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STENORIA ANALIS !
(Coléoptère Meloidae)
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La vie souterraine de l'hôte et de son parasite !
 
Abeille du lierre (Colletes hederae), exemple de bourgade, photo 1. Abeille du lierre (Colletes hederae), exemple de bourgade, photo 2 ........Abeille du lierre (Colletes hederae), détail de bourgade, photo 1. Abeille du lierre (Colletes hederae), détail de bourgade, photo 2........... Colletes hederae, entrée du nid souterrain
ci-dessus: exemples de nidifications des abeilles : ensembles, et détails. Bien qu'elles soient très nombreuses, l'immensité du site fait que les populations sont fatalement très dispersées, d'où un moindre rendu de la notion de "bourgade"; ci-dessous : scènes de vie(s)
Stenoria analis, scène de vie, photo 1. Stenoria analis, scène de vie, photo 2. Stenoria analis, scène de vie, photo 3.
 
 
 Les accouplements ... toujours très "hard" !  
N'ayant que faire des attractives et omniprésentes senteurs "trionguliennes", un temps si prisées, les très nombreuses abeilles mâles "patrouillent" en tournicotant sans discontinuer au plus près du sol, s'y posant fréquemment et brièvement pour mieux repartir guetter les femelles vierges émergentes. Dès leur sortie de terre ces dernières sont littéralement assaillies par les 5 ou 6 mâles les plus proches, ou les plus réactifs.

L'accouplement ne traînant pas, ces sortes de "mêlées copulatoires" sont toujours très brèves puisqu'en l'espace d'une vingtaine de secondes ... c'est chose faite ! L'important étant dit-on de participer, ces mêlées se concluent rituellement par le "retour à la case départ" des mâles malchanceux, là où le couple en plein coït prend son essor nuptial, la femelle entraînant l'élu à sa suite. Au terme de cette peu banale "mêlée" la femelle se retrouve assez fréquemment un tantinet "groggy", mais comme vous pourrez le voir sur la vidéo ci-dessous... on le serait à moins !

Les femelles étant très loin d'abonder ( du moins en regard des "prétendants" ! ), l'excitation des mâles est évidemment à son comble, et il n'est pas rare d'en voir "se sauter dessus". Le fait d'avoir participé à une "mêlée", et donc d'être entré en contact avec une femelle, est sans doute de nature à favoriser ces velléités, au demeurant toujours brèves.

 
Stenoria analis, mêlée copulatoire, photo 1. Stenoria analis, mêlée copulatoire, photo 2. Stenoria analis, mêlée copulatoire, photo 3. Stenoria analis, mêlée copulatoire, photo 4.
ci-dessus : exemples de "mêlées copulatoires" à voir en vidéo !
Ces peu banales mêlées ne sont pas faciles à "saisir" sur le vif, car totalement impévisibles dans le temps et l'espace. Elles sont de surcroît très brèves, très mouvantes ... voire "roulantes" sur terrain pentu ! ci-dessous à gauche : Excitation et impatience faisant, les chevauchements entre mâles ne sont pas rares ... le temps de réaliser qu'il y a maldonne ! au centre : exemples d'accouplements illustrant la différence de taille entre les sexes; à droite : les femelles se reconnaissent facilement au pollen amassé. Vous noterez qu'il s'agit exclusivement de pollen de lierre (merci à Lionel Visset, palynologue), collecté dans la partie boisée du site.
Colletes hederae, trio de mâles. ...............Colletes hederae, couple en main Colletes hederae, couple. ..............Colletes hederae, femelle chargée de pollen
 
 
Règle ... ou exception ?
Stenoria analis : couple "in copula" en main. Stenoria analis : couple "in copula" en main,détail.
A l'issue d'une "mêlée copulatoire" en main, ce couple encore un peu groggy montre l'aiguillon de la femelle totalement sorti, d'où ma question : est-ce une réaction occasionnelle, et en quelque sorte "intempestive", ou au contraire une règle résultant d'une interaction entre l'acte copulatoire et la morphologie des organes reproducteurs et défensifs.  
 
La nidification ... suite logique !

Le "nid" de ces abeilles est constitué d'une galerie principale, sensiblement verticale, atteignant une profondeur de 30 à 40 cm, si ce n'est plus quand le terrain s'y prête. Au long de cet axe principal plusieurs galeries latérales secondaires aboutissent chacune à une cellule dont le fond est garni d'un "miel" très fluide exclusivement élaboré à partir de pollen du lierre commun (Hedera helix). L'unicité du pollen collecté fait que l'abeille du lierre est dite "monolectique" , là où l'abeille domestique est au contraire qualifiée de "polylectique", en raison de la diversité de ses quêtes nectarifères.

Produite par la glande de Dufour, vous noterez qu'une véritable cellophane tapisse et obture les cellules. Transparente et d'une grande finesse cette pellicule assure une protection très efficace à l'instar de notre bien connue cellophane … inventée en 1908 par le chimiste suisse Jacques Edwin Brandenberger !

Le leurre sexuel est si efficace, et les triongulins si nombreux ( les qualifier d'innombrables relèverait de l'euphémisme ! ), que l'existence même des abeilles du lierre semble tenir du miracle. Désireux d'en avoir le cœur net je suis allé "piocher" (au sens propre ! ) dans la zone du site la plus fréquentée par lesdites abeilles, et la mieux "dotée" en triongulins. Vous l'aurez compris il s'agit de la zone du "bouleau racho aux 25 pontes" figurant au début de la page précédente.

Ce premier "sondage" a eu lieu à le 10 Avril, et pour éviter de fausser la donne les fouilles ont été réparties sur 5 "bourgades" différentes. En raison de la fragilité des cellules, et d'un sol rendu compact par les ans et l'abondance des pluies, la "casse" était aussi inévitable qu'importante. Sur les 60 cellules ainsi trouvées, 42 ont plus ou moins "souffert", et sur ces dernières 12 se sont avérées parasitées. Il s'ensuit un taux de 28,6 %, certes élevé, mais néanmoins très en deçà de ce qu'il pourrait être, d'où une probable capacité des abeilles femelles à éliminer une partie des parasites ( les moins "futés" ? ou rapides ? ) lors de la nidification.

 
Les larves de l' abeille hôte ! ( Colletes hederae ! )
 
Abeille du lierre (Colletes hederae), cellule "in situ", photo 1. Abeille du lierre (Colletes hederae), cellule "in situ", photo 12 Abeille du lierre (Colletes hederae), cellule "in situ", photo 3............... Abeille du lierre (Colletes hederae), vieille cellule en place.
ci-dessus à gauche : cellules fonctionnelles "in situ"; à droite : en dépit de leur finesse, et de leur fragilité structurale, les vieilles cellules peuvent perdurer plusieurs années. Disons qu'elles se comblent la 1e année, puis la partie supérieure se dégrade complètement, et enfin la partie basale (photo) finira par elle-même se désagréger et disparaître; ci-dessous : aspect des cellules après extraction. Vous noterez la finesse de leur enveloppe, d'où la grande fragilité déjà mentionnée.
Abeille du lierre (Colletes hederae), cellules après extraction. Abeille du lierre (Colletes hederae), cellules extraites, avec allumette. Abeille du lierre (Colletes hederae), cellule sur règle graduée.
 
 
 
Abeille du lierre (Colletes hederae), larve en place, photo 1. Abeille du lierre (Colletes hederae), larve en place, photo 2..................Abeille du lierre (Colletes hederae), panel de larves sur fond noir. Abeille du lierre (Colletes hederae), larves en vrac.
à gauche : larves de Colletes dans leurs cellules; à droite : larves isolées sous la toise, et vrac de "tout venant" issu des 42 cellules lésées lors de leur extraction (12 avril). Vous noterez la diversité des tailles et donc des stades de développement).
 
 
.... et la nymphe !
Abeille du lierre (Colletes hederae), nymphe, photo 1. Abeille du lierre (Colletes hederae), nymphe, photo 12. Abeille du lierre (Colletes hederae), nymphe avec allumette-échelle. Abeille du lierre (Colletes hederae), nymphe, photo 3.
ci-dessus : Nymphe de l'abeille du lierre trouvée "in natura" le 3 Juillet. A l'évidence formée depuis peu, elle est donc encore "blanche", hormis les yeux qui se pigmentent classiquement en premier, cela valant pour tous les insectes; ci-dessous : illustration de la maturation, (pigmentation / sclérification), avec arrivée à terme.
Abeille du lierre (Colletes hederae), la même nymphe, à J + 5. Abeille du lierre (Colletes hederae), nymphe âgée.
  
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr