrrhidium sanguineum, adulte, photo 7 Pyrrhidium sanguineum, adulte, photo 8 Pyrrhidium sanguineum, adulte, photo 9
 
 
 
Pyrrhidium sanguineum,  larves in situ. Pyrrhidium sanguineum, larves extraites. Pyrrhidium sanguineum, nymphes extraites. Pyrrhidium sanguineum, nymphe, gros plan. Pyrrhidium sanguineum, imago frais éclos.
de gauche à droite: 1)- larves classiquement en place à la face interne de l'écorce; 2)- larves à terme; 3)- nymphes "jeunes", et donc non encore pigmentées 4)- nymphe tout juste formée, d'où l'aspect quasi diaphane, associé à une extrême fragilité; 5)- pyrrhidium venant de faire sa "mue imaginale" (= passer à l'état adulte), et donc non pigmenté et non moins fragile là aussi.
 
 
imago de Pyrrhidium sanguineum dans sa loge nymphale trou de sortie de Pyrrhidium sanguineum
Pyrrhidium dans sa loge nymphale, et trou de sortie.
Nota: les logettes nymphales sont le plus souvent élaborées dans l'écorce,
quand l'épaisseur de cette dernière le permet, mais on peut aussi en trouver dans l'aubier.
 
 Biologie !
 
Pour ne rien vous cacher, et mettre fin au "suspens", les bestioles sortent tout simplement du bois de chauffage, du moins quand ce dernier est de chêne, et qu'il séjourne durant quelques jours dans une partie chauffée de la maison. C'est encore plus patent quand le bois en question est comme souvent directement entreposé sous la cheminée, ou à proximité immédiate, en l'attente de la traditionnelle et bien agréable "flambée" de la soirée ou du week-end.
 
Le bois en question provenant d'un bûcher à l'air libre, ou étant initialement stocké dans une partie non chauffée (type sous-sol ou garage par exemple), il se produit ce qu'on appelle un "choc thermique". Cela provoque l'émergence intempestive, et prématurée, d'insectes "prêts à éclore" qui sortent nettement plus tardivement dans la nature (de fin mars à courant avril en général).
 
A noter que les éclosions peuvent pareillement intervenir dans le garage même, ou le sous-sol (à condition bien sûr que du bois y soit stocké !), car mêmes non chauffés ces locaux sont censément moins froids que le fond du jardin, d'où là encore des sorties prématurées.
 
Contrairement au Capricorne des maisons, ou aux vrillettes (voir pages entomo), qui tous s'attaquent aux bois ouvrés et donc "travaillés" (huisseries, charpentes, mobilier), le Pyrrhidium n'est attiré que par les bois coupés de l'année, et surtout non écorcés, ce qui lui interdit évidemment toute possibilité de ponte dans l'habitat, et donc toute nuisibilité !
 
Pour autant, et là mieux vaut le savoir, il est des bestioles nettement moins anodines que notre petit Pyrrhidium en habit de cardinal, et je ne saurais trop vous conseiller de stocker le bois de chauffe en extérieur. C'est certes moins pratique, mais c'est aussi et surtout moins risqué.
 
J'ajouterais que ce conseil vaut encore plus si vous brûlez du résineux, et résidez dans une région à pinèdes. En pareil cas le "Capricorne des maisons" n'est jamais bien loin, et si vous n'y prenez garde vous risquez fort d'enfermer le loup dans la bergerie.
 
Au final, et vous l'aurez compris, ne rentrez que le bois nécessaire, car au delà de 48 h, voire de 24, il y aura émergences. J'ajouterais que la bestiole est totalement inoffensive, avec une durée de vie très courte. Il est donc parfaitement inutile de "bomber" à tout va, et fatalement à répétition (les éclosions étant échelonnées), car les insecticides sont à coup sûr bien plus nocifs pour vous et votre environnement.
 
.... pour info !
 
Moins fréquent, mais néanmoins très présent, le Phymatode variable (Phymatodes testaceus) est lui aussi un hôte du bois de chauffe. Au titre de ses principales caractéristiques, disons qu'il est très polyphage (résineux exclus), très variable de couleur, un peu plus tardif que le Pyrrhium ... et tout aussi inoffensif !
 
Souvent inquiétant ... mais finalement inoffensif ! .... ouf ! ... me direz-vous !
Le Phymatodes testaceus ( = testaceum ! ) fait feu de tout bois ... hormis des résineux ! Vous noterez la variabilité de la coloration du corps, mais aussi des "appendices", et notamment des pattes et des antennes.
 
 
  En guise de conclusion ...
 
Je ne puis que vous inciter à une certaine vigilance ... et à me contacter en cas de besoin !
 
 
 
FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr